Internet des objets
L'
Internet des objets (
IdO ou
IoT pour
Internet of Things en
anglais) représente l'extension d'
Internet
à des choses et à des lieux du monde physique. Alors qu'Internet ne se
prolonge habituellement pas au-delà du monde électronique, l'internet
des objets connectés représente les échanges d'informations et de
données provenant de dispositifs présents dans le monde réel vers le
réseau Internet. L'internet des objets est considéré comme la troisième
évolution de l'Internet,
baptisée Web 3.0 (parfois perçu comme la généralisation du Web des objets mais aussi comme celle du Web sémantique) qui fait suite à l'ère du Web social.
L'internet des objets revêt un caractère universel pour désigner des
objets connectés aux usages variés, dans le domaine de la
e-santé, de la
domotique ou du
Quantified Self.
L'internet des objets est en partie responsable d'un accroissement
exponentiel du volume de données générées sur le réseau, à l'origine du
Big Data.
Selon une équipe de l'
ETH de Zurich
avec les smartphones puis un nombre croissant d'objets connectés, en
dix ans (2015-2025) 150 milliards d'objets devraient se connecter entre
eux, avec l'internet et avec plusieurs milliards de personnes
1. Selon une récente étude menée par IDC Canada pour TELUS, d’ici à 2018,
le nombre d’« objets connectés » quadruplera au pays, passant de 28 millions d’unités (2013) à 114 millions.
L'information issue de ce
big data
devra de plus en plus être filtrée par des algorithmes complexes, ce
qui fait craindre une moindre protection des données personnelles, une
information des personnes et de la société de moins en moins
autodéterminée notamment en cas d'appropriation exclusive de filtres
numériques par des entités (gouvernementales ou privées) qui pourraient
alors manipuler les décisions. L'ETH plaide donc pour des systèmes
d'information ouverts et transparents, fiables et contrôlés par
l'utilisateur
1.
L'Internet des objets est apparu dans le cadre d'une tendance
2
lourde, issue de la mécanisation et standardisation, appliquée à
l'automatisation du traitement du document et de l’information sur
support matériel puis numérique (dont au service de la production et
recherche documentaire). Apparu aux États-Unis, il s'est rapidement
diffusé avec la
mondialisation,
aboutissant à connecter des machines à des serveurs capables de les
superviser (ces machines étant notamment des ordinateurs mis en réseau
dans ce que certains ont nommé l'« internet des machines »)
3. Peu à peu des objets ont été modifiés (avec des puces
RFID par exemple) ou conçus pour « parler le protocole IP », devenant des «
objets connectés »,
reliés à des serveurs centralisés et/ou capables de communiquer entre
eux et/ou avec des réseaux de serveurs et divers acteurs, d'une manière
de moins en moins centralisée.
Ses
enjeux diffèrent selon les pays ou régions du monde, et selon les acteurs
« et de leurs intérêts parfois divergents »4. Ce mouvement s'est accompagné d'une croissance et complexification des systèmes de sécurité (
pare-feux,
mots de passe, etc.).
Il est parfois suggéré que l'objet deviendra un acteur autonome de
l'Internet, capable de percevoir, analyser et agir de lui-même selon les
contextes ou processus dans lesquels il sera engagé
5.
Dans ce cas de figure, l'avènement de l'Internet des objets s'associe à
celui des technologies ou méthodes de conception logicielle liées à l'
Intelligence artificielle et des sciences de la
Complexité.
Le couple « objet physique » / « intelligence virtuelle associée »,
qu'elle soit embarquée, distribuée ou hébergée dans le Cloud (
cloud computing) y est alors mentionné sous l’appellation « cyberobjet »
6. Les cyberobjets sont des acteurs potentiels des
chaînes de valeurs
qui agissent sous le contrôle des opérationnels ou en partenariat avec
eux. En accédant ainsi au statut d’assistants, de conseillers, de
décideurs ou encore d’organisateurs (selon les cas), ils deviennent de
véritables agents économiques
7 et contribuent à la mutation des modèles économiques ou de gestion existants.
Deux
enjeux récurrents sont la
protection de la vie privée («
privacy ») et de la régulation
8 et la gouvernance de cet internet de plus en plus ubiquitaire et multiforme, quand il n'y a plus d'interface unique
9,10. En France, à partir de 2015, le forum international
IoT Planet se déroule chaque mois de novembre à
Grenoble afin de faire le point sur l'évolution technologique des objets connectés
11,12.
L'internet des objets est
« un réseau de réseaux
qui permet, via des systèmes d’identification électronique normalisés et
sans fil, d’identifier et de communiquer numériquement avec des objets
physiques afin de pouvoir mesurer et échanger des données entre les
mondes physiques et virtuels. »13.
L'explosion du nombre de smartphones et de connexions a créé un marché nouveau aux opportunités quasi-infinies : dans les
années 2010, de nombreux rapports comme celui du cabinet McKinsey
19 désignent ce marché comme l'une des principales sources de croissance. En
2016,
5,5 millions d'objets sont connectés chaque jour dans le monde. Un
nombre qui pourrait rapidement passer la barre des milliards, d'ici à
2020.
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