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Des soins hospitaliers plus adaptés pour les personnes âgées
MONTRÉAL – Le personnel des hôpitaux doit s’attaquer à l’alitement et la confusion des personnes âgées, deux problèmes qui peuvent aggraver leur état de santé lorsqu’ils reçoivent des soins. Voici les constats de Marie-Jeanne Kergoat, chef du département de médecine spécialisée à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. Celle-ci a développé un cadre de référence pour une «approche adaptée à la personne âgée en milieu hospitalier» à la demande du ministère de la Santé.Le document de près de 200 pages, qui a été rendu public, mercredi à Montréal, lors du précongrès de l’Association québécoise des établissements en santé et services sociaux, se veut une mise au point sur les raisons pour lesquelles «l’hôpital contribue au déclin de l’état de santé des aînés».
Mme Kergoat estime que le fait d’être alité pour exécuter toutes les activités quotidiennes, comme celle de manger ou même d’éliminer, peut entraîner de nouveaux problèmes de santé chez l’aîné.
«Si on ne lui accorde pas d’attention, qu’on oublie de lui apporter à manger ou de l’eau, un patient peut développer des problèmes intestinaux en raison de la déshydratation ou de la malnutrition», a-t-elle expliqué.
Elle propose, par exemple, d’installer le patient en position assise le temps du repas, ou encore d’accompagner l’aîné à la toilette pour effectuer ses besoins.
«C’est comme si nous avions perdu le sens commun. Nous sommes allés vers le hi-tec et nous avons délaissé l’approche relationnelle», a-t-elle justifié.
Ces personnes âgées, plus vulnérables une fois qu’ils sont malades, doivent aussi recevoir une attention particulière du personnel pour éviter qu’elles soient confuses, ajoute Mme Kergoat.
«Il faut de la stimulation autour de la personne, lui parler, lui rappeler la date. On sait aussi que le sommeil, c’est important, et les bruits incessants peuvent faire qu’une personne devient moins alerte», a-t-elle mentionné.
Favoriser le contact humain
Favoriser les gestes simples et le contact humain sont donc les mots d’ordre de Mme Kergoat pour maintenir le fonctionnement normal de la personne pendant le traitement. Ces situations ne seraient pas dues à la malveillance, mais plutôt au manque d’éducation du personnel, selon la gériatre.
Sans nécessairement ajouter de nouveaux employés, Mme Kergoat pense que des chargés de projet pourraient déterminer quels gestes il faut privilégier afin de réduire considérablement la détérioration de l’état de santé de ces patients.
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