Des chercheurs en sécurité ont développé une appli qui détecte les attaques par réseaux mobiles, comme l’interception d’appel, la géolocalisation ou l’usurpation. Des techniques utilisées, entre autres, par les agences gouvernementales.
Depuis
quelques années, les chercheurs en sécurité ne cessent de nous prouver
que les réseaux mobiles sont finalement assez peu sécurisés et peuvent
facilement être utilisés par des cybermalfrats ou des agences
gouvernementales pour intercepter des appels, localiser les utilisateurs
et réaliser des intrusions. Mais comment se défendre contre cela ?
A l’occasion de la conférence Chaos
Computer Club, qui vient de se dérouler à Hambourg, les experts de
Security Research Labs (SRLabs) ont présenté SnoopSnitch,
une application Android capable de détecter toute une série d’attaques
par réseaux mobiles : interception d’appels par IMSI Catcher,
géolocalisation, attaques sur cartes SIM, usurpation, etc. « Le
téléphone sait, d’un point de vue technique, que ces attaques ont lieu
ou que le réseau n’est pas sécurisé. Malheureusement, ces informations
ne sont pas accessibles au travers des interfaces de programmation
Android. Mais pour les téléphones basés sur chipset Qualcomm, nous avons
trouvé un moyen pour les faire ressortir », explique Karsten Nohl, fondateur de SRLab, lors de sa présentation.
L’application SnoopSnitch est disponible
gratuitement sur Google Play et nécessite une version « rooté »
d’Android 4.1 ou supérieure (mais pas Cyanogen). Elle fonctionne avec
tous les téléphones basés sur chipset Qualcomm, tels que Samsung
S3/S4/S5, Sony Z1, LG G2 ou Moto E. Les alertes et les analyses
produites par l’appli reposent sur une série de règles et d’indicateurs
programmés par les chercheurs de SRLabs. Pour détecter la présence d’un
« IMSI Catcher » - une fausse station de base qui intercepte les appels
et qui est très utilisée par les forces de l’ordre - SnoopSnitch va
inspecter les données de configuration et de comportement de la cellule
du réseau mobile auquel l’utilisateur est connecté : Le chiffrement
est-il activé et suffisant ? Les requêtes sont-elles correctement
formulées ? Arrivent-elles avec un certain délai ? etc.
Toutes ces données
peuvent également être partagées avec SRLabs, ce qui permettra aux
chercheurs de réaliser des analyses statistiques sur la sécurité des
réseaux mobiles dans le monde, voire d’identifier certains « hotspots »
d’attaques réseaux. On peut supposer, par exemple, que beaucoup
d’attaques se déroulent autour des ambassades qui sont souvent des nids d’espions...
Pour l’instant, l’appli n’existe que
pour les smartphones Android. C’est voulu, car les chercheurs ont
préféré cibler le marché le plus important. Publié en licence GPL, le
code source de SnoopSnitch est toutefois transposable sur d’autres types
de smartphone. « Il est possible de créer une appli similaire pour
tous les téléphones qui disposent d’un chipset Qualcomm, et donc en
particulier pour l’iPhone », précise Karsten Nohl.
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