Powered By Blogger

Rechercher sur ce blogue

Aucun message portant le libellé finance. Afficher tous les messages
Aucun message portant le libellé finance. Afficher tous les messages

mardi 8 novembre 2011

Emploi & PME : Le gouvernement doit dépenser moins, et mieux

L’omelette ou la poule?

david.descoteaux - 7 novembre 2011 Vous espérez payer moins de taxes et d’impôts un jour? Sortez dans la rue, enlevez votre T-shirt, et faites la danse de la croissance économique. Nous en aurons besoin.
Comme le gouvernement semble incapable de réduire ses dépenses, il mise grandement sur les impôts et taxes des travailleurs et des entreprises pour équilibrer ses budgets futurs. Plus les entreprises vont faire de bonnes affaires et payer de bons salaires, plus l’argent va rentrer.
Dans ce cas, ce serait peut-être sage de la part du gouvernement d’écouter ce que ces entreprises ont à dire, non? La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui représente plus de 24 000 PME au Québec, a justement quelques idées pour relancer l’économie.
Baisser la TVQ
Dans le cadre des consultations pré-budgétaires qui débutent aujourd’hui à Québec, la FCEI a mené un sondage auprès de ses membres. Pour redresser les finances publiques, les PME québécoises veulent, entre autres, réduire les salaires et avantages sociaux des fonctionnaires. Elles refusent de voir leurs impôts engraisser l’État. Et trouvent de plus en plus illogique de financer des régimes de retraite dorés aux employés de l’État, puisqu’elles-mêmes sont souvent incapables d’en offrir à leurs travailleurs.
Pour stimuler l’économie : il faudrait alléger la paperasse et les réglementations imposées aux PME — la FCEI recommande de diminuer ces coûts de 20 %. Aussi : geler les taxes sur la masse salariale (RRQ, RQAP, FSS, etc.). Les PME veulent notamment qu’on révise la générosité du programme d’assurance parentale (RQAP).
Les PME souhaitent aussi qu’on diminue la taxe de vente (TVQ). Pour remettre plus d’argent dans les poches des gens, et stimuler la consommation.
Fait intéressant : la FCEI veut ramener le taux d’imposition des PME à la moyenne canadienne (de 8 % à 4 %), en échange d’une baisse des subventions. On les comprend : 80 % des membres de la FCEI n’ont demandé aucune subvention au cours des cinq dernières années, me confiait récemment Martine Hébert, présidente de la FCEI. Pour les PME, le processus coûte trop cher en temps et en argent, pour le peu qu’elles reçoivent. Le système profite surtout aux grandes entreprises.
On étouffe
Voyez-vous un fil conducteur ici? Beaucoup des mesures proposées par les PME dépendent d’une chose : que l’État contrôle ses dépenses, même qu’il les réduise. Parmi les taxes sur la masse salariale, par exemple, le coût du RQAP a grimpé de 20 % pour l’employeur depuis 2008. Parce que les dépenses de ce programme sont hors de contrôle.
Pour un même employé, les taxes sur la masse salariale coûtaient 31 % plus cher à un entrepreneur québécois qu’à un entrepreneur ontarien, calculait en 2009 l’économiste Norma Kozhaya, du Conseil du patronat.
On en revient toujours à cela : s’il veut aider le secteur privé à générer de la croissance économique (pour l’aider à équilibrer son budget), le gouvernement doit dépenser moins, et mieux. Car plus l’État va dépenser et s’endetter, plus il devra étouffer les consommateurs et les entreprises avec de nouvelles taxes. Ceux-là mêmes qui lui procurent ses revenus. On peut continuer à se bourrer la face d’omelettes, mais on va finir par tuer la poule.

REF.:  David Descôteaux,

dimanche 8 mai 2011

«les subventions aux entreprises sont des bars ouverts»

L’évangile du banquier Jacques Ménard

Jacques Ménard, le chef de la Banque de Montréal au Québec, répète la même cassette depuis des lunes, mais cela n’empêche pas nos médias écrits de publier religieusement ses nombreuses opinions et d’accourir en foule à ses élucubrations.

En plus d’être usé à la corde, le disque de M. Ménard est une copie conforme de celui des lucides et des gros bonnets du Québec. Les articles de nos perroquets s’assimilent à des plogues et à de l’infopublicité.

Prenons le cas du très sérieux Devoir qui, le 1er mars, publiait: «Jacques Ménard enjoint aux syndicats de réformer l’État. Les droits acquis bloquent tout changement.» Et le 18 septembre 2003, le même journal titrait: «Pour retrouver l’élan des années de la Révolution tranquille. Sous-traitance : Jacques Ménard appuie les réformes de Charest.» Exactement les mêmes platitudes afin de soi-disant «moderniser» l’État. Déréglementation du marché du travail, privatisation et tarification accrue de nombreux services publics sont au menu.

Je m’adresse à mes amis journalistes: Dites-moi où est la nouvelle? Et la banque TD qui en rajoute: «Les Québécois devront faire des sacrifices» (La Presse, 2 septembre 2009). Les victimes de la crise doivent payer en lieu et place des responsables.

Parlons justement de droits acquis des travailleurs, M. Ménard, dont le salaire réel a diminué au cours des 30 dernières années (en pleine période de croissance économique), dont les avantages sociaux ont fondu et que leurs impôts et taxes ont explosé. Et l’Institut de la statistique du Québec qui répète chaque année que le salaire des fonctionnaires, incluant leurs bénéfices marginaux, est toujours inférieur à celui du privé. Mais faut les dégraisser encore plus, selon votre évangile corporatif. Pendant ce temps, les impôts et taxes des entreprises ont diminué considérablement et la rémunération des dirigeants a atteint des niveaux franchement indécents.

M. Ménard, faudrait-il, dans votre modèle, sabrer les parachutes dorés et blindés des patrons? Pourriez-vous nous dire quelle est votre rémunération annuelle incluant la valeur de vos options d’achats d’actions, dont la moitié seulement est imposable, et quelle sera votre pension annuelle à votre retraite? Me semble que pour être pris au sérieux, faut commencer d’abord par donner l’exemple et couper dans le gras et les privilèges de la caste supérieure.

À propos des banques canadiennes, la prestigieuse revue internationale The Economist mentionne  qu’elles forment «un oligopole confortable. Il en résulte que les Canadiens paient plus cher qu’ailleurs pour leurs services financiers et qu’il y a peu de place pour l’innovation» (Les Affaires, 22 mai 2010).

L’innovation, n’est-ce pas votre dada? M. Ménard, peut-on assimiler «vos» coûteux services financiers à du «taxage» et à des impôts levés par le privé? Parlant de la «rigueur» des banques, il est bon de souligner qu’«Ottawa garantit trois prêts hypothécaires sur quatre» (Le Devoir, 5 février 2010) et que les banques d’État, comme la Banque de développement du Canada et Investissement Québec, prennent à leur charge les prêts plus risqués aux PME. Puis les milliards de dollars que nos chères banques canadiennes et leurs importants clients détournent annuellement dans les paradis fiscaux (où elles comptent des milliers de filiales) sans payer aucun impôt au pays laissant le soin aux travailleurs de payer à leur place. Est-ce que cela fait partie de votre État moderne qui accroît notre productivité? J’aimerais tellement avoir votre opinion afin d’éclairer mes lanternes.

Le Devoir du 25 février dernier titrait: «Vers une saison de profits records des banques»… comme à l’habitude, même en pleine période de crise. Puis La Presse du 18 novembre 2009 signalait: «Les entreprises sortent de la crise en pleine forme», tellement que, selon Statistique Canada, «leur santé financière n’a jamais été aussi bonne depuis 40 ans». Et, enfin, La Presse du 24 février mentionnait : «Les entreprises canadiennes restent très rentables.»

Dans votre projet de société, aucun sacrifice n’est évidemment demandé aux compagnies très rentables, bien au contraire, il faut diminuer leurs impôts et taxes et leur donner un meilleur accès aux paradis fiscaux en réduisant leurs formalités et la paperasse. Puis-je, avec votre permission, avoir de sérieuses réticences au bien-fondé de votre modèle? Ne pourrait-on pas, M. Ménard, faire comme en Europe et taxer les banques et les bonus de leurs dirigeants plutôt que taxer ceux qui se sont appauvris au cours des trente dernières années? Drôle de société, on défiscalise les riches tout en les inondant de subventions publiques et on taxe la classe moyenne qui est endettée jusqu’au cou.

Ah ben, ça parle au diable. Dans un article de La Presse du 4 juin 2010 intitulé: «Productivité : Le Canada traîne la patte même si, selon l’ex-économiste en chef de la banque TD, Don Drummond: “De 2002 à 2007 [et encore davantage depuis], le dollar canadien était fort, les taxes sur le capital et l’impôt sur le revenu des sociétés ont reculé et que les bilans des entreprises se sont améliorés. Bref, le moment pour investir était parfait.”» Mais le privé n’a pas investi pour se moderniser, préférant verser de gros dividendes à leurs actionnaires et racheter à coup de milliards de dollars leurs propres actions. Et le gouverneur de la Banque du Canada qui affirme: «Productivité: La performance des entreprises est lamentable, s’inquiète Mark Carney» (Le Devoir, 25 mars 2010). M. Ménard, Don Drummond et Mark Carney ne sont pas des gauchistes endurcis du Plateau Mont-Royal! Après, vous osez venir nous faire la leçon et demander aux travailleurs et à la population d’accepter des salaires et des bénéfices marginaux moindres et de payer plus d’impôts, de taxes et de tarification de services publics, tout ça relié à la nécessité de moderniser la révolution tranquille qui nous confine à l’immobilisme. Vaut mieux en rire, n’est-ce pas?

Terminons par une autre drôle venant de vous-mêmes, M. Ménard, qui avez mentionné que, contrairement à P.K. Péladeau de Quebecor, vous n’avez pas «de bibittes ou d’appréhensions existentielles à l’égard du monde syndical» (Le Devoir, 22 janvier 2010). Facile à dire quand il n’y a pas de syndicats dans les cinq grandes banques canadiennes. Vous appelez ça flexibilité et souplesse du marché du travail, ce qui permet aux banques de «flusher» plus facilement des milliers d’employés même en période de profits records, comme dans cet article du Devoir du 1er février 2007 que j’ai retracé juste pour vous: «La Banque de Montréal supprime 1000 emplois», même si elle venait d’engranger 2,6 G$ de profits en 2006. Ces congédiements ont permis à votre banque de renforcer son bilan et d’engranger plus de bénéfices pour votre mieux-être économique et celui de vos actionnaires. Vous appelez ça «création de richesse».

J’oubliais… M. Ménard, l’organisme de recherche ultra-libéral du Fraser Institute, dont votre institution contribue généreusement (déductible d’impôts), a mentionné que le Québec était le champion canadien des subventions aux entreprises… et aux banques et cela perdure depuis longtemps. Par exemple, le Fraser Institute a affirmé que le Québec versait 6 G$ par année en aide gouvernementale aux compagnies contre seulement 3 G$ annuellement en Ontario.

Pourtant, cela devrait rendre le Québec nettement plus productif que les autres provinces. Dans les faits, comme l’a mentionné l’ancien vérificateur général du Canada, Denis Desautels, «les subventions aux entreprises sont des bars ouverts» qui coûtent très cher aux contribuables et ne servent qu’à entretenir grassement des assistés sociaux corporatifs. Vous n’avez fait aucune recommandation à cet effet dans votre plaidoyer.

Il y a aussi d’autres éléments que vous avez omis, comme modifier la fiscalité québécoise afin d’éliminer plusieurs privilèges fiscaux consentis aux bonzes (comme les options d’achat d’actions) qu’ils considèrent comme des droits acquis et aussi abolir, comme en Ontario, les 400 M$ que Québec versent chaque année aux écoles privées. Je suis disponible pour vous rencontrer en tout temps afin de compléter vos connaissances. Évidemment, la consultation sera gratuite. Ça fait partie du temps que je consacre au bénévolat.

REF.: journalmetro,

Faut abolir les REER et autres abris fiscaux, affirme Léo-Paul Lauzon

Les Régimes enregistrés d’épargne retraite (REÉR) coûtent plus de 20 G$ par année au gouvernement fédéral et plus de 4 G$ à Québec. Pourtant, ils ne profitent qu’aux mieux nantis, selon la plus récente étude du professeur Léo-Paul Lauzon, dévoilée mercredi.

Le titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM recommande de ramener la cotisation maximale à un REÉR à 5 000 $ par année et d’abolir les Comptes d’épargne libres d’impôt (CÉLI), les Régimes enregistrés d’épargne études (REÉÉ) et «autres abris fiscaux qui servent principalement à une minorité de riches». L’argent qui serait récupéré grâce à l’impôt pourrait servir à financer le réseau de la santé, le réseau d’éducation et le réseau routier et surtout, bonifier le régime des rentes, estime Léo-Paul Lauzon.

«Ayons un minimum de sérieux, de conscience sociale et de compassion, a-t-il clamé. Nous devons avoir des politiques fiscales plus équitables. Nous sommes rendus à défiscaliser les riches et les entreprises et à presser le citron de la classe moyenne. Où est la logique?»

Selon les données de l’Agence du revenu du Canada, seuls 25 % des Canadiens avaient cotisé à un REÉR, en 2007. Leur cotisation médiane s’établissait alors à 2 780 $, bien loin de la cotisation annuelle maximale de 19 000 $, qui est depuis passée à 22 000 $. Léo-Paul Lauzon a également relevé que les Canadiens qui gagnent plus de 100 000 $ par année, et qui ne représentent que 5,4 % de la population, ont accaparé 35 % de toutes les cotisations à un REÉR faites en 2007, soit 11,7 G$ sur un total de 33,2 G$.

Inversement, les personnes qui gagnent 50 000 $ et moins par année et qui représentent 75 % de la population n’ont accaparé que 15 % de toutes les cotisations annuelles. «Ça ne peut pas être plus limpide, a écrit M. Lauzon. La réponse à la question «À qui profite les REÉR?» se passe de commentaire. En période de crise où la classe moyenne et les démunis sont mis de façon exagérée à contribution par nos gouvernements, ces cadeaux fiscaux sont intenables.»

Réactions

  • L’Association des banquiers canadiens (ABC) n’a pas souhaité se pencher sur l’étude «Pour l’abolition des REÉR, CÉLI et autres abris fiscaux». Le porte-parole de l’ABC a indiqué à Métro que l’Association «ne commentait pas les propos de Léo-Paul Lauzon».
  • Le conseiller financier Fabien Major, de Major Gestion d'actifs, a rédigé un blogue intitulé «Le prof Lauzon délire: «Abolissons les REÉR et CÉLI», en réaction à l’étude publiée mercredi. Fabien Major y écrit que:  «Les REER, RRI, REEE et CELI ne sont pas de VRAIS ABRIS FISCAUX. Ils sont à peine des nananes pour les ultrariches et de l’impôt REPORTÉ pour les autres! Avec ces régimes, l’adage qui dit que les deux certitudes de la vie sont «la mort et les taxes» est on ne peut plus vrai».

•••

Pour obtenir l'étude «Pour l'abolition des REER, CELI et autres abris fiscaux»: www.cese.uqam.ca

REF.: Journalmetro,