Le Canada saute dans l'arène de la «guerre 2.0».
Le nouveau projet de loi antiterroriste déposé mardi par le
gouvernement Trudeau permettra notamment au Centre de la sécurité des
télécommunications (CST) de lancer des cyberattaques contre des cibles
étrangères, incluant des groupes terroristes et des pirates
informatiques, et même de déployer des mesures défensives contre des
cyberattaques menées par des États ou des gouvernements. Les libéraux
justifient cette mesure en affirmant que le Canada doit se protéger
contre ces nouvelles menaces qui visent les démocraties.
Toute opération offensive devra être d'abord approuvée par le ministre de la Défense et le nouveau commissaire au renseignement. De plus, le CST ne pourra en aucun cas viser des Canadiens ou des personnes vivant au Canada, sauf si un ministère lui demande de recueillir ou d'analyser des renseignements en vertu d'un mandat du tribunal, prévient-on.
Le mandat de cette agence ultrasecrète, créée il y a 70 ans, comprenait déjà la protection des systèmes informatiques jugés critiques par Ottawa, et ne permettait que la cueillette de renseignement de l'étranger. Ces responsabilités «défensives» demeurent dans le projet de loi C-59, a rappelé le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, qui est responsable du CST.
Ce service d'espionnage électronique sera aussi mis à contribution pour aider les militaires à apprendre comment se battre sur le terrain informatique, un mandat ajouté récemment par les libéraux dans la nouvelle Politique de défense du Canada.
Avec ces deux mesures, le Canada fait son entrée dans un monde extrêmement complexe qui est déjà occupé depuis un certain temps par ses alliés. Il y a quelques jours, le CST prévenait que le Canada pourrait être victime de cyberattaques lors de la campagne électorale de 2019, comme on l'a vu ailleurs dans le monde récemment.
Les libéraux souhaitent également maintenir les pouvoirs qui avaient été octroyés par les conservateurs au Service canadien du renseignement de sécurité pour «perturber les menaces étrangères», en vertu du projet de loi C-51.
De nouveaux contrepouvoirs
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, qui a déposé le projet de loi mardi, a prévenu que son gouvernement liait ses nouveaux pouvoirs à des contrepouvoirs additionnels. Le gouvernement propose ainsi de créer un poste de commissaire au renseignement et un nouvel organisme de surveillance qui supervisera toutes les agences recueillant des renseignements au pays, l'«office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement».
Le CST sera par ailleurs autorisé à conserver les informations obtenues «de façon fortuite» - des renseignements qui n'étaient pas directement recherchés, mais qui sont ressortis dans le cadre d'une enquête légitime. Cet élément pourrait inquiéter les défenseurs des libertés civiles, à la lumière des révélations d'Edward Snowden aux États-Unis, notamment, sur le recours à l'espionnage électronique dans le monde.
La question est de savoir jusqu'à quel point les Canadiens seront prévenus de l'ampleur des mesures de cybersurveillance mises en place par le CST et l'armée, notamment les attaques contre des organisations extrémistes et d'autres États. Or, le ministre Sajjan a admis mardi que pour des motifs de sécurité nationale, ce type d'informations ne sera pas divulgué largement au grand public.
Le porte-parole néo-démocrate en matière de sécurité, Matthew Dubé, craint que les mesures de protection prévues dans le projet de loi ne soient pas suffisantes pour s'assurer que les nouveaux pouvoirs du CST s'exerceront de façon appropriée, notamment en empêchant le vol de cyberarmes.
Toute opération offensive devra être d'abord approuvée par le ministre de la Défense et le nouveau commissaire au renseignement. De plus, le CST ne pourra en aucun cas viser des Canadiens ou des personnes vivant au Canada, sauf si un ministère lui demande de recueillir ou d'analyser des renseignements en vertu d'un mandat du tribunal, prévient-on.
Le mandat de cette agence ultrasecrète, créée il y a 70 ans, comprenait déjà la protection des systèmes informatiques jugés critiques par Ottawa, et ne permettait que la cueillette de renseignement de l'étranger. Ces responsabilités «défensives» demeurent dans le projet de loi C-59, a rappelé le ministre de la Défense nationale, Harjit Sajjan, qui est responsable du CST.
Ce service d'espionnage électronique sera aussi mis à contribution pour aider les militaires à apprendre comment se battre sur le terrain informatique, un mandat ajouté récemment par les libéraux dans la nouvelle Politique de défense du Canada.
Avec ces deux mesures, le Canada fait son entrée dans un monde extrêmement complexe qui est déjà occupé depuis un certain temps par ses alliés. Il y a quelques jours, le CST prévenait que le Canada pourrait être victime de cyberattaques lors de la campagne électorale de 2019, comme on l'a vu ailleurs dans le monde récemment.
Les libéraux souhaitent également maintenir les pouvoirs qui avaient été octroyés par les conservateurs au Service canadien du renseignement de sécurité pour «perturber les menaces étrangères», en vertu du projet de loi C-51.
De nouveaux contrepouvoirs
Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, qui a déposé le projet de loi mardi, a prévenu que son gouvernement liait ses nouveaux pouvoirs à des contrepouvoirs additionnels. Le gouvernement propose ainsi de créer un poste de commissaire au renseignement et un nouvel organisme de surveillance qui supervisera toutes les agences recueillant des renseignements au pays, l'«office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement».
Le CST sera par ailleurs autorisé à conserver les informations obtenues «de façon fortuite» - des renseignements qui n'étaient pas directement recherchés, mais qui sont ressortis dans le cadre d'une enquête légitime. Cet élément pourrait inquiéter les défenseurs des libertés civiles, à la lumière des révélations d'Edward Snowden aux États-Unis, notamment, sur le recours à l'espionnage électronique dans le monde.
La question est de savoir jusqu'à quel point les Canadiens seront prévenus de l'ampleur des mesures de cybersurveillance mises en place par le CST et l'armée, notamment les attaques contre des organisations extrémistes et d'autres États. Or, le ministre Sajjan a admis mardi que pour des motifs de sécurité nationale, ce type d'informations ne sera pas divulgué largement au grand public.
Le porte-parole néo-démocrate en matière de sécurité, Matthew Dubé, craint que les mesures de protection prévues dans le projet de loi ne soient pas suffisantes pour s'assurer que les nouveaux pouvoirs du CST s'exerceront de façon appropriée, notamment en empêchant le vol de cyberarmes.