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samedi 4 juillet 2015

Comment fonctionne XKeyscore, le «Google» de la NSA




Basé sur une architecture distribuée, XKeyscore donne non seulement accès à une quantité phénoménale de données en un temps record, il permet également de pirater les ordinateurs par un simple clic.



C’est l’un des outils informatiques les plus précieux et les plus utilisés de la NSA, car il est à la fois puissant et facile d’utilisation : XKeyscore. Son existence a été révélée en août 2013, au début de l’affaire Snowden. Le site The Intercept vient maintenant de publier 48 documents secrets datant de 2008 qui en donnent une vision beaucoup plus précise.
XKeyscore est une espèce de moteur de recherche qui permet aux agents de la NSA de trouver plus ou moins n’importe quoi, à partir du moment que c’est échangé quelque part sous forme numérique. Ses sources principales sont les câbles sous-marins et les satellites. Les données qui y circulent sont collectées par différents programmes de surveillance, puis soigneusement classées et triés dans plus de 700 serveurs répartis sur plus de 150 sites de captation (y compris en France).
L’architecture de XKeyscore est massivement distribuée. Pour augmenter en puissance, il suffit donc de simplement rajouter des machines. Le système ne permet pas seulement d’effectuer des recherches sur des données de connexion, mais aussi des données brutes. Les premières sont conservées pendant 30 à 45 jours, les secondes pendant 3 à 5 jours.

A chaque image est attribué un « hash »

Parmi les données accessibles, il n’y a pas seulement les emails, les chats et le trafic web, mais aussi les images, les documents, les appels téléphoniques, les photos de webcam, les recherches web, le trafic généré par les agences publicitaires et leurs trackers, les réseaux sociaux, le trafic botnet, les fichiers uploadés dans le cloud, les sessions Skype, les identifiants, etc.
Ainsi, toutes les images interceptées sont automatiquement classées et identifiées par un « hash », un identifiant cryptographique. Ce qui permet de les suivre à la trace. Exemple : donne-moi tous les documents échangés récemment avec ce type de logo. Mieux : XKeyscore intègre également les données obtenus par la division TAO (Tailored Access Operations), qui regroupe les hackers de la NSA. Quand ils obtiennent des accès sur des serveurs ou des ordinateurs, ils sont automatiquement accessibles dans cet outil de recherche. Du coup, pour pénétrer sur une machine, l’analyste pourra le faire par une simple requête. Exemple : montre-moi tous les serveurs vulnérables d’un pays, j’en sélectionne un et c’est fini. Simple comme bonjour.     
Source :
The Intercept

Premier essai : pourquoi Apple Music est encore loin d’égaler Spotify


C’est peu dire qu’on l’attendait, le service de streaming d’Apple. Mais après quelques heures d’utilisation intensive, on remarque que tout n’est pas encore parfait… Et que Deezer ou Spotify ont encore une longueur d’avance, notamment du point de vue de l’ergonomie.


iOS 8.4 introduit Apple Music, un service de musique révolutionnaire ». C’est en ces termes qu’Apple évoque son nouveau bébé dans le descriptif de mise à jour de son OS mobile. Révolutionnaire, vraiment ? Nous avons joué depuis son lancement avec Apple Music, pour savoir s’il était en mesure de faire rougir Spotify, son plus grand rival. Mais force est de constater que les chamboulements annoncés par Apple, on ne les a pas perçus, de notre côté.
Commençons par le commencement. Après avoir mis à jour notre iPhone vers iOS 8.4, nous nous sommes donc rués sur l’appli « Musique », qui permet d’accéder au service.  Après une rapide présentation, il faut déjà passer à la caisse pour valider nos trois mois d'essai gratuit. Une étape qui ne prend d'ailleurs qu’un seul clic, étant donné qu’Apple dispose déjà de notre numéro de carte bancaire ! On a donc le choix entre l’abonnement individuel (9,99 euros par mois) ou l’abonnement « famille » (14,99 euros par mois) qui permet à six individus d’un même foyer d’utiliser le même compte, en utilisant la fonction de « partage familial » lancé avec iOS 8.
 
La configuration initiale passe ensuite par une sélection des genres musicaux que vous préférez sous forme de bulles avec lesquelles on peut jouer à sa guise. On retrouve ici l’héritage de Beats Music, qui proposait exactement la même chose à son lancement en début d’année dernière. Mais étonnamment, les genres musicaux proposés par Beats étaient bien plus variés que ceux d’Apple Music, qui se contente de styles plutôt mainstream. On aurait aimé pouvoir sélectionner « Dubstep », « Techno minimale » ou « Black Metal », mais il faut se contenter de « Rock », « Jazz », « Musique Classique » ou encore « Top 40 ». On tapote une fois sur Rock si « on aime bien », deux fois si « on adore », et on maintient pour faire disparaître la bulle si on déteste le genre. 
Une introduction sympathique, mais on préférait vraiment l’interface de Beats Music, plus franche, plus moderne que celle du nouveau service, classe mais finalement trop proprette, peut-être trop fidèle à l’interface d’iOS. Vient ensuite la sélection de nos artistes favoris, qui elle aussi laisse un peu à désirer. Si vous avez choisi « Rock », on vous proposera aussi bien les White Stripes que Johnny Hallyday, par exemple ! 

Apple Music, rien que « pour vous »

Toutes ces manipulations sont nécessaires pour générer la section « Pour vous », élément central d’Apple Music, qui vous fournit en permanence des playlists et artistes recommandés en fonctions de ces choix initiaux et de vos écoutes. On retrouve la encore ce qui faisait la spécificité de Beats Music : des playlists faites avec amour par des passionnés du genre. Et c’est vrai que c'est plutôt pas mal : à chaque utilisation, Apple Music réussit à nous fournir des listes de lectures nouvelles et plutôt bien senties, accompagnées d’une description succincte mais bien rédigée de ce que l’on s’apprête à écouter. 
La rubrique « pour vous » est clairement un vrai plus par rapport à Spotify, qui se contente de vous proposer des artistes en fonction de vos écoutes passées… avec cependant une vraie efficacité aussi ! 

Des soucis d’ergonomie...

Le bonheur que l’on a ressenti lorsqu’on a parcouru la section « Pour Vous » d’Apple Music a cependant été de courte durée… devant le manque d’ergonomie de l’appli. On ne sait trop à vrai dire ce qui est passé par la tête des ingénieurs d’Apple pour oublier des choses aussi évidentes et nous compliquer la vie de cette manière. On s’explique par l’exemple : attirés par un titre découvert dans une playlist, nous avons cherché à écouter d’autres morceaux du même artiste. Problème : c’est impossible. Aucun menu ne permet d’accéder depuis un morceau en écoute à la page de l’album ou de l’artiste. Seule option possible, repasser par le champ de recherche ! 
Mise à jour :Deuf1811 sur Twitter nous indique que c'est en réalité possible, en cliquant sur le lien en haut du menu contextuel. Etant donné qu'il n'a pas le même statut graphique que le reste des options, nous pensions qu'il s'agissait d'une barre de présentation du menu. Cela a au moins le mérite de montrer que l'interface d'Apple Music mériterait encore du travail... Merci à Deuf1811 pour le retour !
Créer une playlist est également contraignant : on ne peut le faire que depuis la section « Ma Musique », « playlist » puis « nouvelle »… Pas lorsqu’on écoute un morceau ou une radio. Il faut alors renseigner plusieurs champs pour valider sa sélection… puis ajouter des morceaux. Heureusement que l’espace « Ma musique » vous permet d’enregistrer l’ensemble des albums que vous appréciez pour les classer de façon claire, à la manière de ce que propose déjà Spotify ou Deezer.
A gauche, l'écran de lecture. Au centre, l'austère écran de recherche, à droite, le menu contextuel, moche et pas des plus pratiques...

...et des petits défauts agaçants !

On passe vite sur les autres petits défauts ergonomiques que l’on a du subir. De manière générale, la navigation sur Apple Music est moins intuitive, moins rapide que chez Spotify. On pourrait nous objecter qu’il s’agit d’une question d’habitude… Mais il n’y a pas que ça. Les recherches, aussi, prennent davantage de temps et sont moins efficaces. Alors que Spotify vous propose d’emblée des résultats de titres, d’artistes et d’albums dès les premiers caractères entrés, il faut ici attendre et se contenter d’une austère page de résultats…
La gestion des chansons disponibles hors connexion est également étrange : on ne sait jamais vraiment si un morceau est disponible hors ligne ou non, à moins d’activer une option bien cachée dans la bibliothèque. Apple Music n’hésite d’ailleurs pas à télécharger en masse les fichiers y compris lorsque vous êtes connecté sur le réseau cellulaire… Et il n’y a apparemment aucun moyen de désactiver cette fonction. Gare à votre forfait ! Il est également difficile de retrouver l’écran « Suivant »  qui permet de gérer les morceaux qui seront diffusés après celui que l’on est en train d’entendre.
A gauche, un message cryptique pour gérer les morceaux suivants, au centre, la liste de lecture qui semble parfois bugguer, à droite le gestionnaire de téléchargements.
Les premières minutes d’utilisation d’Apple Music peuvent ainsi vite tourner au casse-tête. Heureusement, les choses s’arrangent lorsqu’on commence à maitriser la bête. Mais on est loin de la jolie interface et de l’ergonomie de Spotify, très loin. D’autant que les choses sont également en demi-teinte sur un ordinateur : car pour utiliser Apple Music, il faut passer par la nouvelle version d'Tunes, un logiciel bien plus lourd que ceux de la concurrence, surtout sur PC !

Connect, le retour de Ping ?

Apple Music inaugure aussi Connect, un moyen pour les artistes d’entretenir une petite page Web garnie de contenus (photos, clips, etc.) et d’interagir avec leurs fans. Le problème, c’est que Connect manque gravement de contenus pour l’instant et qu’il a les mêmes travers que son ancêtre Ping, arrêté par Apple en 2012 : c’est un réseau social très minimaliste, un peu fermé sur lui-même, et qui repose sur le bon vouloir des artistes à alimenter leur page… Nous verrons bien dans quelques mois si Connect parvient à séduire. En attendant, on peut surtout y lire des messages de fans transis débordant d’emojis !

Les radios : Beats One en tête de gondole

La « révolution » d’Apple tient aussi en une… radio, une vraie, à l’ancienne, pas à la demande. Beats One est affichée fièrement en « Une » de la section consacrée aux radios d’Apple Music. On y trouve une programmation résolument haut de gamme, avec notamment le DJ/animateur Zane Lowe aux platines… Mais encore faut-il partager les goûts (éclectiques, il faut bien le dire) de ses programmateurs stars pour apprécier Beats One... et maîtriser un minimum la langue de Shakespeare puisque évidemment, tout est an Anglais !
Apple Music offre par ailleurs une petite sélection de radios thématiques et permet surtout, comme ses concurrents, de lancer une radio depuis une chanson ou un artiste. Ce qui reste selon nous la meilleure option pour découvrir des pépites.

Et le son dans tout ça ?

C’était une petite inconnue, sachant qu’Apple intègre un codec différent à un bitrate un peu plus faible (AAC à 256 kbit/s) que ceux de la concurrence. Et nous avons cependant été agréablement surpris par la qualité de celui-ci. Une rapide comparaison sur plusieurs morceaux strictement identiques entre Apple Music et le streaming « en qualité exceptionnelle » de Spotify donnerait même un léger avantage (sur un iPhone 6 avec un casque) au service d’Apple, qui propose, d’après nos premiers tests, un son plus ample et un volume plus élevé que celui de Deezer ou Spotify. Revers de la médaille, les titres sont un tantinet plus longs à lancer : alors que la lecture démarre instantanément sur Spotify, il nous a fallu attendre un bonne demi-seconde (en Wi-Fi) en moyenne pour initier l’écoute sur Apple Music. 

Une révolution en devenir ?

Après quelques heures passées sur Apple Music, on se demande si Apple n’a pas un peu précipité son lancement, tant l’appli regorge de petits défauts de conception… Un comble pour cette entreprise, qui a justement bâti son succès avec des produits simples et bien fichus. La bonne nouvelle, c’est que corriger ces erreurs de jeunesse ne devrait pas être bien difficile.
En attendant, on doit un peu souffler chez Spotify et Deezer, dont les applis restent d'un point de vue ergonomique supérieures à celle d'Apple, plus pratiques à utiliser. N'hésitez pas cependant à essayer et à vous faire votre propre idée : trois mois de musique gratuite, ça ne se refuse pas !
 
 
Source.: