Si l’opération avait déjà été réalisée par d’autres sociétés et chercheurs avec leurs propres implants, il s’agit d’une première pour Neuralink. À l’aide d’un robot super fin, les chercheurs de la start-up ont réussi à brancher l’implant dans un cerveau humain. Lorsqu’une personne veut réaliser une action, comme faire bouger un curseur sur un écran, cela active une partie du cerveau. L’implant capte ces signaux et les transmet à l’appareil connecté qui n’a plus qu’à effectuer l’action voulue. Le dispositif permet également de stimuler certaines parties du cerveau, si nécessaire.

À noter que la maîtrise d’une telle technologie n’est pas immédiate et nécessite plusieurs mois d’entraînement. À titre indicatif, l’expérience que va mener Neuralink avec des patients humains devrait durer six ans. Quelques années plus tôt, la jeune pousse avait réussi à placer son implant dans le cerveau d’un macaque, qui avait réussi à jouer eu jeu vidéo Pong sans manette, ni clavier, seulement avec « la pensée ». Video ici: https://twitter.com/i/broadcasts/1ypJdkXjaLNGW Toutefois, ces expériences avaient fait polémiques, notamment au niveau éthique. En tout, près de 1 500 animaux seraient morts dans les laboratoires de la firme entre 2018 et 2022.

Neuralink a eu du mal à obtenir l’autorisation de tester sa puce sur les humains, mais les polémiques n’ont pas eu raison de son projet. La Food and Drug Administration (FDA) a longtemps considéré que les dispositifs de la start-up d’Elon Musk comptaient de multiples défauts. Néanmoins, en mai 2023, l’entreprise a reçu l’autorisation de la FDA pour mener des essais cliniques sur l’homme. Sur X, anciennement Twitter, Elon Musk a tenu à rassurer le grand public vis-à-vis de cette première implantation sur un être humain, déclarant que « les premiers résultats montrent une activité neuronale prometteuse ».

Plus tôt cette année, Neuralink avait levé 280 millions de dollars pour l’aider à commencer ses expérimentations sur les humains. Outre la possibilité de contrôler des appareils connectés grâce à la pensée, la société fondée en 2016 a aussi pour objectif d’aider les personnes paralysées à remarcher, de rendre la vue aux aveugles, et de guérir de plusieurs maladies neurologiques. Dans la même veine, l’entreprise néerlandaise Onward avait annoncé qu’elle testait le couplage d’un implant cérébral sur la moelle épinière pour permettre à une personne tétraplégique de retrouver une certaine mobilité.

* Cet implant cérébral est encore moins invasif que celui de Neuralink

Développé par l’entreprise Precision Neuroscience, cet implant est plus fin qu’un cheveu. 

Par Mathilde Rochefort - @mathi_rochefort


Publié le 1 février 2023 à 14h13


Precision Neuroscience, entreprise qui développe une interface cerveau-ordinateur, vient de lever 41 millions de dollars. Elle a été cofondée par Michael Mager et Benjamin Rapoport en 2021, également cofondateurs de Neuralink, société dirigée par Elon Musk.


Il ne nécessite pas de craniectomie

Le domaine des interfaces cerveau-ordinateur est en pleine croissance depuis plusieurs années. Ces dernières permettent de déchiffrer les signaux du cerveau et de les traduire en commandes pour des technologies externes. Plusieurs entreprises ont créé avec succès des appareils dotés de cette capacité, l’une des plus connues est sans aucun doute Neuralink.


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Si Precision Neuroscience développe elle aussi un implant, son système est différent de celui de la société d’Elon Musk. Baptisé Layer 7 car il est positionné juste au-dessus des six couches cellulaires qui composent le cortex cérébral, il peut être comparé à un réseau d’électrodes ressemblant à un morceau de scotch. Son avantage est sa taille infime : plus fin qu’un cheveu humain, il se conforme à la surface du cerveau sans endommager les tissus.


Le Layer 7 est composé de 1 024 microélectrodes, ce qui représente une densité des centaines de fois supérieure à ce qui est généralement utilisé aujourd’hui. Surtout, il peut être installé sans chirurgie invasive du cerveau contrairement aux dispositifs actuels. Pour l’implanter, un chirurgien réalise une très fine fente, de moins d’un millimètre. Les patients n’ont pas besoin de se raser les cheveux pour la procédure.


« Je pense que c’est un gros avantage par rapport aux technologies qui nécessitent, par exemple, une craniectomie, l’ablation d’une partie importante du crâne, ce qui prend beaucoup de temps et comporte beaucoup de risques d’infection. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui voulait un trou percé dans son crâne », explique Michael Mager, PDG de Precision Neuroscience, au média CNBC. À titre de comparaison, l’insertion de l’implant de Neuralink implique une craniectomie et des électrodes de perçage du cerveau, mais plus fines et plus sensibles que celles utilisées actuellement, et implantées par robot.


Neuroscience Precision tient toutefois à rappeler qu’elle n’est pas en concurrence avec la société d’Elon Musk, mais plutôt collègue avec cette dernière.


Pas encore testé sur l’humain

Autre avantage du Layer 7, la procédure est réversible : les patients peuvent enlever l’implant s’ils le souhaitent, et pourront également accéder à des versions plus récentes. Son objectif est d’aider les patients paralysés à faire fonctionner des appareils numériques en utilisant uniquement des signaux neuronaux. Cela signifie que les patients atteints de maladies dégénératives ou ayant souffert d’un AVC retrouveraient leur capacité à communiquer avec leurs proches en déplaçant des curseurs, en tapant et même en accédant aux réseaux sociaux à travers via leur esprit.


« Lorsque vous envisagez de déployer ce système auprès de populations de patients plus importantes, le rapport risque/récompense de toute procédure est une considération fondamentale pour quiconque envisage une technologie médicale. Si votre système est soit irréversible, soit potentiellement dommageable lors de l’explantation, cela signifie simplement que l’engagement que vous prenez pour obtenir l’implant est d’autant plus grand », explique le PDG.


Pour l’heure, Neuroscience Precision a utilisé avec succès son dispositif Layer 7 pour décoder les signaux neuronaux chez les animaux. L’entreprise espère désormais obtenir l’approbation de la Food and Drug Administration (FDA), agence chargée d’approuver les médicaments aux États-Unis, pour tester la technologie chez les humains, dans les mois à venir si possible. De son côté, Neuralink a expliqué que les premiers tests de son implant sur les humains auraient lieu cette année, une date qui a toutefois été repoussée à plusieurs reprises.


Une technologie à haut potentiel mais tout de même controversée

Les technologies reliant le cerveau à l’ordinateur sont en développement depuis de nombreuses années mais prennent un temps conséquent à atteindre une phase de déploiement avancée. Selon Michael Mager, le secteur devrait maintenant évoluer bien plus rapidement, notamment grâce aux différents financements obtenus par ses acteurs. Elon Musk a par exemple envisagé d’investir dans Synchron, une entreprise qui a déjà effectué des essais d’implants cérébraux sur des humains.


« Je pense que le cerveau est, à bien des égards, la prochaine frontière de la médecine moderne. Le fait qu’il y ait tant de personnes qui ont des déficiences neurologiques d’une sorte ou d’une autre, et que nous ayons des outils aussi rudimentaires à leur offrir, va changer. C’est en train de changer », déclare le PDG à propos du potentiel de ces technologies.


Si leur évolution est désormais palpable et pourrait s’accélérer, elle est également entachée de scandales. 1 500 animaux seraient par exemple morts dans les laboratoires de Neuralink depuis 2018.

REF.: https://siecledigital.fr/2023/02/01/precision-neuroscience-entreprise-implant/

Aissi les travaux de https://synchron.com 

et de Neuroscience Precision, travaille dans le même domaine!