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Les écrans 3D actuels, ainsi que la prochaine génération, dite passive (voir les précisions en fin texte) qui sortira en 2011 nécessitent de porter des lunettes pour voir la 3D. Mais le rêve, c’est quand même des écrans 3D sans lunette, ce qui n’arrivera pas en magasin avant au moins cinq ans. Eh bien, cette technologie existe déjà, et nous l’avons essayé à Montréal.
Sony et Samsung ont déjà présenté des prototypes d’écrans 3D, mais ceux-ci se limitent à 20 pouces. La technologie développée par Alioscopy, une société française représentée en Amérique du Nord par Nümerix, peut être utilisée sur des écrans allant jusqu’à 47 pouces. Alioscopy travaille sur des surfaces plus grandes encore, comme 55 ou 60 pouces, mais aucune date de disponibilité n’a été annoncée.
Fonctionnement
Ces écrans 3D comportent des filtres lenticulaires sur l’écran permettant d’afficher le rendu 3D. Mais en amont, les scènes filmées en 3D, le sont avec une caméra à huit objectifs. Pourquoi huit caméras? Comme l’explique Jean Blais de chez Nümerix «Les recherches faites par Alioscopy ont démontré que la meilleure image avec le meilleur jaillissement, et le plus large angle de vue s’obtenait avec huit caméras. Avec moins de caméras on perd de l’effet 3D, avec plus de caméras on perd de l’angle de vision».
Chaque microprisme sur l’écran reproduit huit images en même temps sous différents angles. Le cerveau remet tout en ordre et permet alors de voir cette 3D sans lunettes. Quant à l’angle de vision, il est de 45 degrés. Et même si ça n’atteint pas l’angle des téléviseurs 2D actuels, on peut quand même les regarder de côté et voir la 3D.
Il est aussi possible de modéliser des objets en 3D, et de les intégrer directement dans une vidéo en temps réel, où ils auront un rendu 3D grâce à un programme informatique.
Impressions
Franchement, on ne pensait pas que cette technologie était aussi incroyable. L’effet de profondeur est saisissant. C’est surtout le jaillissement qui impressionne, c'est-à-dire les objets qui semblent sortir de l’écran. Sur une séquence qui montrait des pièces de monnaie en chute libre, celles-ci jaillissent à 2,5 mètres de l’écran. Le démonstrateur, assis à deux mètres de l'écran, plaçait son bras dans le champ et les pièces passaient par-dessus littéralement.
Pour quand?
Pour l'instant, à un tarif de 5900$ pour un 24 pouces et de 14 900$ pour un 47 pouces, ça reste dispendieux et réservé aux entreprises, ou à Bill Gates qui voudrait impressionner ses amis.(c'est entre 243,83$/pouce et 317,02$/pouce)
Mais il y a encore des contraintes techniques, comme l’obligation d’être à trois mètres d’un écran 47 pouces sous peine de voir une image floue (les 24 pouces n’ont pas ce problème).
Mais le fait qu’il y ait huit caméras inclut que le signal est multiplié par 8, une séquence de 2 minutes tient donc sur 10GO (un Blu Ray contient 50GO). Pour l’instant, aucun support numérique ou opérateur comme Vidéotron n’ont la capacité ou l’infrastructure pour de tels débits. Nümerix table donc sur un lancement dans cinq ans au minimum quand la technologie aura évolué.
Précisions
Technologie active
les écrans 3D actuels exigent des lunettes actives. Ces lunettes comportent un système électronique qui obstrue chaque œil en alternance 100 fois par seconde, le cerveau en reconstituant l’image donne l’impression d’une image 3D. Le défaut de cette technologie est qu’elle peut causer des maux de tête, malgré le fait que de nombreux constructeurs nient ce problème.
Technologie passive
La technologie passive fait quant à elle appel à des lunettes dont la polarité des verres est différente. Deux images sont affichées à l’écran, et chaque verre voit une image différente. Le cerveau recrée donc un effet 3D. Cette technologie est utilisée dans les cinémas actuellement, tandis que les premiers écrans passifs apparaîtront en 2011.