Si ce n’est pas encore le cas pour tous les utilisateurs, cela ne
saurait trop tarder. Netflix l’a annoncé dans un communiqué, l’Audio
Spatial va bel et bien être déployé sur les applis des iPhones et iPads.
Un son surround de luxe
Comme son nom l’indique, le but du système Audio Spatial est de
proposer une écoute intensément immersive aux utilisateurs. Pour ce
faire, il s’agit d’élaborer un paysage sonore cohérent en répartissant
les sons et leur direction. Le but : permettre une symbiose parfaite
entre son scène à l’écran. Rien de cela ne serait possible sans la
technologie Dolby Atmos, dont le principe consiste en une application de
filtres directionnels ainsi qu’en une modulation des fréquences. Se
faire happer par un film ou une série sera un jeu d’enfant. Par
ailleurs, il a déjà été possible d’observer la qualité du Dolby Atmos à bord d’une voiture Lucid Air.
Apple avance que le rôle de ces filtres directionnels sera de faire
venir le son de « pratiquement n’importe où ». En d’autres mots, il
deviendra très aisé de se mouvoir dans un espace sans ressentir aucune
variation sonore.
Netflix avait commencé à tester la fonctionnalité dès janvier. Bien
entendu, pour jouir de ce réglage, il est nécessaire de posséder une
paire d’AirPods pro ou d’AirPods max. Ces appareils, originellement
simples écouteurs, sont devenus de véritables bijoux technologiques. L’option apparaîtra, lorsque disponible, dans le centre de contrôle du téléphone ou de la tablette.
Le Dolby Atmos - ou son spatial chez Apple - entend bien
remplacer la stéréo et devenir un nouveau standard. Concrètement, qu'est
ce que ça apporte ?
Depuis le lancement de la nouvelle offre HiFi d’Apple Music,
le Dolby Atmos est sur toutes les lèvres. C’est la technologie à
l’oeuvre derrière le fameux « son spatial » d’Apple, et elle promet de
nous offrir une expérience musicale immersive d’un nouveau genre, avec
une effervescence similaire à celle de l’arrivée de la stéréo en son
temps. Le poids sur ses épaules est donc immense : celui de
révolutionner la musique telle qu’on la connaît !
Alors, véritable innovation de rupture pour nos oreilles
ou poudre aux yeux marketing ? On a eu l’occasion de tester le son Dolby
Atmos et eu la chance de visiter le célèbre studio francilien Guillaume
Tell, fraîchement converti à cette technologie. On vous emmène
découvrir les bienfaits du Dolby Atmos, ce qu’il va vous apporter, et
surtout, comment il est fabriqué.
Vous l’avez déjà entendu au cinéma
Si
cette technologie fait beaucoup parler d’elle en ce moment, propulsée
par la machine de guerre marketing d’Apple, elle existe en réalité
depuis quelques années déjà. Dans l’Hexagone, le Dolby Atmos a été
introduit en 2013 dans les premières salles de cinéma, et il est
désormais largement répandu dans les salles obscures françaises.
Mais s’il était initialement réservé aux systèmes sonores
premium des cinémas, l’audio 3D tend largement à se démocratiser
aujourd’hui. Peu à peu, la plupart de nos appareils ont commencé à
l’adopter, des enceintes aux téléviseurs en passant par nos smartphones.
Aujourd’hui, le Dolby Atmos entend bien s’imposer dans le paysage de la
musique en streaming, et venir ébranler l’hégémonie de la stéréo.
Et si l’Atmos est dans la lumière grâce à Apple Music,
n’oublions pas que la technologie est également supportée par d’autres
services, parmi lesquels on retrouve Tidal, ou encore Amazon Music. En
comptant tous les abonnés à ces différents services, cela représente
plusieurs millions de personnes en France, et autant de paires
d’oreilles capables d’en profiter.
De
plus, l’équipement pour en profiter est accessible à tous : un service
compatible, comme Apple Music, une chanson affublée du label Dolby
Atmos, et des haut-parleurs compatibles ou… un simple casque ou des
écouteurs stéréo. Oui, n’importe quels écouteurs/casques, du moment
qu’ils proposent la stéréo, peuvent diffuser du Dolby Atmos. L’avantage,
c’est que même sur un système d’entrée de gamme, à partir du moment où
il est stéréo, le Dolby Atmos permettra d’offrir une expérience
immersive haut de gamme. Pas d’excuses !
En quoi consiste ce “son spatial” ?
Vous
connaissiez la mono et la stéréo. Le Dolby Atmos, c’est l’étape
suivante. En bref, cette technologie permet de « spatialiser » l’audio,
donnant l’impression à l’auditeur que le son provient de partout autour
de lui. La particularité du Dolby Atmos par rapport au stéréo, c’est que
le son n’est plus seulement situé sur une bande horizontale, mais
également à la verticale. Alors que le son ne pouvait se balader que de
droite à gauche et inversement, on pourra désormais entendre des sons
provenant d’en haut ou d’en bas avec le Dolby Atmos.
L’intérêt est donc énorme au cinéma, pour renforcer
l’immersion des spectateurs. Mais c’est aussi un nouvel enjeu pour la
musique : en spatialisant le son, les ingénieurs du son disposent d’un
tout nouvel espace sonore à combler, permettant de créer des mix d’un
nouveau genre et même de faire ressortir des instruments qui étaient
auparavant noyés dans la masse. Le champ des possibles est immense.
Dans la fabrique du son Dolby Atmos
Grâce
à Dolby, nous avons eu l’occasion de visiter le prestigieux studio
Guillaume Tell, situé au coeur de Suresnes en banlieue parisienne, pour
découvrir comment on crée ce fameux « son 3D ». Ce lieu a notamment été
foulé par de grands noms de la musique, tels que Johnny Hallyday, Alicia
Keys, Elton John, Julien Clerc, Prince, les Rolling Stones ou encore
Depeche Mode. Rien que ça !
À
l’intérieur, nous avons pu découvrir une cabine de mixage pensée pour
créer le son Dolby Atmos. Dans celle-ci, on retrouve une installation
9.1.4 — contre 5.1 auparavant. Des enceintes placées à la fois à
l’avant, à l’arrière, et sur les côtés sont enrichies d’enceintes au
plafond pour permettre aux ingénieurs de créer cet effet de verticalité
dans le son.
Au moment du mixage, ils peuvent ensuite compter sur un
logiciel, le Dolby Atmos Renderer, qui communique avec les différentes
pistes d’un morceau. Ce logiciel permet d’associer chaque instrument ou
voix avec un objet placé dans un environnement en 3D représentant
l’espace autour de l’auditeur. Il est ensuite possible de déplacer cet
objet au sein de la pièce, et ainsi de faire passer des sons au-dessus,
en dessous, ou les faire tourner autour de vous. Il y a également une
dimension de taille pour faire grossir ou non un objet, ce qui permet de
donner une dimension supplémentaire au mix final.
Comment ça sonne ?
Dans
cette cabine, nous avons eu l’occasion d’écouter plusieurs titres mixés
en Dolby Atmos, dont Elton John, Kanye West ou encore Imagine Dragons.
Globalement, cette séance d’écoute nous a laissé l’impression d’un son
beaucoup plus aéré que sur un mix stéréo classique, le Dolby Atmos
permettant de détacher plus distinctement les instruments les uns des
autres.
Sur
le titre Believer d’Imagine Dragons, les percussions omniprésentes
prennent immédiatement une toute autre dimension, nous donnant
l’impression de nous retrouver au beau milieu d’un cerceau de batteurs.
Sur un ancien titre comme Rocket Man d’Elton John, un son qui passait
autrefois inaperçu a été placé en hauteur et semble nous survoler au
moment de la montée vers le refrain. On va ainsi pouvoir entendre un
synthé ou des choeurs qu’on avait jamais remarqué auparavant. L’occasion
de découvrir le titre avec de la hauteur, littéralement.
Évidemment, dans le cas d’une restauration d’anciens
titres en Dolby Atmos, cette technologie ne trouvera pas toujours grâce à
nos oreilles si cela n’est pas en adéquation avec les valeurs portées
par un titre à l’origine. Par exemple, restaurer les chansons d’un
groupe comme les Sex Pistols n’auraient aucun intérêt, puisqu’elles ont
été pensées spécifiquement pour troubler l’auditeur, avec un son rendu
volontairement « sale ».
Vraiment l’avenir de la musique ?
Pour
l’heure, le Dolby Atmos pour la musique n’en est encore qu’à ses
balbutiements, et il faudra encore du temps avant que la plupart des
studios se mettent à la page et parviennent à en tirer le plein
potentiel.
Néanmoins, le champ des possibles est
immense. Sur d’anciens titres, le Dolby Atmos permet de « déterrer »
certains sons d’un mix, et nous le faire découvrir sous un nouvel angle.
Sur de nouvelles chansons, cela donne de nouvelles possibilités
créatives aux artistes. Dans l’Hexagone, le groupe L’Impératrice a par
exemple tiré parti du Dolby Atmos pour créer de nouvelles sonorités dans
son dernier album, Tako Tsubo.
Théoriquement, il serait également possible de
« scanner » des pièces célèbres pour recréer la sonorité
caractéristique, par exemple, de la Philharmonie de Paris ou de la Scala
de Milan au moment du mixage. Imaginez une seconde si ce type de
procédé était cumulé avec d’autres technologies immersives, comme la
réalité virtuelle ?
Tout
à coup, vous voilà face à la meilleure performance scénique de votre
artiste préféré, tandis que le son que vous entendez provient de partout
autour de vous, comme si vous y étiez. Imaginez un instant pouvoir
revivre des concerts cultes d’artistes décédés comme Michael Jackson,
Prince, Bob Dylan, ou être transporté au beau milieu du Festival de
Woodstock de 1969, simplement grâce au son ? Avec le Dolby Atmos, cet
avenir est possible. Mieux : il devient accessible.