Le pollueur disparaît, le contribuable paie la note
Un dépotoir abandonné de la Rive-Sud coûtera des millions de dollars à Ottawa
Ottawa devra dépenser plus de 25 millions $ de fonds
publics pour nettoyer un ancien dépotoir de la Rive-Sud de Montréal qui
menace de contaminer l’eau potable près de Mercier, car le pollueur a
abandonné le site.
Le terrain connu sous le nom de dépotoir Sambault est situé en pleine zone agricole dans la municipalité de Saint-Isidore, près de Mercier.
De fortes doses de contaminants, pour la plupart cancérigènes, s’y étendent sur pas moins de 15 hectares, d’après les analyses du gouvernement.
Les agents fédéraux l’ont classé en priorité d’intervention élevée « en raison du potentiel de la contamination de l’eau souterraine », indique la porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), Sonia Tengelsen.
Après avoir dépensé 2,7 M$ pour étudier l’étendue des dégâts, Ottawa vient d’accorder un contrat de 15,8 M$ à l’entreprise Golder pour qu’elle empêche la pollution d’affecter la nappe phréatique. Ottawa compte ensuite investir un autre 10 M$.
Pendant des décennies, ce dépotoir a accueilli des déchets de toutes sortes.
« C’était une “dompe” qui recevait tout sans aucun contrôle, souvent clandestinement, y compris des déchets dangereux apportés par camions depuis les États-Unis », relate l’écotoxicologue Daniel Green de la Société pour vaincre la pollution.
Le propriétaire plie bagage
En 1995, l’entreprise a été dissoute. La société ayant été enregistrée au fédéral, quand le propriétaire a mis la clef sous la porte, c’est SPAC qui a hérité de la patate chaude.
« Les propriétaires ont abandonné le terrain, relate le maire de Saint-Isidore, Sylvain Payant. Quand bien même on les poursuivrait, il n’y avait aucune solvabilité de ces gens-là, il n’y avait rien à faire avec eux autres. »
Ottawa devra donc puiser dans les poches des contribuables pour réhabiliter l’endroit.
Piéger l’eau contaminée
Pour ce faire, Golder va recouvrir le site d’un dôme pour empêcher que l’eau de pluie y tombe et s’y contamine, et construira une usine qui pompera et purifiera l’eau souterraine déjà contaminée.
Ottawa prévoit ensuite dépenser 500 000 $ par an pendant un minimum de 20 ans pour l’opération de l’usine.
La méthode, appelée piège hydraulique, est similaire à celle qui est en place sur le site des lagunes de Mercier, où le ministère de l’Environnement du Québec opère une usine de pompage et de traitement de l’eau contaminée depuis 1984.
Le Journal a toutefois révélé le mois dernier que l’usine d’Environnement Québec rejette de l’eau fortement contaminée dans la nature, et non pas de l’eau propre.
« Les coûts du retrait des sols contaminés étaient évalués à plusieurs centaines de millions de dollars », précise la porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada, Sonia Tengelsen.
Pour le maire de Saint-Isidore, Sylvain Payant, il s’agit d’un territoire « sacrifié à jamais ».
« Il n’y a aucune possibilité de développement pour la municipalité dans cette zone », dit-il.
Toutefois, l’intervention d’Ottawa le sécurise, car elle permettra de protéger la ressource en eau.
Pas comme Mercier
L’écotoxicologue Daniel Green, président de la Société pour vaincre la pollution et chef adjoint du Parti Vert du Canada, salue l’interventionnisme du gouvernement fédéral.
Les travaux entrepris devraient selon lui permettre d’éviter à Saint-Isidore le cauchemar des lagunes de Mercier, situées non loin de là.
Ce terrain est le pire site contaminé du Québec. Il a reçu des tonnes de déchets toxiques pendant des décennies.
Les polluants ont progressivement atteint la nappe phréatique et condamnent désormais l’eau potable de trois municipalités.
Au cœur d’une saga judiciaire depuis les années 1990, le site n’a jamais été décontaminé malgré les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
« C’est sûr que les lagunes de Mercier, que tout le monde connaît dans la région, c’est un exemple qu’il ne faut pas répéter », souffle le maire Payant.
► Ottawa a pris la responsabilité de l’ancien dépotoir Sambault en 2010. En 2012, il y a attribué un contrat de caractérisation environnementale à la firme TechnoRem. Puis, en octobre 2017, la compagnie Golder y a remporté le contrat de réhabilitation. Le gros des travaux débutera l’été prochain.
Le terrain connu sous le nom de dépotoir Sambault est situé en pleine zone agricole dans la municipalité de Saint-Isidore, près de Mercier.
De fortes doses de contaminants, pour la plupart cancérigènes, s’y étendent sur pas moins de 15 hectares, d’après les analyses du gouvernement.
Les agents fédéraux l’ont classé en priorité d’intervention élevée « en raison du potentiel de la contamination de l’eau souterraine », indique la porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC), Sonia Tengelsen.
Après avoir dépensé 2,7 M$ pour étudier l’étendue des dégâts, Ottawa vient d’accorder un contrat de 15,8 M$ à l’entreprise Golder pour qu’elle empêche la pollution d’affecter la nappe phréatique. Ottawa compte ensuite investir un autre 10 M$.
Pendant des décennies, ce dépotoir a accueilli des déchets de toutes sortes.
« C’était une “dompe” qui recevait tout sans aucun contrôle, souvent clandestinement, y compris des déchets dangereux apportés par camions depuis les États-Unis », relate l’écotoxicologue Daniel Green de la Société pour vaincre la pollution.
Le propriétaire plie bagage
En 1995, l’entreprise a été dissoute. La société ayant été enregistrée au fédéral, quand le propriétaire a mis la clef sous la porte, c’est SPAC qui a hérité de la patate chaude.
« Les propriétaires ont abandonné le terrain, relate le maire de Saint-Isidore, Sylvain Payant. Quand bien même on les poursuivrait, il n’y avait aucune solvabilité de ces gens-là, il n’y avait rien à faire avec eux autres. »
Ottawa devra donc puiser dans les poches des contribuables pour réhabiliter l’endroit.
Piéger l’eau contaminée
Pour ce faire, Golder va recouvrir le site d’un dôme pour empêcher que l’eau de pluie y tombe et s’y contamine, et construira une usine qui pompera et purifiera l’eau souterraine déjà contaminée.
Ottawa prévoit ensuite dépenser 500 000 $ par an pendant un minimum de 20 ans pour l’opération de l’usine.
La méthode, appelée piège hydraulique, est similaire à celle qui est en place sur le site des lagunes de Mercier, où le ministère de l’Environnement du Québec opère une usine de pompage et de traitement de l’eau contaminée depuis 1984.
Le Journal a toutefois révélé le mois dernier que l’usine d’Environnement Québec rejette de l’eau fortement contaminée dans la nature, et non pas de l’eau propre.
Territoire sacrifié à tout jamais
Ottawa prévient d’ores et déjà que le terrain de l’ancien dépotoir Sambault, à Saint-Isidore, ne sera jamais propre, car l’opération de nettoyage est jugée trop coûteuse.« Les coûts du retrait des sols contaminés étaient évalués à plusieurs centaines de millions de dollars », précise la porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada, Sonia Tengelsen.
Pour le maire de Saint-Isidore, Sylvain Payant, il s’agit d’un territoire « sacrifié à jamais ».
« Il n’y a aucune possibilité de développement pour la municipalité dans cette zone », dit-il.
Toutefois, l’intervention d’Ottawa le sécurise, car elle permettra de protéger la ressource en eau.
Pas comme Mercier
L’écotoxicologue Daniel Green, président de la Société pour vaincre la pollution et chef adjoint du Parti Vert du Canada, salue l’interventionnisme du gouvernement fédéral.
Les travaux entrepris devraient selon lui permettre d’éviter à Saint-Isidore le cauchemar des lagunes de Mercier, situées non loin de là.
Ce terrain est le pire site contaminé du Québec. Il a reçu des tonnes de déchets toxiques pendant des décennies.
Les polluants ont progressivement atteint la nappe phréatique et condamnent désormais l’eau potable de trois municipalités.
Au cœur d’une saga judiciaire depuis les années 1990, le site n’a jamais été décontaminé malgré les recommandations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement.
« C’est sûr que les lagunes de Mercier, que tout le monde connaît dans la région, c’est un exemple qu’il ne faut pas répéter », souffle le maire Payant.
► Ottawa a pris la responsabilité de l’ancien dépotoir Sambault en 2010. En 2012, il y a attribué un contrat de caractérisation environnementale à la firme TechnoRem. Puis, en octobre 2017, la compagnie Golder y a remporté le contrat de réhabilitation. Le gros des travaux débutera l’été prochain.