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samedi 20 mai 2023

ChatGPT, Bloom, LLaMA… L'IA débarque dans les services publics

 

 ChatGPT, Bloom, LLaMA… L'IA débarque dans les services publics


 

L'intelligence artificielle fait son entrée dans la fonction publique ! 200 agents de maisons France Service vont expérimenter l'utilisation d'IA génératives afin d'apporter de meilleures réponses aux usagers. Le service public de l'avenir ?

La sortie de ChatGPT a créé un raz-de-marée sur Internet, mais aussi au sein des entreprises de la tech. Chacune a commencé à intégrer des IA génératives à ses services et à ses produits, se lançant dans une véritable course pour montrer qui a la plus grosse. Mais après avoir envahi le secteur privé, la voici qui débarque aussi dans le secteur public. En effet, le Gouvernement a annoncé – bien discrètement à la vingtième page du document conclusif du septième comité intergouvernemental de la transformation publique paru le 9 mai – que l'utilisation d'IA génératives serait testée dans les services publics, comme l'a remarqué BFMTV. Il autorise ainsi le "lancement d'une expérimentation d'outils d'intelligence artificielle pour produire des réponses aux usagers plus complètes tout en pesant moins sur les agents sur la plateforme 'Services Publics +' et dans plusieurs France services" afin d'assurer la "qualité de service" et la "satisfaction des usagers", tout en pesant moins sur les agents de la fonction publique.

Cette expérimentation débutera en septembre auprès d'un échantillon de 200 agents de maisons France services – des guichets de proximités implantés dans tout le pays qui rassemblent différents services de l'État, comme Pôle emploi, La Poste et les impôts – et durera six mois – il ne s'agit donc pas d'une mise en place définitive. Ils pourront utiliser ChatGPT, mais aussi Bloom, un modèle international open source développé par trois Français, et LLaMA, le modèle d'IA développé par Meta.

IA : une plus grande qualité de service et des agents soulagés

Concrètement, si l'on désire obtenir des informations – sur la marche à suivre pour toucher son indemnité chômage par exemple –, l'agent soumettra notre question à l'IA afin d'obtenir rapidement une réponse plus claire ou plus complète que celle qu'il aurait donné en temps normal. Il devra ensuite évaluer la pertinence de cette réponse pour mieux la corriger derrière, et ainsi nous apporter la réponse la plus adaptée possible. Pour éviter toute collecte de données de la part des entreprises et toute fuite éventuelle, les agents ne devront poser que des questions générales sans jamais renseigner d'informations personnelles ou confidentielles. Tout sera supervisé par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

 

Le Gouvernement se veut rassurant, promettant que l'IA ne va pas remplacer les agents, qui devront toujours vérifier et adapter les réponses fournies. Une crainte légitime étant donné que le développement stupéfiant de cette technologie s'annonce comme une véritable révolution pour le monde du travail et risque de rendre certains métiers obsolètes, en particulier dans le tertiaire (voir notre article). Le Japon entame d'ailleurs une démarche similaire puisque le pays, pour pallier la pénurie de main d'œuvre dans ses administrations, expérimente elle aussi l'IA générative à la mairie de Yokosuka, au sud de Tokyo, pendant une durée de quatre semaines. L'objectif est de déterminer si cela permet aux agents de gagner du temps en résumant des réunions ou en corrigeant des communications, et ainsi leur permettre de se consacrer à d'autres tâches.

Cette nouvelle intervient alors que les gouvernements, y compris en France, affichent une certaine défiance envers l'IA, notamment dans la collecte des données, qui pourrait entrainer de l'ingérence de la part de pays étrangers. La mairie et la métropole de Montpellier ont par exemple reçu l'ordre, en mars dernier, de ne plus utiliser ChatGPT "par précaution" et "à titre conservatoire" , comme le rapportait le Midi Libre. Dans la même optique, les services de streaming et les jeux mobiles ont été officiellement interdits sur les smartphones professionnels des fonctionnaires français (voir notre article). La CNIL a d'ailleurs mis en place fin janvier un service de l'intelligence artificielle (SIA) destiné à encadrer l'utilisation de cette technologie et à répondre aux problèmes qu'elle soulève.

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