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mardi 16 mai 2023

Compersion et Polyamour une approche sur la question.

 

 

Compersion et Polyamour une approche sur la question.

Lorsque nous nous approchons pour jeter un regard sur l’état de la société canadienne- québécoise concernant l’harmonie sexuelle-affective, nous nous rendons compte que des concepts tels que « l’amour », « la jalousie », « l’infidélité », la « la compersion » et « le polyamour » sautent rapidement sous nos yeux. 

Beaucoup de nos collègues nous livreront leurs « opinions » sur ces concepts, mais nous réalisons aussi que ces opinions ne sont pas fondées et manquent de corrélation empirique.

Parmi toute cette nébuleuse de concepts, il y en a deux qui retiennent notre attention : Le concept de « Compersion » et le concept de « Polyamour » et c’est à l’analyse de ces deux notions que nous consacrerons cette article.


Et comme toujours quand une notion, un concept, une idée, etc., sont analysés de manière sérieuse (pas de manière postmoderne) ; il faut commencer par l’analyse du nom pour arriver à une signification.

Commençons par la notion de « Compersion », Compersion est un nouveau mot qui a été inventé dans une communauté de San Francisco aux États-Unis (au début de 1990), appelée Kerista. Cette communauté était composée de personnes qui contestaient l’éthique sexuelle monogame et prônaient une éthique sexuelle plus ouverte. 


Pour cette ouverture sexuelle-affective, il fallait un nouveau concept, un concept qui transcende les concepts bien connus comme la méfiance, la jalousie…etc., mais aussi qui dépasse la « bonne volonté » envers l’autre et ce concept est la « Compersion ».

Nous en arrivons donc à la conclusion que la « Compersion » est le résultat de l’ensemble des émotions qui permettent à la personne « A » d’être heureuse, fière et même complice des choses positives qui arrivent à la personne « B » sur le plan sexuel et affectif.

C’est la condition sans laquelle les gens ne pourraient pas entrer dans des relations « polyamoureuses ». 

Ici je me permets d’écrire un petit paragraphe de ce livre : 


« La compersion, c’est que le bonheur de mon partenaire me rendre heureux. Pas seulement le bonheur dont je fais partie, pas seulement le bonheur qu’il vit avec moi et grâce à moi, mais son bonheur tout court, celui qu’il vit seul lorsqu’il prend du temps pour lui, et le bonheur qu’il vit avec d’autres. »


Passons maintenant au concept qui nous intéresse le plus « polyamour » 

Qu’est-ce que le polyamour?

Le terme surgit dans les années 90 mais c’est une pratique qui remonte à l’anarchie relationnelle du début du xx siècle, un exemple principal est la bien connue Alexandra Kollontaĩ. 


On peut aussi remonter à certaines pratiques de polygynie, polygamie et polyandrie dans l’Antiquité mais aussi à certaines sociétés actuelles non « occidentales ».

Mais qu’est-ce que le polyamour ? 

Le polyamour a deux sens :

Le premier sens et le plus courant et vulgaire, désigne des relations sexuelles avec plusieurs personnes sans qu’il y ait une personne exceptionnellement spéciale parce que la seule personne « spéciale » est la personne elle-même. Cette façon de comprendre le polyamour est très bien représentée dans ce livre :



Le deuxième sens et plus sérieux que l’antérieur, s’entend non pas comme une forme de relation, mais plutôt comme une déhiérarchisation des relations. Il ne s’agit pas de coucher avec beaucoup de monde, mais de conceptualiser systématiquement la façon dont on se rapporte aux autres. C’est pour le dire autrement, mettre le concept générique « d’amitié » avant d’autres concepts plus problématiques tels que « couple », « partenaire », « petit ami » etc. 

Cette déhiérarchisation consiste essentiellement à ne pas donner la primauté à :

1-votre partenaire sur votre famille, 

2-votre famille sur vos amis, 

3-vos amis sur vos voisins, 

4-vos voisins sur vos concitoyens, 

5-vos concitoyens sur le reste des peuples du monde.

Ici, vous pouvez vous souvenir de Jean Paul Sartre lorsqu’il a également dit à ses amis proches que « le polyamour est une forme d’humanisme ». Et on pourrait ajouter que c’est aussi une forme de Pan-phylie. On retrouve des traces de cette façon de concevoir le polyamour dans les textes classiques de Platon mais aussi dans la Bible elle-même lorsque Jésus-Christ nous dit :

« Aime ton prochain comme tu voudrais qu’il t’aime »

Ce qui est proposé du point de vue théologique est une manière de déhiérarchiser les relations sociales-affectives.

Nous savons donc qu’il existe deux façons de comprendre le polyamour, que le polyamour ne consiste pas tant à avoir des relations sexuelles avec n’importe qui, mais plutôt à conceptualiser la manière dont nous nous rapportons à nos pairs au quotidien.

Maintenant, nous pouvons nous poser une question : 

Le polyamour est-il une construction sociale ? 

Évidemment oui, mais comme la monogamie, qui est aussi une construction sociale. La race humaine selon les dernières études sur ses origines était polygame. 

Donc la question qui s’impose, est la suivante :

Comment avons-nous pu créer des institutions telles que la monogamie et le polyamour (entre autres)? Mais nous répondrons à cette question plus tard, dans un autre article. 

Passons maintenant à un point chaud en ce qui concerne les relations affectives sexuelles au sein de la société. 

Pourquoi est-il si difficile d’accepter qu’il existe d’autres modes de relations sexuelles-affectives ? 

Accepter qu’il existe des relations différentes dans leurs formes et leurs manières?

Eh bien, ici, nous pouvons parler du chemin difficile que la communauté LGBTQ a parcouru dans nos sociétés avancées pour atteindre sa liberté sexuelle . Et les gens de cette communauté se battent toujours pour leurs droits dans d’autres pays qui n’ont pas atteint cet objectif. Mais cela a déjà été suffisamment évoqué par les membres de cette communauté, à qui nous envoyons un salut d’ici.

Maintenant, regardons cela de plus près. 

Y a-t-il des raisons pour que les monogames se fâchent contre d’autres formes affectives sexuelles ? 

C’est la même question que pose la communauté LGBTQ aux différentes religions; pourquoi les relations homosexuelles les dérangent-elles ?

Ici, les réponses des religions tombent toujours dans le naturalisme. Et puis ils ont complètement tort parce que l’on sait que l’être humain n’est pas que nature.

Mais, voyons pourquoi les gens s’offusquent de toute forme de relation sexuelle-affective autre que celle qu’ils pratiquent. 

Cela est dû à un mécanisme psycho-relationnel. C’est une forme de pensée magique semblable à celle d’une personne qui pense qu’elle est offensée au plus profond de son être lorsque deux personnes du même sexe se marient ou vivent ensemble.


Je veux dire, qu’il y a des gens qui ont cette pensée magique, selon laquelle, bien qu’il n’y ait pas de relation causale, et qu’elle ne leur fasse aucun dommage objectif, ils penseront que leur mariage est dévalorisé parce qu’il y a deux personnes du même sexe qui ont décidé de se marier. Ils se sentent très offensés parce qu’il existe d’autres modèles affectifs sexuels qui coexistent dans la société où ils vivent.

Nous pensons qu’un des principaux combats que nous devons mener dans la société lorsque nous étudions les différentes formes de relations sexuelles-affectives, est la pensée magique. Elle est une de notre plus grande ennemie. Cette pensée magique, que nous allons appeler « l’argument d’économiste », selon laquelle : « si quelqu’un gagne, tu perds ».

  •  – « Si votre partenaire investit plus de temps dans d’autres activités et dans d’autres personnes, vous perdez ».
  • « Si une personne décide d’avoir des relations libres, vous perdez ».
  • « Si votre voisin décide d’avoir deux chiens, vous perdez ».  
  •    – « Si votre collègue a progressé, vous      perdez ».
  • – « Si votre collègue a réussi l’examen, vous perdez ».

C’est comme s’il s’agissait d’une sorte de supermarché où tout dans le panier devrait être à votre goût et juste pour vous, mais de la même manière que vous ne cessez pas d’être moins ami avec votre ami parce qu’il a d’autres amis ; et que vous ne cessez pas d’être vous parce que d’autres existent, votre réalité ne change pas parce que d’autres réalités existent.

Le polyamour apporte un avantage psychologique aux personnes infidèles. Ils ne mènent pas une double vie, ils n’en mènent qu’une et cela profite à tous les participants. 


On ne répond plus aux vieux stéréotypes du genre : 

« Tu es allé acheter des cigarettes et tu y as passé 5 heures » ou « Tu m’as dit que tu allais au hockey, j’ai appelé ton ami et tu n’étais pas là ».

Et toutes ces situations désagréables dans lesquelles les infidèles sont les protagonistes.

Mais un phénomène qui s’observe et dérange de nombreux psychologues, sociologues et enseignants est que les jeunes qui ont décidé d’établir des relations polyamoureuses développent une sorte d’anxiété et de culpabilité que, nous appelons : Monisme sexuel. 

Parce que, si l’on suppose que le concept de monogamie fait référence au fait d’être avec une seule personne, le monisme sexuel applique le même modèle de transitivité qui existe dans les amitiés, aux relations sexuelles.

Je vais essayer de m’expliquer, tout comme il est d’usage que « l’ami de mon ami est mon ami », le polyamour chez ces jeunes (et aussi chez beaucoup d’adultes) est compris comme une sorte de commune sexuelle dans laquelle on les force à coucher avec ses membres, et vous ne voudrez peut-être pas coucher avec tous les amis de votre partenaire, vous ne voudrez peut-être coucher avec aucun d’entre eux, parce que tous les amis de vos amis ne sont pas exactement vos amis, vous pouvez être amical avec eux, mais ils ne sont pas nécessairement vos amis.


C’est pourquoi, d’ici, nous lançons un appel d’alerte à la société, lui disant qu’il est urgent d’encadrer une éducation sexuelle des jeunes qui touche également à ces questions. Parce que des amis psychologues me disent que cette forme de polyamour chez les jeunes devient problématique. On parle d’une notion toxique du polyamour portée par des jeunes qui n’ont pas encore la maturité nécessaire pour affronter la jalousie, les insécurités qu’exige le polyamour. Bien que nous parlions de « Compersion », ce n’est pas un concept clair pour faire face à toutes ces choses.

Comment les relations polyamoureuses affectent l’éducation des enfants, Quelle idée les personnes monogames ont-elles du polyamour par rapport à l’éducation ?

Alors ici, la première chose à démystifier est l’idée que l’éducation répond au schéma maman-papa. Pour l’éducation des enfants, l’ensemble de la société est nécessaire. Non seulement les oncles, les grands-pères, les grands-mères contribuent à l’éducation des enfants, mais aussi, la conductrice de bus qui dit « bonjour » aux enfants, les éduque également.

Nous voulons dire avec tout cela que les enfants sont soumis au même danger de mauvaise éducation, peu importe que la famille soit monogame ou polyamoureuse. Rien ne prouve qu’il y ait plus de danger de maltraitance d’enfants dans les couples polyamoureux que de maltraitance d’enfants dans les couples monogames. 

Le polyamour, d’un point de vue logique, apporte avec lui son contraire, à savoir le poly-célibataire. 

Cette personne qui ne veut pas être en relation avec qui que ce soit. 

Et cela nous aide à avoir un autre regard par rapport au polyamour, le polyamour n’est pas seulement une autre forme de relation sexuelle, c’est plutôt un spectre des relations sexuelles affectives, des relations où il ne devrait pas nécessairement y avoir de sexe. Dans ce processus de déhiérarchisation des relations, l’individu se sent libéré des anciens schémas socio-affectifs. 

Par exemple, quelle loi naturelle ou sociale peut nous forcer à aimer notre oncle plus qu’un ami, surtout quand cet ami dans 15 ans (par exemple) a eu une meilleure attitude envers nous que notre propre oncle? 

Pourquoi devrions-nous aimer davantage notre frère, qui nous a souvent trahi et a été un mauvais fils pour notre mère, qu’un ami qui n’a jamais eu une mauvaise attitude envers nous ? 

Et je le répète, le polyamour n’implique pas nécessairement d’avoir des relations sexuelles. La réalité et l’histoire nous le prouvent.

Pour terminer notre contradiction d’aujourd’hui, nous allons parler d’un autre phénomène que nous observons dans des communautés polyamoureuses et qui inquiète de nombreux sociologues et psychologues, et c’est ce qu’on pourrait appeler la « génitalisation » de la relation. Je vais essayer de m’expliquer; ces relations polyamoureuses sont « génitales », c’est-à-dire qu’elles ne se concentrent que sur le sexe et non sur les soins aux personnes impliquées. 

C’est pourquoi au début de l’article nous avons dit que dans l’interprétation vulgaire (la plus courante) du polyamour, la seule personne « spéciale » est la personne elle-même. C’est une relation génitale et non un souci de l’autre personne. Comme c’est normal dans les couples monogames ou polygames, etc. 

Et cela amène de graves troubles psychologiques, les gens se sentent comme des objets sexuels, ils ne se sentent pas valorisés en tant qu’êtres sociaux, et imaginez cela dans la tête des jeunes de 17-18 ans et même plus jeunes… 

C’est pourquoi nous lançons un appel d’alerte à la société et demandons qu’il y ait une éducation sexuelle qui ouvre le débat public sur toutes ces questions pour les résoudre ou les transformer.


Et maintenant, nous répétons la question :

Nous savons que la biologie, l’anthropologie, la psychologie évolutionniste nous disent que la race humaine était à l’origine, polygame. Comment est-il possible que nous ayons créé des institutions telles que le mariage, la monogamie, la polygamie, la polyandrie ? Nous voulons ouvrir le débat sur ces questions et comme je l’ai déjà dit, j’écris un autre article traitant de la question.

Nous avons parlé de ce qu’est le polyamour mais nous n’avons pas dit un mot sur l’amour. Nous vous promettons d’écrire un prochain article en expliquant les trois notions d’amour classiques, et les trois notions d’amour dans la modernité.

À bientôt et un gros câlin polyamoureux mes chers amis.