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lundi 10 avril 2023

Reconnaissance faciale : Clearview AI affirme pouvoir identifier presque tout le monde d'ici un an

 

 

Reconnaissance faciale : Clearview AI affirme pouvoir identifier presque tout le monde d'ici un an

21 février 2022 à 12h07
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Dans une présentation financière longue de 55 pages destinée aux investisseurs, Clearview AI, entreprise spécialisée dans la reconnaissance faciale, dévoile ses ambitions pour l’avenir… Et il y a de quoi donner des sueurs froides aux défenseurs de la vie privée. 

D’ores et déjà très controversée, la firme américaine voit pourtant très loin et souhaite largement étendre ses capacités. Pour cela, elle fait appel aux investisseurs. 

La reconnaissance faciale pour la police, l’e-commerce, les banques… 

La société assure que depuis début 2020, elle est passée de 3 milliards à plus de 10 milliards d’images dans sa bibliothèque de visages. Elle explique en outre que son système de collecte de données ingère 1,5 milliard de visuels chaque mois. Si elle parvient à engranger 50 millions de dollars de financement, l’entreprise explique qu’elle sera en mesure d’accroître ses pouvoirs de collecte à 100 milliards de photos d’ici l’année prochaine, soit l’équivalent d’environ 10 visages pour chaque personne présente sur Terre. Elle espère ainsi créer de nouveaux produits, élargir son équipe de vente internationale et exercer un lobbying plus poussif pour faire pression sur les décideurs gouvernementaux. 

Alors que la majorité des géants technologiques ont décidé de lever le pied et de laisser la reconnaissance faciale de côté pour des raisons éthiques, Clearview AI y voit une immense opportunité commerciale afin de prendre une place laissée vacante par ces derniers. La firme explique ainsi qu’en plus de permettre à la police d’identifier des criminels, son système pourrait également servir à la gig economy, c’est-à-dire aux entreprises collaboratives telles qu’Uber, en leur permettant de surveiller davantage leurs travailleurs. Elle considère également des secteurs comme l’e-commerce, le retail et la finance comme de potentiels pans de croissance pour sa technologie. 

Clearview AI assure par ailleurs que son système est plus efficace que celui qui est exploité en Chine pour la surveillance de masse de la population. La firme travaille désormais sur de nouvelles technologies permettant d’identifier une personne selon sa démarche, et même de scanner des empreintes digitales à distance. 

Toujours pas de législation à l’échelle fédérale sur cette technologie outre-Atlantique

Actuellement, il n’existe aucune législation à l’échelle fédérale américaine pour réguler l’usage de la reconnaissance faciale, malgré plusieurs tentatives de certains députés. Si certains États ou villes, à l’instar de Los Angeles, ont décidé d’y avoir moins recours, la technologie peut être utilisée par les autorités fédérales. Par exemple, Cleaview AI a joué un rôle déterminant dans l’identification de certains supporteurs de Donald Trump lors de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. 

L’entreprise a ainsi déclaré qu’elle s’attendait à ce que ses revenus fédéraux annuels atteignent 6 millions de dollars cette année ; elle espère en outre « augmenter de 300 % l'utilisation globale » de son produit par les agences de police étatiques et locales. Cela risque néanmoins d’être compromis sur le Vieux Continent. Les députés européens ont en effet voté, en octobre dernier, une résolution contre la surveillance de masse à l’aide de l’IA. Par ailleurs, Clearview AI a déjà été dans le viseur des autorités françaises, qui l’ont récemment sommée de supprimer ses données sur les citoyens français. 

Il est difficile de savoir si les plans gargantuesques de Clearview AI sont réalisables pour le moment. Afin de convaincre les investisseurs, l’entreprise en appelle au patriotisme américain, et assure que son système permettra de défendre bien plus efficacement le pays. Il ne faut toutefois pas perdre de vue ses ambitions commerciales qui, si elles aboutissent, étendraient largement l’utilisation de la reconnaissance faciale. 

Source : MSN

 

REF.:   https://www.clubic.com/technologies-d-avenir/intelligence-artificielle/actualite-409884-reconnaissance-faciale-clearview-ai-affirme-pouvoir-identifier-presque-tout-le-monde-d-ici-un-an.html

samedi 11 juin 2022

PimEyes : un outil de reconnaissance faciale inquiétant

 

 PimEyes : un outil de reconnaissance faciale inquiétant 


Grâce à la reconnaissance faciale, le moteur de recherche PimEyes dispo en version payante, peut retrouver des photos et des vidéos publiées sur Internet à partir d'un visage. Un outil redoutablement efficace, qui ouvre la voie à des dérives inquiétantes…

Vous connaissez sans doute le principe de la reconnaissance faciale. Utilisée dans de nombreux domaines liés à la sécurité, cette technologie d'analyse de visage permet, par exemple, d'identifier des intrus lors d'infractions grâce à des caméras de vidéosurveillance, de franchir un portique de contrôle dans un aéroport. ou encore, dans un registre plus quotidien, de déverrouiller un smartphone ou un ordinateur, sans saisir de code. Intégrée dans de nombreux dispositifs spécialisés, elle est aussi exploitée dans des applications grand public – comme Facebook, qui l'utilise pour identifier des amis –, mais également accessible via des services en ligne, via des moteurs de recherche permettant de retrouver des personnes à partir d'une image de leur visage. Le problème, c'est que certains sont tellement efficaces qu'ils en deviennent inquiétants. 

PimEyes : un outil de reconnaissance faciale terriblement efficace

C'est notamment le cas de PimEyes, un puissant service en ligne qui défraie actuellement la chronique. Accessible à tout le monde – contrairement au célèbre Clearview AI, qui est réservé aux forces de l'ordre –, moyennant un abonnement de 30 dollars par mois – soit une trentaine d'euros –, ce moteur de recherche inquiète par ses performances. D'autant que son fonctionnement est très simple : il suffit de soumettre un visage pour que l'algorithme de reconnaissance faciale de PimEyes retrouve toutes les photos et vidéos publiées sur Internet où la personne apparaît. Et PimEyes est tellement efficace qu'il est capable d'identifier des personnes sur des images où elles apparaissent en portant des lunettes ou une casquette ! Difficile de le tromper…


PimEyes ne recense que les images publiées sur Internet et disponibles au public, évitant les photos sur les réseaux sociaux comme Twitter, Instagram ou Facebook si elles sont mises en mode privé. Le but officiel est de pouvoir surveiller sa réputation en ligne en sachant où une personne apparait sur Internet, comme l'explique le directeur du logiciel Giorgi Gobronidze, un Géorgien de 34 ans, dans la FAQ du moteur : "Avec PimEyes, vous pouvez vérifier quels sites web accessibles ont publié des photos contenant un visage donné. Vous pouvez utiliser ces informations pour retrouver les images qui ont été publiées sans votre consentement et vous défendre contre les escroqueries, le catfishing ou le vol d'identité."

PimEyes : des utilisations très indiscrètes

Cependant, rien n'empêche les internautes d'utiliser cet outil à des fins malveillantes. Il est possible, par exemple, de chercher des photos de n'importe quelle personne puisqu'il suffit simplement de cocher une case affirmant que vous êtes bien la personne en question pour accéder aux données de PimEyes.

Les journalistes du New York Times ont décidé de tester les capacités du moteur de recherche et les différentes utilisations qu'il est possible d'en faire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que PimEyes est très performant, détectant les visages sur les photos de mariages, de fêtes, de festivals ou encore en arrière-plan sur une photo de touriste. Mais certaines photos sont plus problématiques, et le journal révèle des histoires inquiétantes. Un des testeurs a ainsi avoué avoir eu recours au moteur pour identifier les personnes avec un pseudo qui le harcèlent sur Twitter. Un autre confie avoir découvert les véritables identités d'actrices de films pornographiques et recherché des photos explicites de ses connaissances Facebook. Une ingénieure en informatique américaine a testé l'outil avec l'une de ses photos et a eu le malheur de retrouver une vidéo pornographique dont elle ne connaissait pas l'existence. Elle a donc essayé de l'effacer en payant, mais les journalistes du New York Times ont pu retrouver la vidéo un mois plus tard… L'absence de contrôle permet donc de facilement trouver un visage qui n'est pas le sien, et il faut payer de nouveau pour pouvoir retirer une photo compromettante d'Internet.

Un bilan inquiétant, d'autant que PimEyes compte des dizaines de milliers d'abonnés, la plupart situés aux États-Unis et en Europe. Le moteur est actuellement visé par une enquête en Allemagne pour violations de la loi européenne sur la protection de la vie privée. Il est donc primordial de faire très attention à ce que vous et vos proches postez sur Internet, car cela peut rester à vie et vous mettre dans des situations très compromettantes.

REF.: Merci a Maurine Briantais

 https://www.commentcamarche.net/applis-sites/services-en-ligne/25701-pimeyes-une-reconnaissance-faciale-inquietante/

samedi 22 février 2020

Les autorités canadiennes se penchent sur Clearview et sa reconnaissance faciale

Les autorités canadiennes se penchent sur Clearview et sa reconnaissance faciale


REF.: La Presse canadienne
 
 
 
 
Libellés
reconnaissance façiale, vol d'identité, CIA, NSA, Hackers, vie privée,
 
 
 
Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada et trois de ses homologues provinciaux, dont la Commission d'accès à l'information du Québec, enquêteront conjointement sur l'utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par l'entreprise américaine Clearview AI.
Cette enquête, à laquelle se joignent aussi la Colombie-Britannique et l'Alberta, fait suite à des reportages qui ont soulevé la possibilité que l'entreprise puisse recueillir et utiliser des informations personnelles de citoyens sans leur consentement.
La technologie de Clearview AI permet de relier un grand nombre d'images provenant de diverses sources, qui peuvent aider ensuite les corps policiers et les institutions financières à identifier des individus.
Le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Daniel Therrien, indique que les quatre agences détermineront si les pratiques de Clearview respectent les lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels.
Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada indique aussi que les agences de protection de la vie privée de toutes les provinces et de tous les territoires ont convenu d'élaborer ensemble des orientations à l'intention des organisations, y compris les corps policiers, sur l'utilisation de la technologie biométrique, dont la reconnaissance faciale.

vendredi 30 août 2019

Un système de sécurité laisse fuiter plus d'un million d'empreintes digitales

Un système de sécurité laisse fuiter plus d'un million d'empreintes digitales



Un grand nombre de sociétés se reposent sur une base de données biométrique pour permettre aux employés d'entrer dans des locaux protégés. Mais comme parfois en sécurité informatique, des failles sont présentes et permettent d'accéder à ces données sensibles.







Hackers, reconnaissance façiale, failles,
 
 
Et c'est une affaire du genre qui a touché le système de sécurité BioStar 2 de la société Suprema. Une faille de sécurité majeure détectée, par une équipe de recherche en cybersécurité appelée vpnMentor. Cette découverte a été relayée par Noam Rotem, l'un des chercheurs de l'équipe. Suprema a depuis expliqué que la faille a été comblée suite à ces révélations.


Un million d'empreintes digitales exposés


C'est une faille de taille que présentait le système de sécurité BioStar 2, développé par Suprema. Un système utilisé par des instances importantes, comme la police britannique ou encore des banques. Dans le fichier se trouvait notamment un million d'empreintes digitales permettant aux personnes autorisées d'accéder à certains bâtiments.

À travers cette faille, le chercheur Noam Rotem de vpnMentor, à l'origine de la découverte, explique qu'il était possible d'ajouter son empreinte digitale dans la base de données ou de remplacer celle de quelqu'un déjà enregistré.

L'affaire est d'autant plus grave qu'en plus du million d'empreintes digitales, des mots de passe et données liées à la reconnaissance faciale n'étaient pas cryptés. N'importe qui aurait pu les utiliser à des fins malveillantes.


Une faille depuis résolue... après la révélation


Comme l'explique Suprema, c'est depuis mercredi dernier que la faille de sécurité a été corrigée. Il aura fallu que l'affaire soit révélée pour que les dispositions soient prises.

Et pour cause : Noam Rotem explique avoir tenté d'alerter Suprema quant à cette faille majeure, mais que la firme n'a jamais répondu. Face à ce silence, le chercheur de vpnMentor a donc décidé de dévoiler à la presse, comme l'important The Guardian, la présence de cette faille exposant plus d'un million d'empreintes digitales, mots de passe et autres données sensibles.


Pour Noam Rotem, l'un des points les plus graves vient notamment du fait que, contrairement à un mot de passe, modifier une empreinte digitale ou un visage (pour la reconnaissance faciale) est impossible à détecter en cas d'ingérence.

Source : The Guardian

REF.:

 

Une amende record pour Facebook, utilisant la reconnaissance faciale sans accord



Une amende record pour Facebook, utilisant la reconnaissance faciale sans accord

L’utilisation de la reconnaissance faciale de manière illégale par Facebook devrait entraîner le réseau social à une nouvelle fois payer cher. Une amende record pourrait voir le jour.


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Il y a moins d’un mois, la collecte de données personnelles chez les géants du numérique a connu sa plus forte amende. Réclamée à Facebook, cette dernière s’élevait à 5 milliards d’euros à régler à la FTC (Federal Trade Commission), pour violation du droit de la vie privée sur les réseaux sociaux. Une pénalité demandée suite au scandale de Cambridge Analytica.
Mais les ennuies ne semble pas s’en arrêter là, pour le groupe de Mark Zuckerberg. D’un côté, le géant du numérique doit déjà faire face à une nouvelle affaire impliquant Instagram et l’un de ses principaux partenaires publicitaires, suite à des récupérations de données confidentielles des utilisateurs de la plateforme. De l’autre, la cour d’appel de San Francisco a confirmé une nouvelle amende pour l’utilisation illégale de la reconnaissance faciale par la plateforme. L’information a été révélée par l’agence Reuters.

Facebook utilisait un système d’intelligence artificielle sans notre accord

Lors de la séance, l’ensemble des juges ont rejeté l’appel de Facebook. Le réseau social se défend d’un recours collectif provenant de l’état de l’Illinois, où de multiples utilisateurs de la plateforme n’ont pas apprécié l’arrivée de la fonctionnalité « suggestion d’identification ».
Vous aussi, vous avez déjà certainement pu voir cette fonctionnalité en publiant une photo de groupe sur Facebook. Une fois mis en ligne et avant sa publication, le réseau social vous propose d’identifier les personnes présentes sur la photo. Sauf que pour faciliter la tâche, des propositions de comptes s’affichaient automatiquement. Les noms étaient de façon surprenante, les bons.
C’est de là que ces utilisateurs ont pu découvrir l’utilisation non accordée d’un logiciel de reconnaissance faciale par Facebook. Selon l’agence Reuters relayée par The Next Web, « la technologie analyse les détails des visages des personnes sur les photos – la distance entre leurs yeux, leur nez et d’autres caractéristiques – afin de créer un modèle de visage pouvant être utilisé pour les identifier sur d’autres photos ».

Une amende record, pour régler les dommages-intérêts

Sauf que cette fonctionnalité enfreignait clairement la loi. Dans l’Etat de l’Illinois, cette dernière s’appelle le Biometric Information Privacy Act (BIPA), obligeant les sociétés à élaborer une « politique écrite » publique avant la collecte de ces données personnelles, afin d’en informer les utilisateurs et leur demander une permission claire, passant par l’acceptation de la politique de confidentialité.
La 9ème cour d’appel de San Francisco, possédant la compétence sur le siège social de Facebook à Menlo Park, a unanimement rejeté l’appel de Facebook contre le recours collectif. « Nous concluons que le développement d’un modèle de visage utilisant une technologie de reconnaissance faciale sans consentement envahit les affaires privées et les intérêts concrets d’un individu », a déclaré le tribunal dans sa décision.

A combien s’élèvera l’amende de Facebook ?

Pour l’Union américaine pour les libertés civiles, il s’agit là d’une « grande victoire pour le droit à la vie privée, et elle met en avant les dangers posés par l’utilisation accrue des technologies de reconnaissance faciale ». Il faut dire que l’amende devrait être très élevée pour Facebook, alors que Reuters note que le procès « pourrait inclure 7 millions d’utilisateurs de Facebook ».
 En se basant sur les textes du BIPA, les dommages-intérêts pourraient s’élever à plusieurs milliards de dollars d’amende, tant chaque utilisateur concerné par la collecte biométrique illégale de Facebook pourrait avoir droit à 1 000 $ de dommages-intérêts pour chaque violation négligente, et jusqu’à 5.000 $ pour chaque infraction de violation intentionnelle.


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mardi 13 août 2019

FaceApp : pourquoi il faut se méfier de l’application et de son filtre à selfie pour se voir vieux


FaceApp : pourquoi il faut se méfier de l’application et de son filtre à selfie pour se voir vieux

L’application, gratuite et développée en Russie, est devenue très populaire ces derniers jours grâce à sa retouche automatique de photos, permettant de se voir avec 60 ans de plus.
 
Par Publié le 17 juillet 2019 à 19h46 - Mis à jour le 18 juillet 2019 à 10h23

photo, vol d'identité, reconnaissance façiale, Hackers, applications



De nombreuses célébrités, mais aussi des anonymes, se prêtent au jeu de montrer à quoi elles pourraient ressembler en ayant soixante ans de plus. Après le filtre qui permettait de transformer un garçon en fille, ou inversement, proposé par Snapchat et popularisé au printemps, voici venu le filtre pour se vieillir, FaceApp, dont les exemples se répandent ces derniers jours comme une traînée de poudre sur Instagram, Facebook et Twitter.
Exemple d’utilisation du filtre « vieux » de l’application FaceApp, sur une ancienne photo de Brad Pitt. Le Monde

1 – De quoi s’agit-il exactement ?

Ce filtre à selfie qui vieillit le visage est proposé par l’application FaceApp, disponible sur AppStore et PlayStore. L’application était, note Le Huff Post, en tête des classements des applications les plus téléchargées sur iPhone et Android, mercredi 17 juillet.
FaceApp n’est pourtant pas une application nouvelle. Développée en Russie par une petite équipe basée à Saint-Pétersbourg, elle est sortie en janvier 2017. Elle proposait déjà un filtre pour se vieillir, en plus d’autres filtres qui ont également connu un certain succès, comme celui qui permet d’ajouter un sourire à un visage… L’application a déjà suscité des jeux viraux, comme de rendre leur sourire à de vieilles peintures. Le très récent regain d’intérêt pour FaceApp semble partir d’un « FaceApp Challenge » alimenté par des célébrités qui, se prenant au jeu, ont posté des photos où elles se sont vieillies.
FaceApp s’est aussi fait connaître pour avoir, l’année de son lancement, suscité un scandale : avec son filtre pour rendre les gens plus « hot », l’application blanchissant parfois la peau des personnes noires sur leurs selfies. Accusés de racisme, les responsables de l’application ont fini par retirer le filtre en question.

2 – Comment l’application fonctionne-t-elle ?

FaceApp est d’une simplicité confondante, avec une interface basique permettant de retoucher des selfies grâce à des filtres préétablis, puis de les enregistrer ou de les partager dans d’autres applications. Si FaceApp est disponible gratuitement, il faut ensuite payer pour l’utiliser sans publicité et disposer de l’intégralité des filtres proposés (environ 20 euros par an, ou 4 euros pour un mois). Mais les filtres de base, comme celui qui permet de vieillir son visage, sont gratuits.
Pour fonctionner, FaceApp applique des modifications automatiques à la photo d’un visage. Ces images peuvent être prises avec la fonction selfie de l’application, être retrouvée dans la galerie photo du smartphone de l’utilisateur (s’il lui en a donné l’accès) ou en faisant une recherche sur Internet, grâce à un moteur de recherche intégré, qui propose également de retrouver des visages de célébrités.
Contrairement à ce qui a été dit, FaceApp en ligne ne télécharge pas automatiquement toutes vos photos sur ses serveurs sans que vous le sachiez. Il ne dispose pas d’accès à l’intégralité des photos d’un smartphone sans le consentement explicite de l’utilisateur, selon les sites spécialisés TechCrunch et The Next Web qui en ont disséqué le fonctionnement.
En revanche, une fois la photo à modifier sélectionnée, FaceApp la charge sur ses serveurs à distance. C’est ensuite dans son environnement cloud que FaceApp apporte les modifications voulues au visage – ce qui explique pourquoi l’application ne fonctionne pas si vous n’avez pas de réseau 3G ou Wi-Fi.
Ces retouches ont lieu grâce à des logiciels d’« apprentissage automatique », qui fonctionnent grâce à des technologies, qualifiées un peu pompeusement d’« intelligence artificielle ». Résumons plus prosaïquement : à partir des nombreuses images comparées et modifiées par les logiciels de FaceApp dans le passé, ceux-ci ont appris à reproduire des modifications similaires sur les photos que vous lui envoyez, et à les adapter au mieux. Plus il y aura de photos retouchées avec FaceApp, meilleurs seront donc, en théorie, les résultats.

3 – Que deviennent ensuite mes photos ?

C’est l’un des principaux points d’inquiétudes, car certaines personnes ont, à raison, lu les conditions d’utilisation de FaceApp face à ce soudain retour de « hypes ». Datant de 2017, elles sont consultables sur deux pages séparées, qui ne sont malheureusement pas accessibles depuis l’application, d’après notre constat, sous Android (« politique de confidentialité » de FaceApp et « conditions d’utilisation »).
Elles sont assez claires : en chargeant une photo et en appliquant un filtre à travers FaceApp pour le partager ensuite à vos amis ou sur vos réseaux sociaux, vous cédez à l’entreprise gérant l’application (Wireless Lab OOO, sise à Saint-Pétersbourg) la possibilité de modifier, réutiliser ou exploiter par la suite la photo retouchée en question.
Interrogée sur le sujet par le site spécialisé TechCrunch, FaceApp a, cependant, expliqué que « la plupart des images stockées sur nos serveurs sont supprimées dans les quarante-huit heures suivant leur envoi ». L’entreprise a également fait savoir que ce stockage de photos, d’une durée de quarante-huit heures pour « la plupart » d’entre elles, ou pour une période indéterminée pour certaines autres, avait lieu grâce à des serveurs à distance situés en dehors de la Russie, utilisant les infrastructures cloud d’Amazon (AWS) et de Google.
Reste que, dans l’absolu, les images conservées par FaceApp peuvent servir à Wireless Lab OOO pour entraîner ses logiciels de retouches automatiques, ou constituer des bases de données avec des visages de ses utilisateurs. Ou encore, de faire la promotion de FaceApp à partir de vos photos retouchées, si jamais ses employés la choisissent.

4 – Quels sont les risques d’utiliser FaceApp ?

Dans ses conditions d’utilisation, FaceApp indique disposer également de la possibilité d’utiliser à sa convenance d’autres informations liées à votre utilisation de l’application, comme votre nom d’utilisateur si vous en définissez un. Enfin, si FaceApp se fait racheter, plus tard, par une autre entreprise, cette dernière aura les droits d’utiliser de la même manière toutes les photos et informations des utilisateurs.
En cas de contestation ou de réclamation, sachez que le siège de FaceApp est situé actuellement à Saint-Pétersbourg, et que son responsable en est son fondateur et dirigeant, Yaroslav Goncharov. Ce qui pourrait compliquer un poil votre demande d’accéder à vos informations personnelles, ou de les supprimer.
Dans ses précisions données au site TechCrunch, FaceApp a bien reconnu une procédure pour demander à ses équipes de supprimer toutes les données personnelles vous concernant, mais elle est quelque peu baroque : il faut aller dans le formulaire « signaler un bogue » et écrire « privacy » (vie privée) dans le début de votre demande. En espérant qu’elle puisse être traitée par la suite, car les équipes de FaceApp sont actuellement « surchargées », selon la même source.
Enfin, il apparaît que FaceApp n’est actuellement pas en conformité avec le règlement européen des données personnelles (RGPD), précise Le Figaro, alors que les conditions d’utilisation de l’application n’ont pas été mises à jour après son entrée en vigueur en 2018. Elles ne prévoient donc pas que les données de ses utilisateurs européens soient protégées en fonction des lois européennes, même si FaceApp décide de transférer leurs photos en dehors de l’Europe.
Si vous êtes bien conscients de tout ce qui est écrit plus haut, et que ça ne vous pose pas de problème d’envoyer des photos de vous à une entreprise russe qui pourra faire ensuite ce qu’elle veut de vos images, vous êtes mûrs pour installer l’application. Les journalistes de Pixels choisissent cependant de ne pas le faire. Et, aux Etats-Unis, le parti démocrate a officiellement conseillé à ses candidats à la primaire, en vue de l’élection présidentielle de 2020, de ne pas utiliser FaceApp, en raison de l’origine russe de l’application.
En tout cas, nous vous déconseillons formellement de charger dans FaceApp des photos de vos proches, ou d’inconnus, afin de savoir à quoi ils ressembleraient avec soixante ans de plus, un sourire, des cheveux, ou une barbe. Vous ne voudriez pas que FaceApp fasse ce qu’elle veut de leur photo sans leur consentement explicite…


REF.: