Google Stadia, GeForce Now, Shadow, xCloud, PS Now : quelle est la meilleure offre de cloud gaming ?
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C'est quoi le Cloud Gaming ? Quelle est le meilleur
service parmis Google Stadia, Nvidia Geforce Now, xCloud de Xbox et
PlayStation Now ? Réponse dans notre grand comparatif !
Cela fait maintenant de nombreux mois que
le terme Cloud Gaming
revient régulièrement dans l’actualité. Cette nouvelle approche de la
façon dont on joue aux jeux vidéo risque bien de révolutionner le marché
dans un avenir très proche. Mais en quoi consiste vraiment le Cloud
Gaming ? Comment fonctionne-t-il ? Quels sont les différents services
proposés et leurs différences ? C’est ce que nous allons aborder dans ce
dossier complet.
Comment fonctionne le Cloud Gaming ?
En quelques mots, le Cloud Gaming permet de jouer à des jeux vidéo
sur différents supports sans que ceux-ci soient à l’origine du
traitement graphique. La puissance de calcul est déportée dans des
serveurs hébergés à distance qui font tourner les jeux, qui transmettent
l’image aux joueurs.
Pour
profiter d’un tel service, il suffit donc en principe d’un accès à une
connexion internet et un écran sur lequel jouer : un ordinateur, une
box, un téléviseur connecté, un smartphone ou une tablette par exemple.
Avec le cloud gaming, le jeu vidéo tourne sur un serveur distant. L’utilisateur a d’une connexion à Internet et d’un écran.
En suivant ce principe, on peut donc jouer aux jeux les plus
gourmands et les plus sophistiqués avec des appareils peu puissants ou
bon marché, puisque c’est le serveur qui s’occupe de tout. Cette
transformation du jeu vidéo se rapproche de ce qui s’est fait dans la
vidéo avec des services comme Netflix, ou dans la musique avec Spotify.
Ici, la technologie est un peu plus complexe toutefois, car il faut
limiter au maximum la latence entre le serveur et le joueur, puisque les
jeux sont par nature interactifs contrairement aux autres médias.
Les services de Cloud Gaming déjà disponibles
Nvidia GeForce Now
Nvidia
a lancé son service GeForce Now en février 2020
après de nombreux mois en beta. GeForce Now donne accès à une sélection
de jeux compatibles venant des boutiques de jeux Steam, Uplay ou
Battle.net. L’avantage est donc de ne pas forcer les joueurs à racheter
des jeux qu’ils possèdent déjà sur ces boutiques. Reste que si l’on ne
possède pas les jeux, il faut les acheter, l’abonnement payant ne
comprend pas un accès à un catalogue de jeu.
Certains jeux sont dits « optimisés » par Nvidia. Comprenez qu’ils
sont déjà disponibles sur les serveurs de Nvidia, ce qui épargne
l’utilisateur d’un temps de téléchargement et d’installation. GeForce
Now est pour l’instant capable d’afficher au maximum du 1080 p à
60 images par seconde, si votre connexion le permet bien évidemment.
Nvidia propose deux niveaux de service. Le premier est totalement
gratuit est comprend un accès à des sessions de une heure de jeu. Cette
accès demande aussi de patienter dans une file d’attente pour accéder
aux serveurs de jeux et a surtout été pensé pour permettre à un maximum
de joueur de tester le service sans dépenser un sous.
Le second niveau est un abonnement payant,
à 5,49 euros par mois, qui permet de passer les file d’attente, donne l’accès à un affichage RTX (
avec le ray tracing) et étend la durée des sessions à 6 heures.
Le service est disponible dès maintenant sur les PC sous Windows et
Mac OS, les smartphones et tablettes sous Android, et la box Nvidia
Shield. GeForce Now sera étendu à terme sur d’autres services. Nvidia
promet un accès sur les Chromebook et Linux en 2020 par la version web
(WebRTC) du service.
- Débit minimum recommandé : 15 Mbit/s pour un affichage 720p60 et 25 Mb/s pour du 1080p60
- Appareils compatibles : Nvidia Shield, Android, Windows, MacOS
- Abonnement : gratuit ou 5,49 euros par mois
- Jeux : connexion aux comptes Steam, Uplay et Battle.net
Sony PlayStation Now
Le
PlayStation Now
de Sony propose un accès illimité à un catalogue de jeux PS2, PS3 et
PS4 dans le Cloud contre un abonnement mensuel. Le service est
accessible uniquement depuis une PS4 ou un PC sous Windows. Au total,
c’est plus de 600 jeux qui sont disponibles en streaming avec une image
limitée en définition au 720p. Notez qu’il est possible de télécharger
les jeux PS4 du catalogue sur une PS4 pour y jouer, même hors-ligne, et
en définition native.
Le catalogue de jeux est assez vaste, et permet de jouer à des
licences cultes de la PS2 ou de la PS3 (comme Red Dead Redemption).
Chaque mois, l’entreprise ajoute de nouveaux jeux pour les utilisateurs
du service. Avec la possibilité de jouer en streaming, il est très
facile de passer d’un jeu à l’autre sans aucun temps de chargement.
Outre l’impossibilité d’accéder au service depuis n’importe quels
écran, téléviseur connecté et smartphone en premier lieu, on regrette un
catalogue de jeux un peu chiche en titre récent, notamment les grandes
exclusivités de la PS4 qui tarde à arriver. Face à la concurrence, le
géant a toutefois décidé de proposer chaque mois des jeux forts de son
catalogue comme God Of War, GTA V ou encore Persona 5. Attention, ces
titres sont disponibles de façon temporaire, trois mois en général, dans
le catalogue.
L’abonnement coûte 9,99 euros par mois, ou 59,99 euros à l’année.
Le service propose une période d’essai gratuite de sept jours, pratique
pour vérifier que tout fonctionne correctement sur sa connexion. Aussi,
l’accès au mode multijoueur des jeux présents sur le PlayStation Now ne
nécessite pas un abonnement supplémentaire au PlayStation Plus.
- Débit minimum recommandé : 40 Mbit/s
- Appareils compatibles : PS4, PC sous Windows
- Abonnement : 9,99 euros par mois, 59,99 euros à l’année
- Jeux : accès illimité à plus de 700 jeux PlayStation, dont 300 jeux PlaytStation 4
Google Stadia
Google Stadia est un service de
cloud gaming
de nouvelle génération, qui marque pleinement l’entrée du géant dans
l’industrie du jeu vidéo. Il s’agit ni plus ni moins d’une console de
jeu dématérialisée, avec puissance annoncée de 10,7 téraflops (contre
6 téraflops pour Xbox One X). Le service est accessible sur TV, à l’aide
d’un ChromeCast Ultra et d’une manette Stadia, ou sur PC avec Google
Chrome, et sur les smartphones Pixel avec l’application officielle.
À l’heure actuelle, la seule façon d’accéder au service et d’acheter
un kit Google Stadia Premiere Edition à
129 euros comprenant une manette, un Chromecast Ultra et 3 mois
d’abonnement à Stadia Pro. Cet abonnement, facturé à 9,99 euros par
mois, offre une qualité d’affichage en 4 K UHD, des jeu offerts
régulièrement et des réductions sur les jeux du catalogue. En 2020,
Google prévoit un accès gratuit à son service qui limitera la qualité
d’affichage à du Full HD 1080p.
Attention, Google Stadia
n’est pas le « Netflix du jeu vidéo » :
l’abonnement ne couvre que l’accès au service, et il faut ensuite
acheter des jeux sur le catalogue de Stadia, avec des prix classiques de
jeux sur console.
Google recommande une vitesse de téléchargement d’au moins 10 Mbit/s et
propose un test sur son site pour vérifier si une connexion internet est suffisante pour jouer dans de bonnes conditions.
À terme, si Google tient
ses nombreuses promesses, Google
Stadia
devrait aller plus loin et être compatible avec la plupart des
appareils sous Android ou iOS, et les différentes manettes de jeu déjà
proposé sur le marché. Le service devrait également être intégré à
YouTube.
- Débit minimum recommandé : 10 Mbps
- Appareils compatibles : Chromecast Ultra, Chrome (Windows, Mac, Linux), Android (Google Pixel uniquement)
- Abonnements : gratuit pour du Full HD (en 2020) ou 9,99 euros par mois pour de la 4 K
- Jeux : achat à l’unité sur le catalogue de Google
Les services que l’on attend prochainement
Microsoft Xbox : Project xCloud
Microsoft travaille aussi sur sa solution de
Cloud Gaming connu
pour le moment sous le nom Project xCloud. Le service est disponible en
bêta dans quelques pays dans le monde. Microsoft promet d’étendre cette
bêta à l’Europe de l’Ouest en 2020. Le lancement commercial est
également attendue pour 2020.
Dans sa preview, xCloud est uniquement accessible sur Android avec
une manette Bluetooth Xbox One,
mais Microsoft promet à terme de proposer son service sur « tous les
écrans », avec notamment une version pour Windows 10 prévue en 2020. La
bêta privée et gratuite
offre un accès à plus de 50 jeux Xbox. À son lancement, le service permettra d’accéder à ses jeux achetés sur le Xbox Store, ou dans l’abonnement
Xbox Game Pass, créant ainsi
un véritable « Netflix du jeu vidéo ». On ne connait pas encore le prix du service.
Pour créer ce service,
Microsoft a intégré des Xbox One S à ses serveurs, ce qui permet d’adapter facilement les jeux compatibles avec la console. Avec la sortie de la
Xbox Series X, xCloud devrait basculer
sur la nouvelle génération de console à terme.
- Disponibilité : en bêta dans quelques pays
- Débit minimum recommandé : 10 Mbit/s
- Appareils compatibles : smartphones sous Android
- Abonnements : non communiqué
- Jeux : 50 jeux en preview, jeux du Xbox Game Pass au lancement
Electronic Arts
Electronic Arts lui aussi souhaite se lancer dans la course.
L’éditeur de jeux vidéo a annoncé à l’E3 2018 travailler sur son propre
service de Cloud Gaming.
En octobre 2018, on en apprenait un peu plus sur ce service, par le biais d’une publication sur Medium du CTO d’EA, Ken Moss.
Le service de Cloud Gaming se nomme Project Atlas, et le moins que l’on
puisse dire est que les contours de ce produit restent flous. Ce
service devrait mêler Frostbite (moteur graphique conçu par DICE pour
EA), des serveurs dans le Cloud et de l’intelligence artificielle. Un
projet prometteur donc, mais dont on sait très peu de choses, à
commencer par la date de commercialisation.
Avec son service Origin Access Premier disponible sur PC, Electronic
Arts propose déjà un abonnement dédié aux jeux vidéo. Il donne l’accès à
un catalogue des meilleurs titres de l’éditeur, et quelques autres
acteurs du jeu vidéo, mais surtout un accès aux nouveaux jeux d’EA, avec
quelques jours d’avance sur leur sortie commerciale.
Mais qu’attendent-ils ?
Vous l’aurez compris, le Cloud Gaming est en train de métamorphoser
le marché du jeu vidéo. Les principaux acteurs des technologies du
numérique proposent ou développent leurs services. Certaines marques
restent cependant très discrètes sur le sujet.
Steam
Avec sa boutique de jeux dématérialisés Steam, Valve est devenu le
leader de la distribution de jeu sur PC. Le géant doit désormais faire
face à une concurrence toujours plus féroce, notamment avec le Epic Game
Store poussé par le succès de Fortnite. Pour rester compétitif à
l’avenir, Valve préparerait
une offre de cloud gaming pour Steam avec l’accord de ses partenaires.
Amazon
Amazon semble disposer de tous les éléments pour se lancer dans le Cloud Gaming. La firme est l’un des leader du
Cloud Computing
professionnel via sa branche AWS. En plus d’être un site marchand,
Amazon est déjà bien présent dans les domaines des services numériques,
avec Amazon Music ou Prime Video.
Amazon a également déjà un pied dans l’industrie du jeu vidéo, puisque la firme possède
Twitch,
célèbre plateforme de diffusion de parties de jeux vidéo.
Stratégiquement, Amazon pourrait donc associer son poids dans le cloud
computing et les services, tout en tirant parti de la popularité de
Twitch, pour se lancer dans le
cloud gaming. Cette idée semble en tout cas
faire son chemin chez le géant.
Apple
Apple
va-t-il aller jusqu’au Cloud Gaming dans sa course aux services ? La
firme de Cupertino diversifie ses sources de revenus, en particulier
dans le domaine des services. Après un lancement d’
Apple Music
réussi, et ouvert à Android, la marque à la pomme s’est tournée vers la
presse, avec Apple News+, et la vidéo avec Apple TV+. Du côté du jeu
vidéo, la firme se contente pour le moment de l’abonnement Apple Arcade
réservé à son écosystème d’appareils.
Nintendo
Nintendo fait rarement comme ses concurrents Microsoft et Sony. À la
place, la marque japonaise suit son propre chemin, et cela lui réussit
au vu du succès commercial qu’est
la Switch.
Nintendo se lancera-t-il dans le Cloud Gaming ? On ne sait pas. La
Nintendo Switch pourra-t-elle être une plateforme sur laquelle on
profite du Cloud Gaming en France ? C’est ce que laissent entendre des
fuites,
laissant présager une compatibilité du projet xCloud de Microsoft sur la Nintendo Switch.
Notez que certains acteurs n’ont pas attendu l’aval du constructeur.
Au Japon, des jeux comme Resident Evil 7 ou Phantasy Star Online 2 sont
disponibles sur la console et passent par le cloud pour fonctionner.
C’est l’entreprise Ubitus qui se charge de ces versions, qui sont
exclusivement destinées au marché asiatique pour le moment.
Le cas de Shadow, par Blade : du cloud computing
Shadow est un
service de Cloud Computing, ce qui est un peu plus large que le cloud
gaming. Vous n’accédez pas à un simple catalogue de jeu, mais à un PC de
gamer virtuel sous Windows 10, contre un abonnement mensuel. Cet
ordinateur peut être accédé depuis la plupart des appareils : PC, Mac,
Android ou encore iOS. Shadow propose aussi sa propre box d’accès avec
la
Shadow Ghost.
Shadow propose une interface simplifiée sur Android pour accéder à ses jeux
Une fois Windows 10 configuré, Shadow se comporte comme un PC, il
faut donc acheter par soi-même les jeux, mais cela veut aussi dire que
l’on peut facilement avoir accès à ses différents comptes existants :
Battle.net, Steam, Origin, UPlay ou encore Xbox Game Pass. C’est à vous
de gérer cet ordinateur, d’installer les jeux de votre choix dans la
limite du stockage disponible et de mettre à jour les pilotes Nvidia.
Shadow propose trois abonnements,
de 14,99 euros à 49,99 euros par mois,
selon la configuration souhaitée, et avec une ristourne éventuelle si
vous vous engagez. Si la première est simplement équipée d’un équivalent
d’une GTX 1080, la configuration « Infinite » propose ni plus ni moins
qu’un équivalent d’une Titan RTX de Nvidia, capable de faire tourner les
jeux en 4 K UHD.
Ulrich Rozier, fondateur d’Humanoid, le groupe qui édite
Frandroid, est actionnaire minoritaire de Blade (l’entreprise derrière
Shadow).
Le futur du jeu vidéo, mais qui a encore quelques défauts
Présenté comme cela, le Cloud Gaming a tout pour être le futur du jeu
vidéo. Que ce soit sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur
(même un Mac), il devient techniquement possible de jouer à ses jeux
préférés de n’importe où, et depuis n’importe quoi.
Plus besoin non plus d’acheter la toute dernière console de jeu,
carte graphique ou d’équiper son ordinateur de plus de mémoire vive : un
abonnement à un service de Cloud Gaming offre un accès à une machine
puissante dont on n’a pas besoin de s’occuper. Mais surtout, c’est très
simple : pas besoin de télécharger les derniers pilotes ni d’optimiser
les paramètres d’affichage. Jouer à un jeu devient aussi simple que
regarder une série sur Netflix.
Pourtant, le
Cloud Gaming n’est pas encore la solution
parfaite qui remplacera ordinateurs et consoles de salon. La technologie
en est à ses balbutiements et il faut pour le moment, une très bonne
connexion, très stable. Les configurations à privilégier sont donc
la fibre ou un très bon VDSL,
avec une connexion locale en Ethernet plutôt qu’en Wi-Fi. Quand bien
même la connexion est excellente, il est impossible d’éviter un certain
temps de latence lorsque l’on utilise un service de Cloud Gaming. Même
s’il est minime et presque imperceptible pour certains, elle reste trop
importante pour les puristes qui privilégieront encore l’achat d’une
machine de jeu. Le mieux est encore de tester pour savoir où l’on se
situe.
Les promesses de la 5G
Certains défauts
qu’une technologie d’avenir pourrait bien faire disparaître : la 5G.
S’il y a bien un créneau sur lequel cette nouvelle génération du réseau
mobile est attendue, c’est la latence. La 5G pourrait offrir un temps
de réponse de l’ordre de 1 milliseconde, contre 10 actuellement. À ce
titre, un responsable de Microsoft associait la 3G au développement du
streaming de musique, et la 4G LTE au streaming vidéo, en expliquant que
la 5G aurait le même rôle pour le jeu vidéo.
Une réactivité accrue, qui devrait permettre à plus de personnes de profiter d’un service de Cloud Gaming de meilleure qualité.