Apple (AAPL) a finalement levé le voile sur sa «tablette» mercredi, la baptisant iPad, un mélange d'ordinateur portable et d'iPhone avec une forte saveur multimédia.
Dotée d'un écran tactile multitouches de 9,7 pouces, elle peut faire fonctionner les applications iPhone, dont 140 000 sont disponible sur l'App Store d'Apple, sans modification.
Toutefois, iPad aura aussi ses propres applications pour profiter pleinement de ses capacités plus importantes que celles d'un téléphone.
Le nouveau joujou lira des livres, journaux et fera jouer de la vidéo ainsi que de la musique. Concernant les livres, Apple entre dans le terrain de jeu d'Amazon.com (AMZN) et son Kindle avec le lancement d'une application iBooks. Apple lance un iBookStore pour la vente de livres.
Déjà, le New York Times a créé son application afin de rendre son contenu disponible sur la nouvelle plateforme. Le développeur de jeux Electronic Arts (ERTS) s'est présenté scène avec Steve Jobs pour l'appuyer et garantir qu'il allait créer des jeux compatibles avec iPad.
La navigation Web, le GPS, le courrier électronique, les jeux et le recours à la connexion WiFi ainsi que le sans-fil 3G font aussi partie des fonctions disponibles.
La tablette permettra de plus de travailler avec la suite de logiciels iWork, qui comprend un traitement de texte, un tableur et un logiciel de mise en pages.
À partir de 499 $ US
Le prix ? Il y a deux catégories. Pour le branchement Wi-Fi seulement, ce sera 499 $ US pour le modèle à 16 gigaoctets, 599 $ pour 32 Go et 699 $ pour 64 Go. Si l'on veut aussi avoir le sans-fil 3G, les prix respectifs seront de 629 $, 729 $ et 829 $. Tous sont équipés de mémoire flash.
Comme toujours, les États-Unis seront le premier endroit où l'appareil sera disponible, soit dans 60 jours pour le modèle WiFi et 90 jours pour celui qui comporte aussi le 3G.
Des forfaits pour le sans-fil 3G seront offerts par AT&T à 29,99 $ pour des données illimitées, et ce sans contrat. À l'international, des forfaits seront disponibles en juin.
D'autres détails techniques
L'appareil a une épaisseur d'un demi-pouce et il pèse 1,5 livre. Son processeur de marque Apple est cadencé à 1 gigahertz.
La durée de la pile peut être de 10 heures d'utilisation et d'un mois en mode veille.
Apple jure que le produit est respectueux de l'environnement.
«Apple a vendu 3 milliards de ces applications et elle prend 30% des revenus pour les applications commerciales, rappelle M. Dumais. C'est très riche. On n'a pas encore vu à qui cet appareil se destinait. Est-ce que c'est pour la personne en mobilité ? Ça pourrait être intéressant.»
L'appareil iPad pourrait bien faire son chemin vers de nouveaux marchés où la technologie corrigerait des faiblesses de longue date.
«Je pense au domaine de l'éducation, dit-il. Imaginez un tel appareil entre les mains d'un jeune enfant. À chaque année, vous avez tous vos livres mis à jour. On ne parlera plus du livre de Berlin comme dans certaines bibliothèque de nos écoles. En plus, on y trouve des outils de création, pour moins cher qu'un ordinateur portable.»
Si on spécule beaucoup à l'idée que les médias comptent sur la tablette électronique pour se réinventer, Michel Dumais y croit peu. «Alors que vous avez tout gratuitement sur Internet, paieriez vous 800 $ et un abonnement pour la même chose ?»
«Je pense beaucoup au livre électronique, poursuit-il. Là, Apple a la capacité de vendre du contenu avec sa boutique iTunes.»
Chose certaine, les concurrents devront travailler dur pour reprendre l'initiative. «Les gens se demandaient comment répliquer au iPhone, soutient M. Dumais. La barre était très haute. Soudainement, avec une nouvelle lignée d'appareils et Apple dit: allez-y, que ferez vous ? Cette combinaison matérielle et logicielle nous donne des produits simples à utiliser.»
Enfin, deux questions demeurent sans réponse.
Le premier, c'est l'importance du potentiel pour iPad. «Les développeurs de logiciels peuvent prendre un produit et le dévier de sa mission première pour en faire un nouvel outil», indique Michel Dumais.
Deuxièmement, l'indépendance d'Apple face aux autres géants de son secteur pourrait s'accroître. «Apple utilise sa propre puce, A4, extrêmement puissante dans le iPad. La compagnie balaie Intel (INTC) et AMD (AMD). Dans le futur, pourrait-elle avoir ses propres puces dans les ordinateurs ?»
C'est un dossier à suivre.
Ce n'est pas un téléphone, à moins d'y installer Skype ou Gizmo5.
Il utilisera le système d'exploitation 3.2 du iPhone, et des applications spécifiques pour le iPad seront proposées. Mais sans multitâche, on ne peut pas consulter son carnet d'adresse ou son calendrier pendant qu'on téléphone.
On peut naviguer dans Internet, mais pas encore dans les sites en Flash.
Il n'y a pas d'appareil photo intégré.
Il n'y a pas de port USB, ni de lecteur de carte mémoire pour transférer du contenu facilement: il faudra acheter des adaptateurs.
Cet appareil «vraiment magique et révolutionnaire», selon le patron d'Apple Steve Jobs, permettra de naviguer sur internet - via wifi ou réseaux téléphoniques 3G - , de faire son courrier, de lire, de visionner des photos et des vidéos et de jouer à des jeux vidéos.