Technologie : "Nous
investissons avant tout dans la 5G pour faire passer notre trafic data
sur notre réseau". SFR voit dans cette nouvelle technologie une
excellente opportunité pour absorber la croissance exponentielle des
transferts de données. Reportage au centre de test de l'opérateur.
C'est un lieu très secret et très protégé. Bienvenue dans le centre de test de l'opérateur SFR. 2.000 m² de datacenter et 900 m² de laboratoire camouflé dans un bâtiment anonyme.
Bienvenue sur la plate-forme de test du réseau de SFR. Un lieu très protégé où l'opérateur prépare les évolutions futures de son réseau. Dont l'arrivée de la 5G.
"Il s'agit de la plate-forme de test qui permet de valider les évolutions du réseau" détaille Sébastien Bourdin, responsable des solutions radio chez SFR. Infrastructures et softwares radio, cœur voix et cœur data sont rassemblés ici à des fins de tests. L'idée ? Avoir sous la main au moins un exemplaire fonctionnel de chaque brique du réseau de production afin de reproduire les situations réelles, et prévoir les conséquences de la mise en place des nouveaux protocoles de communication sur l'existant. (lire LTE, ADSL, fibre : SFR montre les muscles dans son nouveau labo )
Entre autre équipement, on trouve une toujours impressionnante cage de Faraday qui permet de tester des matériels sans être parasité par le signal de production de SFR.
Un récepteur 5G "pré-commercial"
"400 équipements sont testés par an dans ce laboratoire. Cela permet de vérifier leur interopérabilité avec le réseau" mentionne Sébastien Bourdin. Des tests de handover entre opérateurs et à l'intérieur du réseau (quand un utilisateur en situation de mobilité passe d'une antenne à l'autre) sont également réalisés. Mais aussi des tests de qualité de service et de bon déroulement des différents protocoles de communication. Comme la 5G.Voici ce à quoi devrait très probablement ressembler un routeur 5G dans les mois qui viennent. Il y a quelques mois, ce type d'équipement était bien plus volumineux.
La 5G, objet de nombreuses spéculations. Et d'un test présenté à la presse ce jour. Dans la salle prévue à cet effet se trouvent une antenne et un récepteur 5G "pré-commercial". Comprenez que l'on s'approche vraiment des produits qui seront proposés prochainement aux clients. SFR promet quelques villes équipées à des fins de test en 2019, et un lancement commercial en 2020.
Les tests sur les premiers terminaux mobiles devraient être effectué au second trimestre 2019. Et les premiers modèles commercialisés entre le troisième et le quatrième trimestre 2019 (lire : 5G : Samsung "pas loin" de lancer un smartphone, vraiment ?.
Pour SFR, ce sont surtout les antennes 5G qui sont révolutionnaires. Elles sont dites "actives" et elles permettent de diriger automatiquement le signal vers l’utilisateur.
Aller plus loin en couverture et améliorer le débit disponible
Mais pour SFR, ce sont surtout les antennes 5G qui sont révolutionnaires. Elles sont dites "actives" et elles permettent de diriger automatiquement le signal vers l’utilisateur. L’antenne active 5G repose sur la technologie massive MIMO et est composée de 64 transmetteurs et 64 récepteurs (par opposition à 2 ou 4 transmetteurs/récepteurs en 4G), ce qui permet d’accroître significativement la capacité radio, et de pouvoir offrir un débit élevé à un maximum d’utilisateurs sur un même site radio."Cela permet à la fois d'aller plus loin en terme de couverture et d'améliorer également le débit disponible pour chaque utilisateur" assure Grégoire Luton, responsable des études radio chez SFR.
"Nous investissons avant tout dans la 5G pour faire passer notre trafic data sur notre réseau" assure Christophe Delaye, Directeur Exécutif Réseaux et Systèmes d'Information de SFR. Avec une croissance de 150 % des volumes de données échangées sur son réseau et désormais 7 Go consommées par mois et par utilisateur, SFR voit dans cette nouvelle technologie un outil nécessaire à la bonne santé de sa propre infrastructure.
Pour le test, SFR a fait transiter 5 Go de fichier par son réseau 5G. Nous avons pu observer un débit d'un peu plus de 1,3 Gb/s.
Se passer de la 4G, à terme
SFR, comme les autres opérateurs (lire 5G : expérimentations et déploiements, Orange se met en ordre de bataille, 5G : Free va se lancer mais sans enthousiasme et 5G : BouyguesTel hisse le débit à 25,2 Gb/s... en labo), travaille pour l'heure sur une technologie 5G dite NSA pour Non Standalone. Cela signifie qu'une sous-couche 4G est utilisée pour faire fonctionner le protocole 5G sur la bande de fréquence 3,5 Ghz. Une première technologie à même de prendre en charge des objectifs de débit (1 Gb/s en optimisant la voix montante et descendante) et de latence (1 milliseconde) assigné à la 5G dans le cadre de sa normalisation.Présentation de l'architecture utilisée pour le test. Dans le datcenter, un coeur data est relié à un équipement 5G BBU via un switch 10 Go Ethernet. Cela permet de faire transiter les données vidéo en provenance d'un serveur 4K vers l'antenne 5G. Un récepteur (le CPE) capte le signal et le transmet à un écran.
"Nous avons testé des communications à 2 Gb/s" assure néanmoins Grégoire Luton, qui organise le test sur la base des dernières spécifications 3GPP 5G aussi dénommées NR (New Radio). Lors du test que nous avons pu observer, le débit était d'un peu plus de 1,3 Gb/s. Et la latence de 8 millisecondes. "Nous serons à 1 milliseconde sur la partie radio et entre 4 et 5 millisecondes côté client" promet toutefois Grégoire Luton.
A terme, c'est la technologie SA, pour Standalone, qui sera utilisée. Comprenez que la technologie 5G n'aura plus alors besoin d'un substrat 4G pour fonctionner. Le gain ? Il sera possible pour l'opérateur de faire du "slicing", c'est à dire de segmenter le réseau en différents niveaux de qualité de service de bout en bout.
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