Comment devenir woke en trois leçons
Être woke, c’est un métier d’avenir, qui te permettra d’avoir une belle carrière!
Martineau
Bonjour mon jeune!
J’ai entendu dire que tu voulais devenir woke.
Je trouve que c’est une excellente idée, premièrement, parce que c’est un métier d’avenir, et deuxièmement, parce que ça va te permettre de décrocher un poste important dans un musée, une université ou à Radio-Canada.
Mais il y a trois règles que tu dois suivre si tu veux obtenir ta carte de membre de la Fédération internationale du wokisme, qui te permettra de bénéficier de plusieurs avantages dans certains milieux.
Dont le merveilleux monde des médias.
ARRÊTE DE RIRE!
Première règle, tu dois ABSOLUMENT te départir de ton sens de l’humour.
C’est une condition non négociable.
Car un vrai woke, mon jeune, ça ne rit pas. Jamais. Dans aucune circonstance. Ni en public ni en privé.
Pourquoi? Parce que pour un woke, tout est grave. Tout. La moindre petite chose.
Tout a une incidence sur le sort du monde. Ce que tu manges. À quoi tu rêves. Les images qui te passent par la tête quand tu fais l’amour.
Comme disaient les militants marxistes dans les années 60, tout est politique. Les bédés. Les bonbons. La couleur de tes chaussettes.
Tout est sérieux. Tout est important.
Entrer chez les wokes, c’est entrer dans les Ordres. On ne rigole plus. «Comment oses-tu rigoler alors qu’il y a du racisme dans le monde??? Alors qu’il y a du sexisme??? Tu crois qu’ils rient, les Noirs Les trans? Non, ils souffrent!»
Chez les wokes, on se tient les fesses serrées. On surveille tout – surtout ses voisins, ses amis et ses proches.
On ne sait jamais, ils peuvent être des espions à la solde du colonialisme blanc hétérocentriste!!!!
Ton père a fait une blague douteuse, l’autre jour? Fais-lui la leçon! Rééduque-le! Dénonce-le!
Il n’y a pas de sarcasme ou de second degré, quand tu es woke. Tout doit être pris au pied de la lettre! Aucun contexte, quel qu’il soit, ne justifie l’emploi de certains mots!
Être woke, c’est une job à temps plein! Une vocation!
AU BOUT DE TA CORDE
«Dieu vomit les tièdes», lit-on dans la Bible.
De même, le wokisme déteste la modération.
Les wokes sont toujours à boutte. Collés au plafond. La grosse veine bleue dans le cou ou dans le front.
Il ne suffit pas de réformer la société. On veut tout changer! Tout!
Terminée, l’époque où on luttait pour l’égalité des sexes et des races! C’est fini, tout ça! L’égalité, c’est la victoire des puissants!
Non, ce qu’il faut, c’est prôner L’INÉGALITÉ! La SUPÉRIORITÉ!
Les femmes sont meilleures que les hommes! Les Noirs sont meilleurs que les Blancs! Les hommes qui se sont transformés en femmes sont meilleurs que les femmes qui sont nées femmes!
C’est ça, l’intersectionnalité! Plus tu es minoritaire, plus tu as de la valeur!
Pourquoi lutter pour les nains bisexuels quand tu peux lutter pour les nains bisexuels albinos?
SEPT ANS DE MALHEUR
Et troisième leçon, les wokes n’ont jamais tort. Jamais. Même quand ils ont tort, ils ont raison.
Voilà. Je te souhaite beaucoup de malheur, mon jeune.
Car pour les wokes, le bonheur est dans le malheur.
REF.: https://www.journaldemontreal.com/2023/06/29/comment-devenir-woke-en-trois-lecons