Julian Barbour, l'auteur principal de cette théorie, et ses collègues physiciens, suggèrent en fait que lorsque le Big Bang a eu lieu, ce n'est pas un univers qui a été créé, mais deux. L'un avançant dans le temps, et l'autre allant à reculons.
Flèche du temps symétrique
Cette idée défie complètement notre conception de la "flèche du temps", notion introduite par Arthur Eddington dans les années 1920 pour décrire le temps qui passe. Selon cette théorie, le temps s'écoule dans une seule direction. Le bois prend feu, mais jamais la fumée ne redevient du bois. Nous vieillissons, et ne serons jamais comme Benjamin Button.
Le hic: les lois de la physique s'appliquent peu importe le sens dans lequel le temps passe. Rien ne peut démonter a priori l'idée d'un univers parallèle allant dans un sens différent du notre.
"Le temps est un mystère, explique Barbour au DailyMail. En gros, toutes les lois physiques connues sont exactement pareilles peu importe dans quel sens le temps passe, et dans le monde dans lequel nous vivons tout va dans une direction."
Les physiciens ont utilisé un modèle informatique de simulation de notre univers, composé de 1000 particules. Ils ont analysé leur comportement et interactions lorsqu'elles étaient soumises à l'influence de la gravité.
Notre futur est leur passé
Peu importe leur taille, la distance entre elles, ces particules finissaient par se retrouver les unes à côté des autres, dans un état proche de celui du Big Bang. Mais ensuite, et c'est là tout le mystère de cette étude, les particules se sont étendues dans deux directions différentes, les deux directions temporelles du modèle. C'est comme si le modèle général avait un passé, mais deux futurs.
Ainsi, deux flèches du temps, symétriques, opposées, se sont créées. Le long de ces deux structures temporelles, les lois de la physique classique ont ensuite fait leur travail, les particules se regroupant dans des structures complexes, comme ce fut le cas pour les galaxies, étoiles et planètes après le Big Bang.
Si un tel système théorique a réellement pris forme dans notre lointain passé, comment vivent les êtres vivants de cet univers opposé? «Ils définiraient leur flèche comme s'éloignant de l'état central. Ils penseraient que nous vivons dans leur plus lointain passé». Et inversement, nous penserions qu'ils vivent dans notre passé, un passé «négatif».
Quant à localiser cet autre univers, dans la pratique, c'est encore un autre problème. «Nos résultats sont une démonstration de faisabilité», indique Barbour.
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