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samedi 22 février 2014

Le LTE-A (4G+) a 300 Mbits/s, le double du LTE

Après, le LTE-B permettra d'atteindre un débit théorique de 50 Gb/s".

4G : Orange va expérimenter le LTE-A ,  à Bordeaux

Réseaux : Cette évolution de la 4G basée sur l'agrégation des fréquences permettra d'atteindre un débit maximum théorique de 300 Mb/s (contre 150 pour le LTE).

Alors qu'en pratique la 4G a été testé(4Gmark) a 36,9 Mbps en Dl a aussi bas que 7,9 Mbps pour le moins performant des opérateur Français, pour le mois de Janvier 2014  ! Wow, ont est loin des 150 Mbps théorique du 4G !
Si les médias se sont récemment et largement penchés sur les premiers travaux autour de la 5G, il faut savoir que la 4G en a encore sous le pied. La première évolution de ce protocole se nomme LTE-A (pour Advanced), déjà déployée en Russie et qui va commencée à être expérimentée en France.
L'Arcep, le régulateur des télécoms, vient en effet d'autoriser Orange à lancer un test grandeur nature à Bordeaux, dans un environnement urbain très dense. Il s'agit de "de tester le bon fonctionnement d’un réseau utilisant cette technologie, y compris en situation de mobilité, et d’identifier les bénéfices possibles sur les futurs services offerts aux clients". C'est le premier test du genre lancé en France.
Le LTE-A s'appuie sur l'agrégation des fréquences. En l'espèce, l’agrégation d’un canal de 2x20 MHz dans la bande 2,6 GHz et d’un canal identique dans la bande 3,5 GHz.
De quoi permettre d'offrir des débits maxima théoriques de 300 Mbits/s, soit le double des débits maxima théoriques actuellement atteignables sur les réseaux 4G actuels. Un terminal compatible sera néanmoins nécessaire.
Terminal compatible
"Cette expérimentation est la première de ce type autorisée en France. L’Autorité accueillera favorablement toute demande d’expérimentation destinée à favoriser et accélérer le développement du très haut débit mobile", ajoute l'Arcep.
Il y a un an, Philippe Perrin, le président de Huawei France, géant des équipements télécoms, nous expliquait que les opérateurs français devaient se pencher très vite sur l'évolution de la 4G.
"L'équation est simple. Nous estimons que le trafic data mobile va être multiplié par 500 d'ici 2020. Il faut accompagner cette explosion avec de nouveaux équipements et de nouveaux services. Il y a beaucoup d'expérimentations. En France, nous discutons avec les opérateurs mais pour le moment, ils restent concentrés sur la première phase de leur déploiement. Mais avec l'explosion du trafic, cette évolution semble inéluctable".
Le groupe chinois pense déjà au coup d'après : "le LTE-B qui est une réalité technologique chez Huawei, nous avons déjà déposé 150 brevets. Ce LTE-B permet d'atteindre un débit théorique de 50 Gb/s".


Le 5G en 2020 "raisonnable" avec l'Europe "en pointe" ?

Technologie : En parallèle des investissements des équipementiers télécoms, l'Europe entend reprendre la main à travers de multiples initiatives publiques-privées. Mais tous les freins ne sont pas levés. Explications avec Ulrich Dropman de NSN et Viktor Arvidessor d'Ericsson.



Si la 4G est devenue une réalité dans de nombreux pays, dont la France, les opérateurs et les équipementiers ont évidemment déjà les yeux tournés vers l'avenir. Le LTE en a encore sous le pied (avec notamment le LTE-Advanced) mais il s'agit dès à présent de se pencher sur son successeur, la 5G qui proposera des débits supérieurs à 10 gigabit par seconde.
La problématique reste la même pour les opérateurs : accompagner l'explosion de la consommation data et des nouveaux usages. Selon Ericsson, le trafic data mobile sera multiplié par 10 entre 2013 et 2019 (par 9 en Europe de l'Ouest) pour atteindre le chiffre record de 10 exaoctets. 
Mais le débit en tant que tel ne sera pas l'argument numéro un... "Notre vision, c'est vraiment la diversité des besoins, notamment avec le Machine to Machine (M2M) de nouvelle génération, la sécurité, le cloud, la e-santé, la e-éducation, l'internet des objets, le secteur automobile, le broadcast...", nous explique Viktor Arvidsson, directeur de la stratégie pour Ericsson France. On peut également évoquer la latence proche de zéro.
 
Adresser plus de besoins
Et déjà se profile une bataille géopolitique entre l'Asie et l'Europe.  Ainsi les autorités sud-coréennes ont annoncé leur intention d'investir 1,1 milliard d'euros dans ce protocole. Le chinois Huawei a de son côté déclaré qu'il allait investir 600 millions de dollars d'ici 2018 dans cette technologie.
Sur le Vieux Continent, la Commission veut reprendre la main en fixant un objectif (un lancement commercial en 2020) et des moyens avec la mise en place d'un partenariat public privé dédié à la R&D sur la 5G baptisé 5G PPP. Objectif : éviter les ratés du lancement éparpillé et décalé de la 4G sur le Vieux continent.
Il sera doté d'un budget de 700 millions d'euros d'ici 2020, abondé par 700 millions supplémentaires de la part des acteurs privés et présidé par l'équipementier finlandais NSN (ex-Nokia Siemens Networks). Objectif : accélérer la R&D et surtout la standardisation.
L'Europe se donne-t-elle les moyens de ses ambitions ? "5G PPP est le meilleur moyen pour accélérer les synergies et s'assurer que les projets développés par les industriels soient cohérents. L'objectif est d'éviter de se marcher sur les pieds tout en évitant les espaces vides et que l'Europe soit une locomotive", explique à ZDNet.fr, Ulrich Dropmann, Head of Industry Environment chez Nokia Solutions and Networks.
Et d'ajouter : "cette initiative (qui en est à ses tout débuts) permet d'établir une perspective à long terme, et d'offrir plus de poids et plus de financement aux projets. C'est un vrai levier pour replacer l'Europe à la pointe de la technologie mobile, c'est un cadre fort".
"C'est une très bonne nouvelle, l'Europe se fixe un agenda, un budget et la collaboration public/privée est indispensable : le schéma est le bon", ajoute Viktor Arvidsson.
Mille-feuille européen
Pour autant, comme à chaque fois en Europe, on observe une sorte de millefeuille des initiatives publiques ou semi-publiques, entraînant au mieux une confusion, au pire, une source de retard et d'inertie.
Parmi ces projets, on trouve METIS, 5GNOW, iJOIN, TROPIC, Réseautage dématérialisé mobile, COMBO, MOTO et PHYLAS, entre autres. Le premier reçoit à lui seul 16 millions d'euros, mais tous seront financés pour développer des services 4G+ et 5G.
METIS est particulièrement mis en avant. Il est soutenu par divers opérateurs (France Télécom-Orange, Deutsche Telekom, NTT Docomo, ou Telecom Italia par exemple), des universités et instituts de recherche académique et des industriels, dont Huawei, Alcatel-Lucent ou Ericsson. La présence de groupes non européens est une première.
Pour Ulrich Dropmann, le risque est néanmoins faible : "Les passerelles entre ces initiatives existent déjà puisqu'il faut bien différencier le travail de R&D autour de la radio et de la gestion, du cloud ou de l'énergie. Le 5G PPP a une vocation plus globale".
"On ne peut pas se contenter d'une seule voix pour les fréquences, les standards. La multitude des initiatives n'est a priori pas mauvaise, elle constitue même unmomentum global qui est toujours plus profitable qu'un cadre unique et rigide lourd et chronophage", ajoute l'expert d'Ericsson (photo). "Reste qu'il faudra être cohérent collectivement".
Si les intentions sont bien présentes, où en est-on concrètement ? Le spécialiste de NSN est peu disert : "On est actifs sur plusieurs axes et on commence déjà à travailler avec des opérateurs, notamment en Chine où nous avons pour la première fois des projets communs avec les opérateurs locaux. Nous avons également noué un partenariat avec l'université de New York pour étudier la propagation de cette 5G".
Chez Ericsson, "on commence d'abord par améliorer la 4G à travers l'agrégation de fréquences (LTE-A) qui nous permet de poser les briques de la 5G. Il faut souligner que cette 5G sera selon nous, pour une grande partie, une évolution de la 4G. Il n'y aura pas de rupture technologique".
Fréquences : le nerf de la guerre 
Les deux équipementiers se gardent évidemment de donner des détails quant à leurs investissements dédiés (à la différence du chinois Huawei). Ericsson indique juste que près de la moitié de son effort de R&D (3,6 milliards d'euros en 2013) est affectée aux évolutions radio.
La question est également de savoir si la perspective 2020 est tenable. "C'est un horizon qui nous paraît parfaitement raisonnable", souligne Ulrich Dropmann. "On se base en fait sur les cycles précédents, comme la 4G, même si il y aura des disparités en fonction de la maturité des marchés. Mais l'important est d'avoir un agenda clair qui corresponde à la réalité, notamment de standardisation".
Une analyse partagée par Viktor Arvidsson : "Chaque cycle de développement dure environ dix ans. L'objectif fixé n'est donc pas irréaliste. Mais cela reste une vision empirique et il est encore trop tôt pour dresser un calendrier précis, les incertitudes sont encore trop nombreuses".
Reste la question toujours sensible des fréquences utilisées. Jusqu'à présent, l'hétérogénéité a caractérisé le haut débit mobile avec des spectres très différents utilisés des deux côtés de l'Atlantique. "C'est de moins en moins un problème", assure Ulrich Dropmann.
"Les fabricants de smartphones proposent désormais des terminaux multi-fréquences et c'est une question qui se règle pays par pays. Il faudra aller au-delà des 5 Ghz pour une propagation adaptée et une disponibilité globale. On peut l'associer à des fréquences locales spécifiques mais l'utilisation de plusieurs fréquences ne nous gêne pas trop, c'est dans la nature des choses. De toutes façons, il est encore trop tôt pour en parler".
"C'est le nerf de la guerre", nuance toutefois Viktor Arvidsson. "Ericsson se bat justement pour l'harmonisation globale des fréquences permettant de générer d'importantes économies d'échelle et synergies. Nous étudions donc les bandes qui pourraient être utilisées au niveau mondial, notamment à travers l'initiative MELTIS. Il semble que la bande des 700 Mhz pourrait faire office de fréquence globale, elle a vraiment vocation à servir la 5G".
Pour NSN, les 700 Mhz doivent au contraire être cantonnés à la 4G... Faudra-t-il alors trouver de nouveaux spectres de fréquences et/ou déloger ceux qui les utilisent ?


jeudi 6 février 2014

La NSA siphonne aussi les applis mobiles, comme Angry Birds ou Google Maps

Géolocalisation, vie privée, préférences sexuelles,... Des documents secrets révèlent à quel point les applications mobiles transmettent, sans aucune sécurité, les détails de nos vies privées.

 La NSA siphonne aussi les applis mobiles, comme Angry Birds ou Google Maps
La NSA siphonne aussi les applis mobiles, comme Angry Birds ou Google Maps
Les applis mobiles comme Angry Birds, Facebook ou Google Maps peuvent être très sympas et pratiques. Mais elles ont un grand défaut : elles sont très bavardes et envoient quantité de données personnelles de manière non sécurisée à travers les réseaux. Ce que les services secrets américains (NSA) et britanniques (GCHQ) ont évidemment remarqué depuis plusieurs années, comme viennent de le révéler les journaux The Guardian, The New York Times et ProPublica, sur la base de documents d’Edward Snowden.  
Ainsi, à chaque fois que quelqu'un utilise une application sur son smartphone, les services secrets  font apparaître quantité de données sur la localisation de l'utilisateur ou encore la liste de ses contacts, des données que la NSA et le GCHQ britannique récupèrent dans le cadre de leurs vastes programmes de collecte. Un rapport cité par le quotidien note ainsi que toute mise à jour du système d'exploitation Android envoie sur le réseau 500 lignes de données sur l'historique du smartphone et son utilisation, des données captées par les agences de renseignement. Certaines des données collectées sont même capables donner des détails sur la vie intime de l’utilisateur, tels que sa vie amoureuse et familiale ou ses préférences sexuelles.
L’une des raisons pourquoi ces applications envoient toutes ces données se trouvent dans leur gestion publicitaire. Souvent gratuites, les applications mobiles sont financées par la publicité. Et les annonceurs réclament, au travers de leurs agences, des profils plus ou moins précis des utilisateurs pour un meilleur ciblage.

La NSA dément

Sollicité par l'AFP, la NSA s'est retranchée sur sa ligne de défense désormais habituelle en affirmant que « les communications des personnes qui ne sont pas des cibles étrangères valides n'intéressent pas la NSA ». L'agence « ne dresse pas le profil des Américains ordinaires. Nous collectons seulement les communications qui sont autorisées par la loi pour des raisons de surveillance et de contre-espionnage de cibles étrangères, quels que soient les moyens techniques utilisés par les cibles », a affirmé une porte-parole de la NSA, Vanne Vines.
Cette surveillance des applications de smartphone est décrite comme une « pépite » dans un document de la NSA datant de la NSA. Pour la seule année 2007, l'agence américaine aurait consacré 767 millions de dollars à ce programme, quatre fois plus que l'année précédente, selon un autre document cité par le Times. Face au scandale sur l'ampleur de la surveillance de la NSA, le président Barack Obama a annoncé un encadrement plus strict de ses activités de collecte des métadonnées téléphoniques (les informations concernant la durée des appels et les numéros appelés sur un téléphone). Rien n'a cependant été dit sur la surveillance des programmes informatiques susceptibles de laisser un accès aux données personnelles.

ref.:

mercredi 5 février 2014

iTunes : Comment installer Facebook Paper en dehors des Etats-Unis ?

Facebook a présenté une nouvelle application mobile à la fin du mois dernier. Paper, c’est son nom, a pour objectif de permettre aux mobinautes de parfaire leur veille en s’appuyant sur leur réseau social préféré. Plutôt prometteur, non ? Certes, mais seuls nos amis américains peuvent en profiter à l’heure actuelle et l’application n’est ainsi pas disponible sur le vieux continent. Il existe cependant une astuce pour contourner le problème et pour installer Paper depuis l’Europe, la France, la Belgique et le reste du monde.
Une astuce connue de longue date, en réalité, et qui consiste tout simplement à se connecter sur l’AppStore d’Apple à l’aide d’un compte américain. Rassurez-vous, car vous n’aurez pas besoin d’avoir de la famille aux Etats-Unis pour mener à bien cette délicate opération. En réalité, ce que vous allez devoir faire, c’est tout simplement de créer un nouveau compte.
Installer Paper France : capture 1
Installer Paper en France, c’est parfaitement possible et pas forcément très compliqué.
Comment ? Rien de compliqué, à condition de bien suivre toutes les étapes qui suivent.

Se connecter à la version américaine d’iTunes

La première étape est relativement simple puisque nous allons devoir nous connecter à la version américaine d’iTunes. Tout le monde ne le sait pas forcément mais la boutique d’applications d’Apple se décline en plusieurs versions variant en fonction des continents et des pays. Lorsque les développeurs conçoivent une application, ils peuvent décider de la déployer sur toutes les boutiques du monde entier, ou uniquement sur certains marchés.
Facebook a opté pour cette dernière solution et Paper n’est ainsi disponible que sur la déclinaison américaine d’iTunes. Et nous allons ainsi devoir nous débrouiller pour y accéder.
  • Lancez iTunes.
  • Cliquez sur votre adresse, dans la barre d’outils située en haut sur la gauche.
  • Une fenêtre s’ouvre.
  • Cliquez sur le bouton « Fermer la session ».
  • Rendez-vous sur iTunes si vous n’êtes pas automatiquement redirigés.
  • Descendez tout en bas de la page.
  • Cliquez sur le petit drapeau.
  • Une nouvelle page s’ouvre.
  • Sélectionnez « United States » dans la liste, en haut.
Félicitations, vous êtes maintenant connectés sur la version américaine de la boutique et rien ne vous empêche de célébrer l’événement. Sachez tout de même qu’il nous reste encore deux ou trois bricoles à terminer.
Installer Paper France : capture 2
Les différentes versions de la boutique d’Apple.

Créer un compte américain sur iTunes

Comme de créer un compte américain, par exemple. Car en effet, Apple a mis en place plusieurs sécurités et il ne suffit pas de se rendre sur la version américaine de la boutique pour récupérer les applications qu’elle contient. Non, à présent, nous allons devoir nous faire passer pour un américain, et donc créer un compte qui sera identifié comme tel.
Autrement dit, nous allons devoir mentir, et le faire en plus avec beaucoup de finesse.
  • Cliquez sur le bouton « App Store » situé tout en haut, dans la barre d’outils.
  • Rendez-vous sur la fiche d’une application gratuite (Paper, ou autre).
  • Cliquez sur le bouton « Free » situé sur la gauche.
  • Une fenêtre s’ouvre.
  • Cliquez sur le bouton « Créer un identifiant Apple ».
  • Une nouvelle page s’affiche.
  • Cliquez sur le bouton « Continue » situé en bas, sur la droite.
  • Cochez la case « i have read and agree to these terms and conditions ».
  • Cliquez sur le bouton « Agree ».
  • Une nouvelle page s’ouvre.
  • Remplissez les différents champs du formulaire.
  • Cliquez sur le bouton « Continue ».
  • Une nouvelle page s’ouvre.
  • Choisissez « none » dans la zone « Paiement Type ».
  • Saisissez les coordonnées d’un lieu basé aux Etats-Unis dans la zone « Billing Adress ». (*)
  • Cliquez sur le bouton « Create Apple ID ».
  • C’est terminé.
* : Précision importante, il est préférable de remplir les coordonnées d’un lieu qui existe réellement. De toute façon, vous devrez impérativement saisir un numéro de téléphone américain pour valider la création du compte. Le mieux, c’est donc de vous rendre sur Google Maps et de vous balader dans le coin de votre choix pour dénicher un lieu et les coordonnées associées. Mon compte américain, par exemple, est domicilié dans l’Etat du Maine, à Bangor, au Penobscot Theatre.
Installer Paper France : capture 3
Google Maps sera votre ami.

Télécharger et installer Paper

Le plus dur est derrière nous. Une fois votre compte créé, il ne vous restera plus qu’à l’activer en cliquant sur le lien du message qui vous aura été envoyé par courrier électronique. Lorsque ce sera fait, et lorsque votre compte sera actif, vous n’aurez plus qu’à retourner sur iTunes, à accéder à la fiche de Paper et à télécharger l’application. Un petit coup de synchronisation plus loin et l’application sera automatiquement poussée sur votre iPhone.
Je viens d’installer Paper sur un vieil iPhone 4 qui trainait dans un coin de mon bureau, et il faut avouer que mes premières impressions sont plutôt positives. L’interface est particulièrement soignée, et à mille lieux de ce que propose l’application officielle.

mardi 4 février 2014

Comment fonctionne l'ego ?

L'ego est notre fonctionnement habituel dans lequel nous construisons notre propre souffrance. Le comprendre, c'est la clé d'une approche spirituelle !
Lama Denys Teundroup est un instructeur bouddhiste français et il dirige le centre d'études bouddhiques Karma Ling ( près de Grenoble). Se fondant sur le Dharma du Bouddha il nous explique les fondements de l'ego et les méthodes qui peuvent nous en libérer sans violence.
L'ego est le " moi je ", ce sentiment d'exister comme un individuindépendant avec les relations qui dérivent de cette impression.
L'expérience d'ego est de vivre toute perception par rapport à cet objet observateur-sujet.
L'ego a une appétence fondamentale : un désir d'existence et de plaisir, qui se traduit en pulsions de possession, de rejet et d'indifférence. Ce fonctionnement se manifeste ainsi par des attitudes passionnelles d'attraction, de répulsion ou d'indifférence, développées face aux personnes, aux choses, ou aux situations auxquelles l'ego est confronté : " je " veux ce qui est bon, " je " ne veux pas ce qui est mauvais, " je " ne veut pas être exposé à ce qui m'est indifférent. Ces appétits de l'ego le font s'engager dans toutes sortes de lutte pour obtenir ce qui lui est agréable et éviter ce qui lui est désagréable.
Malheureusement et paradoxalement, au lieu d'aboutir à ses fins, sa lutte lui crée des désagréments, conditionnements et souffrances ! Ce fonctionnement de l'ego est notre conditionnement habituel dans lequel nous construisons notre propre souffrance.
Qu'est-ce que l'ego ?
Fondamentalement , l'ego n'est rien qu'une impression : ce sentiment que l'on a " d'être " et " d'avoir " un ego ne repose sur rien, c'est simplement une illusion. En effet, l'ego n'est pas " quelque chose " qui aurait une existence indépendante et autonome, c'est un processus dynamique qui, dans son fonctionnement, produit le sentiment d'individualité. C'est pourquoi l'ego est dit " vide d'existence propre " : cette impression n'existe que dans la combinaison des facteurs interdépendants qui la constituent.
La conception de l'ego
Les facteurs interdépendants qui constituent l'ego sont nombreux. Au départ, l'ego est une polarité sujet-objet dans laquelle, comme dans toute polarité, les deux pôles subsistent dans la relation qui les pose l'un par rapport à l'autre. Plus précisément, cette polarité qu'est l'ego se structure dans un processus de saisie, d'appréhension des expériences. En fait, l'esprit est fondamentalement une fonction cognitive dans laquelle vient se greffer la saisie de l'ego. Cette saisie constitutive de la polarité sujet-objet est une conception, une saisie conceptuelle. Ainsi, la conception conçoit le sujet et l'objet. Il est significatif de remarquer que " conception " exprime simultanément l'action de concevoir et celle de donner naissance. On pourrait dire : " le sujet se conçoit concevant l'objet qu'il conçoit " ! Il y a là matière à quelques paradoxes et méditations…
En tout cas, la conception est un processus qui pose le sujet et l'objet l'un par rapport à l'autre, dans la dualité sujet-objet. Cette saisie génère, au rythme de ses conceptions successives, des instants de conscience dualiste sujet-objet.
Ces instants se succèdent rapidement et font simultanément l'expérience de séries " d 'événements sujet " et " d'événements objet ". La fréquence élevée de ces événements donne l'impression d'une continuité du sujet et de continuité d'expérience, comme apparaît l'impression de mouvement continue du cinéma lorsque les images de la pellicule défilent suffisamment vite. C'est ainsi qu'apparaît l'impression de continuité du " moi-sujet " et de " ses expériences ". La " continuité-sujet ", n'ayant pas notion de la relation qui l'unit à la " continuité de ses expériences ", se vit comme indépendante.
L'impression d'ego individuel se développe, acquérant le sentiment d'être autonome et indépendant. Puis, elle s'identifie à une forme avec un nom, se dotant d'un sentiment d'identité. Le nom, ce label qui la désigne, parachève son impression d'exister et finit de réifier l'ego.
Tout ce processus constitue quelques aspects de la nature de la perception de l'ego. Décrit ainsi, cela paraît abstrait et théorique, mais c'est quelque chose qu'on découvre concrètement dans l'expérience de la méditation assise qui a ainsi un pouvoir libérateur des illusions de l'ego.
Non-violence du travail avec l'ego
Une mauvaise compréhension de la nature de l'ego peut nous faire considérer celui-ci comme un " ennemi " à détruire. Ce n'est pas la bonne attitude, d'abord parce qu'il n'y a pas à détruire quelque chose qui n'existe qu'illusoirement, mais simplement à reconnaître son illusion.
De plus, dans un tel combat, qui lutterait contre l'ego si ce n'est " moi, je " donc l'ego lui-même ? Cela reviendrait à essayer de terrasser son ombre. Plus son tente de nier l'ego ou de le combattre agressivement, plus on renforce son agitation et sa puissance. Il s'agit d'être réaliste :nier l'ego ou refuser d'avoir des passions serait illusoire.
Il ne s'agit donc pas de s'engager dans une lutte. Au lieu de résoudre les difficultés, cela les renforcerait ? mais de se réconcilier avec soi-même et d'accepter l'ego avec ses passions. Cette acceptation permet ensuite de travailler avec lui, et finalement, de le dépasser par la réalisation de sa nature.
Bien sûr, accepter l'ego et ses émotions ne signifie pas s'y complaire et abonder dans leur sens. La réconciliation avec soi-même, l'acceptation de l'ego, permet de travailler sur celui-ci. Il devient la matière première du travail non violent, non agressif, qu'est la méditation, celle-ci nous permettant de transformer nos attitudes passionnelles et finalement de les dissoudre.
Les cinq constituants de l'ego
Le Bouddha a enseigné la formation de l'ego à partir de ses cinq constituants, " skandha ", en sanscrit. On peut les expliquer comme cinq étapes. Avant la naissance de l'egoau départ, l'esprit dans l'instant premier est le terrain fondamental de l'énergie pure non dualiste, sans connaisseur ni connu, ouvert et dégagé, sans centre, ni périphérie, comme l'espace.
La naissance de l'illusion est d'abord celle d'une différenciation : l'espace commence à être perçu, à exister comme quelque chose pour une observation qui le perçoit, une distinction naît. C'est le début de la scission sujet-objet, la naissance de la dualité. En fait, cette différenciation initiale peut se constituer par rapport à n'importe quel point de référence dans les domaines des différentes facultés sensorielles : visuelle, auditive, olfactive, gustative, tactile ou mentale. Cette référence première est appelée " forme ". C'est le premier stade de l'ego : le skandha de la forme.
Une forme visuelle est n'importe quelle représentation du domaine visuel, par exemple, l'espace indéfini mais distinct, ou un morceau d'espace délimité, un contour, une référence visible quelle qu'elle soit. Mais à ce niveau initial, c'est une expérience nue, dépouillée de concept et de tout jugement. C'est une vision toute simple et silencieuse. Une forme sonore serait une vibration avant que cette résonance ne soit reconnue, avant même que l'on ait pris par rapport à elle une position qualifiée, et avant qu'elle ait été nommée, identifiée, et qu'elle n'ait pris un sens particulier.
dessin de DeepaLa seconde étape est ce qu'on appelle skandha de la sensation. Il s'agit d'une prise de position par rapport à l'expérience initiale de forme. Celle-ci est maintenant sentie comme positive, négative ou neutre. Il y a ainsi des sensations agréables, désagréables ou indifférentes. LA sensation est simplement ce positionnement, cette première impression.
La troisième étape fait intervenir l'identification. C'est-à-dire que la forme qui a été sentie est maintenant reconnue et un nom lui est donné : il y a " nomination " ou conceptualisation. La sensation prend alors un sens. C'est le skandha de la perception. A la quatrième étape, il y a une réaction devant cet objet identifié, devenu porteur d'un sens qui est suggère une action ou une réaction. Il s'instaure une relation avec cette forme sentie et identifiée. Cette relation est conditionnée par différentes tendances ou " facteurs mentaux " latents qui sont les éléments animant volonté et impulsions. C'est le skandha des formations mentales ou de la motivation.
Il y a ainsi une situation en laquelle une forme a été sentie, nommée, a acquis un sens, par rapport auquel prend place une réaction ou une action.
L'observateur, le témoin de la situation qui s'est ainsi mise en place, s'est développé et structuré dans les quatre premiers skandhas.
Sa fixation sur cette situation comme étant " son " expérience, finit de le solidifier. Il s'approprie complètement l'expérience, il en résulte un état de conscience pleinement constitué. L'ego est, et vit, dans le monde particulier qui s'est ainsi constitué et qui est devenu un état de conscience complètement organisé. C'est la cinquième étape, le skandha de la conscience.
Cette structuration de l'ego par la formation des cinq skandhas : forme, sensation, perception, motivation, et conscience, se répètent d'instant de conscience en instant de conscience.
Chacun de ses instants subsiste très brièvement puis disparaît, suivi par l'apparition d'un autre instant de conscience. A la fin de chacun de ses instants, il y a une sorte de dissolution ou de mort de l'ego et de ses constituants, et au début de chacun d'eux il y a agrégation, naissance de ceux-ci. Il y a ainsi en permanence agrégation et désagrégation de l'ego ; structuration, déstructuration et restructuration. Le phénomène se reproduit sans cesse. C'est ainsi que fonctionne l'ego. Et c'est ce processus de naissance et de mort qui constitue chaque instant de notre vie.
Lama Denys - extrait de l'ouvrage paru chez Albin Michel "Le Dharma et la vie".