Nous
avons testé l'iMac Pro 27". Équipé d'une configuration matérielle à
faire pâlir d'envie n'importe quelle station de travail "classique", cet
ordinateur hors norme n'a finalement que très peu de défauts... A part
son prix, peut-être ?
L
'iMac Pro est le Mac
le plus puissant commercialisé
par Apple, et un signal rassurant à destination des professionnels qui
avaient le sentiment d’être délaissés depuis l’iMac Pro qui n’avait plus
été mis à jour pendant des années. Alors qu’on ne compte plus les
appareils estampillés Pro à tort et à travers, l'iMac Pro est l'un des
rares produits à vraiment
s’adresser à une cible professionnelle,
voire même à lui être réservé. Pas sûr de le retrouver sur le bureau de
Monsieur Tout-Le-Monde, ni même dans les studios de graphisme ou d'art
numérique.
Équipé d’un
processeur multicœur extrêmement puissant, d’une
carte graphique digne d’une station de travail et d’une folle quantité de mémoire - jusqu'à
128 Go de RAM (oui de RAM !) - c’est un iMac qui est clairement destiné aux
utilisateurs les plus exigeants.
Conçu pour les professionnels de l’animation 3D, les monteurs vidéo et
les ingénieurs, ce n'est pas une machine qui est destinée à surfer sur
Internet et à visionner des photos à la maison. D’ailleurs nous en avons
même repéré un lors d’une visite chez Netflix aux États-Unis, sur le
poste de travail d’un ingénieur du son. Bref vous l’aurez compris, c’est
une machine de pro pour les pros.
Six raisons de craquer (ou pas) pour l’iMac Pro
Oui et non, pour le design
Le design de l'iMac Pro ne change pas par rapport à la version
standard 4K et 5K. On retrouve le même châssis très fin qui date tout de
même de 2012, avec pour seule nouveauté une livrée Space Grey qui va
d’ailleurs jusqu’au clavier, au touchpad et à la souris sans fil.
Le pied en L n’est toujours pas ajustable en hauteur, tout juste
inclinable, et les bords fins qui sont devenus monnaie courante sur les
téléviseurs même d’entrée de gamme se font toujours attendre autour de
l’écran.
Le hic c’est que l’iMac Pro ne peut pas être modifié par
l’utilisateur. Même la trappe qui permet d’accéder à la RAM sur la
version standard en 27 pouces a disparu. S’il vous prenait d’ouvrir le
boitier malgré tout, vous perdriez la garantie.
À vous de bien choisir les options à la commande ou de l’emmener dans
un Apple Store pour gonfler la RAM par exemple. Mais tout n’est pas
perdu pour autant, vous pourrez aussi avoir recours à des périphériques
externes qui seront connectés aux ports Thunderbolt ou USB. En revanche
impossible de changer le processeur ou la carte graphique pour un modèle
encore plus puissant dans les années à venir. Idem pour le stockage
interne. Seule possibilité de personnalisation, un support VESA autorise
l’installation de l'iMac Pro sur un mur ou à l'extrémité d'un bras
ajustable.
Oui et non, pour la connectique
La connectique reste accessible au dos de l'iMac Pro. Pas le plus
évident pour connecter des câbles, mais vous bénéficiez d’un nombre de
ports encore jamais vu sur un Mac : quatre ports Thunderbolt 3, quatre
ports USB 3.0, un lecteur de carte SDXC, une prise casque 3,5 mm et un
port Ethernet 10 gigabits.
Les trois ports Thunderbolt offrent de nombreuses possibilités avec
jusqu'à 40 Go/s de taux de transfert et la prise en charge de moniteurs
externes - jusqu'à deux écrans 5K supplémentaires ou quatre écrans 4K,
tous à 60 Hz. En utilisant des adaptateurs, vous pouvez également
connecter un moniteur via le HDMI, le DisplayPort, le DVI et plus
encore, toujours via le port Thunderbolt.
Le port Ethernet n’est
pas en reste et progresse énormément, y compris par rapport au Mac Pro
de 2013 qui devait se contenter de deux ports Ethernet Gigabit. Il
pourra détecter automatiquement la vitesse appropriée à votre réseau
local et basculera entre 1 Go/s, 2,5 Go/s, 5 Go/s ou 10 Go/s pour des
performances optimales.
Cependant les professionnels de l’image auront noté un oubli
important : le HDMI. Pour qui travail dans ce domaine et veut disposer
d’un vrai téléviseur comme moniteur, il faudra là encore se munir d’un
adaptateur adéquat.
Il en va de même pour l'utilisation de
moniteurs non-Thunderbolt, alors pensez à vous équiper avec un
adaptateur AV supplémentaire pour des connexions vidéo standard. Avec
toutes les conséquences que cela peut avoir sur les performances :
L'adaptateur AV numérique en USB-C d'Apple pourra afficher de la vidéo
en 4K, mais seulement à 30Hz.
>> Surface Book 2 : on a testé le nouveau portable hybride de Microsoft
Oui, pour les performances globales
Notre iMac Pro de test était un modèle de milieu de gamme, équipé
d'un Intel Xeon W-2150B 10 cœurs, capable de traiter jusqu'à 20 threads à
la fois. Tout aussi impressionnante, la dotation de mémoire était de
128 Go de mémoire tandis que la carte graphique était une Radeon Pro
Vega 64 avec 16 Go de mémoire. LE tout était accompagné par un généreux
SSD de 2 To.
L'iMac Pro a littéralement écrasé tous ses
concurrents lors de tests de performance tels que Geekbench 4 avec
lequel il a obtenu 36 705 points. À titre de comparaison, l’iMac
standard était déjà l’un des tout-en-un les plus performants, avec un
score de 19 588 points grâce à son processeur Intel Core i7-7700K. Parmi
les autres modèles concurrents haut de gamme testés, le Dell XPS 27 a
obtenu un score de 7760 (15 749 avec un Intel Core i7-7700) et le
Microsoft Surface Studio 13 197 avec son Core i7-6820HQ. Tous sont donc
loin, très loin derrière.
Les vitesses de transfert de fichiers
sont également incroyablement rapides avec seulement deux petites
secondes pour un dossier de 4,97 Go, soit un taux de transfert de 2 544
Mb/s. Il fait ainsi voler en éclat le précédent record détenu par l'iMac
2017 (710 MB/s) ou du Microsoft Surface Studio (848 MB/s).
Nous effectuons aussi des tests réalistes en ouvrant plusieurs
onglets dans un navigateur Web, avec des pages très chargées
graphiquement, du streaming vidéo en 4K et de la musique via Spotify par
exemple. Malgré 30 onglets actifs, nous n’avons jamais eu à déplorer de
ralentissement. Nous aurions probablement pu aller encore plus loin,
mais c’est la connexion Internet qui aurait montré des signes de
faiblesse plutôt que l’iMac Pro.
En plus des composants
habituels, l'iMac Pro est également équipé d’une puce T2 qui gère
plusieurs fonctionnalités dont la mémoire et la webcam Full HD. Mais
c'est dans le domaine de la sécurité qu’elle montre tout son intérêt
avec la prise en charge du chiffrement du SSD.
L’iMac est un
ordinateur très silencieux, même lors des tâches particulièrement
exigeantes. S’agissant d'une machine conçue pour la création, il n'y a
pas de bruit de ventilateur à déplorer, ce qui aurait pu poser problème
pour les professionnels de l’audio. Toutefois, plusieurs rumeurs font
état d’une baisse des performances pour limiter la chauffe du processeur
et donc l’intervention du système de ventilation actif.
Lorsque vous essayez de maîtriser l'audio. Malheureusement, certains
rapports indiquent qu'Apple atteint ce silence de type ninja en
étranglant la performance une fois qu'elle atteint un certain seuil, en
se retirant lorsque le CPU commencerait vraiment à fonctionner à chaud
au lieu de laisser les ventilateurs de refroidissement tourner . Si vous
avez besoin d'une centrale silencieuse pour votre studio de son, c'est
parfait, mais si ce n'est pas le cas, c'est frustrant qu'il n'y ait
aucun moyen de passer de la priorité à la performance pure au lieu
d'opérations silencieuses.
Nos tests graphiques habituels étant
exclusifs à Windows, nous avons dû nous contenter de lancer quelques
jeux tels que Hitman en Full HD et en plein écran, mais aussi en 4K.
Tout fut parfaitement fluide avec des taux de rafraichissement élevés,
facilement au-delà des 60 images par seconde. Idem avec Metro : Last
Light.
Oui, pour les performances graphiques
Nous avons également confié l’iMac Pro à notre équipe vidéo qui monte
de nombreux projets chargés en visuels et animations en tout genre.
Selon leurs dires, certains projets qui auraient demandés une heure ou
plus sur leur configuration habituelle (des Macbook Pro et un Alienware
Aurora R5 avec unIntel Core i7-6700K épaulé par une carte graphique
Nvidia GTX 1080), ont été finalisés en quelques minutes seulement.
Mieux,
le tout-en-un d’Apple a même été capable de prendre en charge des
plug-ins d’Adobe Première qui ne fonctionnaient pas sur Macbook Pro, et
même plusieurs à la fois sans jamais poser de problème.
Doué pour le multitâche, l’iMac Pro autorise même de passer de
Premiere à Blender, un autre logiciel très gourmand en ressources, sans
broncher. Les projets les plus lourds qui demandent une nuit de
traitement ont été exécutés en une après-midi.
Enfin, la réserve
de puissance permet de visualiser les projets composés de plusieurs
couches et effets au fur et à mesure de leur réalisation, sans rien
changer à la résolution. Cette dernière doit souvent être divisée par
quatre pour limiter les ralentissements et les pertes d’images.
>> Comparatifs et tests des meilleurs pc portables 2018 par marque
Oui, pour l’écran
L’écran de l’iMac Pro est identique à celui de l’iMac 5K, ce qui
n’est pas plus mal tant ce dernier est sans aucun doute le meilleur
qu’on puisse trouver dans un tout-en-un dépourvu de fonctions tactiles.
La dalle IPS de 27 pouces affiche une résolution 4K de 5 120 x 2 880
pixels avec la prise en charge du codage couleur sur 10 bits et du gamut
DCI P3.
La luminosité est également impressionnante avec un
niveau de 458 cd/m2 relevé lors de nos tests, et même 475 cd/m2 au
centre de l’écran. C’est pratiquement identique à l’iMac standard (463
cd/m2) et suffisant pour faire de ce nouveau modèle l’un des plus
lumineux aujourd’hui. À titre de comparaison l’Asus Zen AiO Pro Z240IE
(247 cd/m2) et le Dell XPS 27 7760 (344 cd/m2) sont loin derrière.
Nous avons évalué la fidélité des couleurs à l’aide d’un spectromètre
Klein K10-A et une mesure de 0,38 (0 était l’idéal) avec la couverture
de 176% de l’espace colorimétrique sRVB. Là encore, la comparaison
s’impose avec les meilleurs en la matière à savoir le Microsoft Surface
Studio (181%) et le Dell XPS 27 (172%).
L’écran de l’iMac Pro
délivre ainsi de superbes images avec des couleurs bien fidèles et un
bon niveau de contraste. Le tout en 5K ce qui permet de visionner une
production 4K à pleine résolution tout en affichant les barres d’outils.
Cependant
il n’est pas exempt de défaut, surtout pour une cible pro. On pense
notamment aux larges bords noirs autour de l’écran en verre, qui est
sujet aux reflets, et l’absence de dalle tactile pour utiliser un stylet
comme avec le Surface Studio de Microsoft. Les utilisateurs les plus
exigeants regretteront surtout l’absence de HDR qui requiert un moniteur
externe pour visualiser le rendu.
Enfin, il est dommage de ne pas pouvoir utiliser l’iMac Pro comme un (très onéreux) moniteur simple.
Oui, pour la Webcam
Croyez-le ou nous, les iMac sont toujours dotés d’une webcam 720p en
2018. Il était donc temps pour Apple de passer au Full HD et c’est chose
faite avec l’iMac Pro. Sans surprise, le rendu est meilleur que sur le
modèle standard, capturant les plus petits détails comme les poils de
barbe ou le grain du bois sur le pilonne en arrière-plan. Les couleurs
sont également bien rendues à l’instar des bandes rouge et bleu marine
du polo. Le teint de peau tend légèrement vers le rose, mais on est loin
de l’impression de coup de soleil qui prévalait avec l’iMac standard.
REF.: