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vendredi 1 juin 2018

Apple iMac Pro : on a testé le plus puissant des iMac






L'iMac Pro est le Mac le plus puissant commercialisé par Apple, et un signal rassurant à destination des professionnels qui avaient le sentiment d’être délaissés depuis l’iMac Pro qui n’avait plus été mis à jour pendant des années. Alors qu’on ne compte plus les appareils estampillés Pro à tort et à travers, l'iMac Pro est l'un des rares produits à vraiment s’adresser à une cible professionnelle, voire même à lui être réservé. Pas sûr de le retrouver sur le bureau de Monsieur Tout-Le-Monde, ni même dans les studios de graphisme ou d'art numérique.

Équipé d’un processeur multicœur extrêmement puissant, d’une carte graphique digne d’une station de travail et d’une folle quantité de mémoire - jusqu'à 128 Go de RAM (oui de RAM !) - c’est un iMac qui est clairement destiné aux utilisateurs les plus exigeants. Conçu pour les professionnels de l’animation 3D, les monteurs vidéo et les ingénieurs, ce n'est pas une machine qui est destinée à surfer sur Internet et à visionner des photos à la maison. D’ailleurs nous en avons même repéré un lors d’une visite chez Netflix aux États-Unis, sur le poste de travail d’un ingénieur du son. Bref vous l’aurez compris, c’est une machine de pro pour les pros.

Six raisons de craquer (ou pas) pour l’iMac Pro

Oui et non, pour le design

Le design de l'iMac Pro ne change pas par rapport à la version standard 4K et 5K. On retrouve le même châssis très fin qui date tout de même de 2012, avec pour seule nouveauté une livrée Space Grey  qui va d’ailleurs jusqu’au clavier, au touchpad et à la souris sans fil.
Le pied en L n’est toujours pas ajustable en hauteur, tout juste inclinable, et les bords fins qui sont devenus monnaie courante sur les téléviseurs même d’entrée de gamme se font toujours attendre autour de l’écran.
Le hic c’est que l’iMac Pro ne peut pas être modifié par l’utilisateur. Même la trappe qui permet d’accéder à la RAM sur la version standard en 27 pouces a disparu. S’il vous prenait d’ouvrir le boitier malgré tout, vous perdriez la garantie.
À vous de bien choisir les options à la commande ou de l’emmener dans un Apple Store pour gonfler la RAM par exemple. Mais tout n’est pas perdu pour autant, vous pourrez aussi avoir recours à des périphériques externes qui seront connectés aux ports Thunderbolt ou USB. En revanche impossible de changer le processeur ou la carte graphique pour un modèle encore plus puissant dans les années à venir. Idem pour le stockage interne. Seule possibilité de personnalisation, un support VESA autorise l’installation de l'iMac Pro sur un mur ou à l'extrémité d'un bras ajustable.

Oui et non, pour la connectique

La connectique reste accessible au dos de l'iMac Pro. Pas le plus évident pour connecter des câbles, mais vous bénéficiez d’un nombre de ports encore jamais vu sur un Mac : quatre ports Thunderbolt 3, quatre ports USB 3.0, un lecteur de carte SDXC, une prise casque 3,5 mm et un port Ethernet 10 gigabits.
Les trois ports Thunderbolt offrent de nombreuses possibilités avec jusqu'à 40 Go/s de taux de transfert et la prise en charge de moniteurs externes - jusqu'à deux écrans 5K supplémentaires ou quatre écrans 4K, tous à 60 Hz. En utilisant des adaptateurs, vous pouvez également connecter un moniteur via le HDMI, le DisplayPort, le DVI et plus encore, toujours via le port Thunderbolt.

Le port Ethernet n’est pas en reste et progresse énormément, y compris par rapport au Mac Pro de 2013 qui devait se contenter de deux ports Ethernet Gigabit. Il pourra détecter automatiquement la vitesse appropriée à votre réseau local et basculera entre 1 Go/s, 2,5 Go/s, 5 Go/s ou 10 Go/s pour des performances optimales.

Cependant les professionnels de l’image auront noté un oubli important : le HDMI. Pour qui travail dans ce domaine et veut disposer d’un vrai téléviseur comme moniteur, il faudra là encore se munir d’un adaptateur adéquat.

Il en va de même pour l'utilisation de moniteurs non-Thunderbolt, alors pensez à vous équiper avec un adaptateur AV supplémentaire pour des connexions vidéo standard. Avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les performances : L'adaptateur AV numérique en USB-C d'Apple pourra afficher de la vidéo en 4K, mais seulement à 30Hz.
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Oui, pour les performances globales

Notre iMac Pro de test était un modèle de milieu de gamme, équipé d'un Intel Xeon W-2150B 10 cœurs, capable de traiter jusqu'à 20 threads à la fois. Tout aussi impressionnante, la dotation de mémoire était de 128 Go de mémoire tandis que la carte graphique était une Radeon Pro Vega 64 avec 16 Go de mémoire. LE tout était accompagné par un généreux SSD de 2 To.

L'iMac Pro a littéralement écrasé tous ses concurrents lors de tests de performance tels que Geekbench 4 avec lequel il a obtenu 36 705 points. À titre de comparaison, l’iMac standard était déjà l’un des tout-en-un les plus performants, avec un score de 19 588 points grâce à son processeur Intel Core i7-7700K. Parmi les autres modèles concurrents haut de gamme testés, le Dell XPS 27 a obtenu un score de 7760 (15 749 avec un Intel Core i7-7700) et le Microsoft Surface Studio 13 197 avec son Core i7-6820HQ. Tous sont donc loin, très loin derrière.

Les vitesses de transfert de fichiers sont également incroyablement rapides avec seulement deux petites secondes pour un dossier de 4,97 Go, soit un taux de transfert de 2 544 Mb/s. Il fait ainsi voler en éclat le précédent record détenu par l'iMac 2017 (710 MB/s) ou du Microsoft Surface Studio (848 MB/s).

Nous effectuons aussi des tests réalistes en ouvrant plusieurs onglets dans un navigateur Web, avec des pages très chargées graphiquement, du streaming vidéo en 4K et de la musique via Spotify par exemple. Malgré 30 onglets actifs, nous n’avons jamais eu à déplorer de ralentissement. Nous aurions probablement pu aller encore plus loin, mais c’est la connexion Internet qui aurait montré des signes de faiblesse plutôt que l’iMac Pro.

En plus des composants habituels, l'iMac Pro est également équipé d’une puce T2 qui gère plusieurs fonctionnalités dont la mémoire et la webcam Full HD. Mais c'est dans le domaine de la sécurité qu’elle montre tout son intérêt avec la prise en charge du chiffrement du SSD.

L’iMac est un ordinateur très silencieux, même lors des tâches particulièrement exigeantes. S’agissant d'une machine conçue pour la création, il n'y a pas de bruit de ventilateur à déplorer, ce qui aurait pu poser problème pour les professionnels de l’audio. Toutefois, plusieurs rumeurs font état d’une baisse des performances pour limiter la chauffe du processeur et donc l’intervention du système de ventilation actif.
Lorsque vous essayez de maîtriser l'audio. Malheureusement, certains rapports indiquent qu'Apple atteint ce silence de type ninja en étranglant la performance une fois qu'elle atteint un certain seuil, en se retirant lorsque le CPU commencerait vraiment à fonctionner à chaud au lieu de laisser les ventilateurs de refroidissement tourner . Si vous avez besoin d'une centrale silencieuse pour votre studio de son, c'est parfait, mais si ce n'est pas le cas, c'est frustrant qu'il n'y ait aucun moyen de passer de la priorité à la performance pure au lieu d'opérations silencieuses.

Nos tests graphiques habituels étant exclusifs à Windows, nous avons dû nous contenter de lancer quelques jeux tels que Hitman en Full HD et en plein écran, mais aussi en 4K. Tout fut parfaitement fluide avec des taux de rafraichissement élevés, facilement au-delà des 60 images par seconde. Idem avec Metro : Last Light.

Oui, pour les performances graphiques

Nous avons également confié l’iMac Pro à notre équipe vidéo qui monte de nombreux projets chargés en visuels et animations en tout genre. Selon leurs dires, certains projets qui auraient demandés une heure ou plus sur leur configuration habituelle (des Macbook Pro et un Alienware Aurora R5 avec unIntel Core i7-6700K épaulé par une carte graphique Nvidia GTX 1080), ont été finalisés en quelques minutes seulement.

Mieux, le tout-en-un d’Apple a même été capable de prendre en charge des plug-ins d’Adobe Première qui ne fonctionnaient pas sur Macbook Pro, et même plusieurs à la fois sans jamais poser de problème.
Doué pour le multitâche, l’iMac Pro autorise même de passer de Premiere à Blender, un autre logiciel très gourmand en ressources, sans broncher. Les projets les plus lourds qui demandent une nuit de traitement ont été exécutés en une après-midi.

Enfin, la réserve de puissance permet de visualiser les projets composés de plusieurs couches et effets au fur et à mesure de leur réalisation, sans rien changer à la résolution. Cette dernière doit souvent être divisée par quatre pour limiter les ralentissements et les pertes d’images.
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Oui, pour l’écran

L’écran de l’iMac Pro est identique à celui de l’iMac 5K, ce qui n’est pas plus mal tant ce dernier est sans aucun doute le meilleur qu’on puisse trouver dans un tout-en-un dépourvu de fonctions tactiles. La dalle IPS de 27 pouces affiche une résolution 4K de 5 120 x 2 880 pixels avec la prise en charge du codage couleur sur 10 bits et du gamut DCI P3.

La luminosité est également impressionnante avec un niveau de 458 cd/m2 relevé lors de nos tests, et même 475 cd/m2 au centre de l’écran. C’est pratiquement identique à l’iMac standard (463 cd/m2) et suffisant pour faire de ce nouveau modèle l’un des plus lumineux aujourd’hui. À titre de comparaison l’Asus Zen AiO Pro Z240IE (247 cd/m2) et le Dell XPS 27 7760 (344 cd/m2) sont loin derrière.
Nous avons évalué la fidélité des couleurs à l’aide d’un spectromètre Klein K10-A et une mesure de 0,38 (0 était l’idéal) avec la couverture de 176% de l’espace colorimétrique sRVB. Là encore, la comparaison s’impose avec les meilleurs en la matière à savoir le Microsoft Surface Studio (181%) et le Dell XPS 27 (172%).

L’écran de l’iMac Pro délivre ainsi de superbes images avec des couleurs bien fidèles et un bon niveau de contraste. Le tout en 5K ce qui permet de visionner une production 4K à pleine résolution tout en affichant les barres d’outils.

Cependant il n’est pas exempt de défaut, surtout pour une cible pro. On pense notamment aux larges bords noirs autour de l’écran en verre, qui est sujet aux reflets, et l’absence de dalle tactile pour utiliser un stylet comme avec le Surface Studio de Microsoft. Les utilisateurs les plus exigeants regretteront surtout l’absence de HDR qui requiert un moniteur externe pour visualiser le rendu.

Enfin, il est dommage de ne pas pouvoir utiliser l’iMac Pro comme un (très onéreux) moniteur simple.

Oui, pour la Webcam

Croyez-le ou nous, les iMac sont toujours dotés d’une webcam 720p en 2018. Il était donc temps pour Apple de passer au Full HD et c’est chose faite avec l’iMac Pro. Sans surprise, le rendu est meilleur que sur le modèle standard, capturant les plus petits détails comme les poils de barbe ou le grain du bois sur le pilonne en arrière-plan. Les couleurs sont également bien rendues à l’instar des bandes rouge et bleu marine du polo. Le teint de peau tend légèrement vers le rose, mais on est loin de l’impression de coup de soleil qui prévalait avec l’iMac standard.


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