L'idée d'utiliser technologie SSD dans un disque externe est loin d'être idiote, pour plusieurs raisons. La légèreté et la compacité du dispositif tout d'abord, sa faible consommation d'énergie ensuite, qui évitera par exemple d'avoir recours à deux prises USB, et enfin la solidité du SSD, tout indiquée dans le cadre de déplacements fréquents.
En revanche, le prix d'un tel disque externe est de loin supérieur à celui d'un disque 2,5 ou 1,8 pouces, certes moins léger, moins solide, mais tout aussi compact.
Quant à la question des performances, elle est double. Premièrement, quels SSD les trois constructeurs en lice ont-ils insérés dans leur boîtier ? Pour des raisons de coût évidentes, forte est la tentation d'installer des modèles aux performances assez faibles. La seconde interrogation concerne l'apport de l'USB 3.0 : les SSD utilisés sont-ils capables de débits suffisamment importants pour utiliser à plein la dernière version de l'USB ? Réponse dans les pages suivantes, où il sera question :
- du Nobility N002 de chez A-Data, dans sa version 128 Go ;
- de l'OCZ Enyo, dont la capacité de notre exemplaire de test est également de 128
- du PQI S533-Eenfin, qui bénéficie lui de 160 d'espace libre.
A-Data Nobility N002
Doté d'un boîtier en aluminium noir très discret, ce SSD au format 2,5 pouces ne pèse que 82 grammes. Élément important, c'est le seul de notre comparatif à proposer une double interface USB 3.0 et SATA 3 Gbps. Les débits annoncés par A-Data diffèrent logiquement selon la connectique utilisée : jusqu'à 200 Mo/s en lecture et 170 Mo/s en écriture si vous utilisez l'USB 3.0, et même jusqu'à 250 Mo/s et 180 Mo /s (en lecture et en écriture respectivement) en le branchant via l'interface SATA 3 Gbps. Si cette dernière connectique n'a rien de mystérieux, le câble permettant de relier le Nobility N002 en USB 3.0 est quant à lui doté d'un connecteur un peu particulier. Destinée à être branchée sur le SSD, cette prise est composée de deux éléments, l'un servant à l'alimentation du disque, l'autre au transfert de données.
Le SSD externe de A-Data est garanti 2 ans et peut actuellement se trouver à moins de 400 dollars sur des sites marchands américains. En attendant une rapide commercialisation dans nos contrées...
Le SSD externe de A-Data est garanti 2 ans et peut actuellement se trouver à moins de 400 dollars sur des sites marchands américains. En attendant une rapide commercialisation dans nos contrées...
OCZ Enyo
OCZ est un des acteurs majeurs dans le domaine des SSD, et ses Vertex 2 sont actuellement le sujet de nombre d'articles. Pas étonnant de retrouver la marque sur le marché des SSD externes. L'Enyo, puisqu'il s'agit de lui, abrite-t-il lui aussi un contrôleur SandForce comme le font les Vertex 2 ? La réponse est négative et comme sur le modèle A-Data, c'est une puce Barefoot de chez Indilinx que l'on retrouve ici.Cependant, les débits annoncés par OCZ différent significativement de ceux donnés par A-Data : pas moins de 260 Mo/s en lecture et 200 Mo/s ! Impressionnant sur le papier donc, l'Enyo confirmera-t-il en pratique ces débits similaires à ceux d'un disque connecté en SATA ? Car rappelons-le, il s'agit bien de débits en USB 3.0...
D'un point de vue du design, l'OCZ Enyo se distingue par son boîtier très sobre en aluminium gris clair. Particulièrement fin, il demeure en revanche plus long que le modèle A-Data. Enfin, on trouve sur l'Enyo la même connectique USB 3.0 que sur le Nobility N002. Il vous sera donc toujours nécessaire de disposer de ce câble en déplacement.
Nous l'avons vu plus haut, c'est donc un contrôleur Indilinx Barefoot qui équipe l'Enyo. Il est épaulé par une puce Elpida d'une capacité de 64 Mo, celle-ci faisant office de mémoire-cache. Une configuration très proche donc de celle du Nobility N002.
L'OCZ Enyo est disponible en version 64 , 128 et 256 Go. Les prix sont donc connus et vont d'environ 200 euros pour la version 64 jusqu'à 660 euros pour la version offrant la capacité maximale. Notre modèle de test, offrant d'espace de stockage, vous coûtera tout de même 350 euros pour une durée de garantie de 3 ans.
Les plus
- Excellentes performances
- Le meilleur du comparatif
- Compacité
Les moins
- Pêche un peu en écriture aléatoire
- Prix encore trop élevé
PQI S533-E
Plus connue pour ses clés USB que pour ses disques SSD, le taïwanais PQI a tout de même sorti en avril dernier de 160 Go, lui aussi équipé d'une interface USB 3.0. Et le constructeur d'annoncer des débits pour le moins singuliers de 260 Mo/s en lecture et seulement 80 Mo/s en écriture. Ces chiffres vous rappellent-ils quelque chose ?Doté de pas moins de 20 puces mémoire Intel gravées en 50 nm, ce SSD a techniquement un temps de retard sur ses concurrents du jour. Les performances vont elles s'en ressentir ?
Précisons enfin que contrairement aux deux autres modèles de ce comparatif, la connectique USB 3.0 du PQI S533-E est tout ce qu'il ya de plus classique, la marque n'ayant pas eu recours au mini connecteur USB 3.0 de type B utilisé par OCZ A-Data.
Notez la présence d'un connecteur 5V alors qu'aucun câble d'alimentation n'est fourni avec le SSD. Ce dernier est en revanche livré avec le logiciel TurboHDD sur lequel nous reviendrons dans nos tests. Prévu en version 80 et 160 , ce SSD externe est garanti 3 ans par PQI. Les prix ? 275 dollars pour le modèle de 80 Go, tandis que celui du modèle 160 Go est pour l'instant inconnu.
Les plus
- La housse de transport
- Connectique classique
- Le temps d'accès
Les moins
- Taille trop importante
- L'écriture de gros fichiers
- La blague TurboHDD
Tests synthétiques
OCZ ne nous a pas menti sur son Enyo ! Pour un débit en lecture annoncé à 260 Mo/s, on observe ici un débit mesuré de 248 Mo/s. Excellent ! On ne peut pas en dire autant de PQI et A-Data qui sont loin de valeurs de 260 et 250 Mo/s respectivement annoncées et réalisent un score plus de 30% inférieur à celui de l'Enyo.Même résultat en lecture aléatoire de fichiers de 512 Ko, où l'Enyo reste loin devant deux autres concurrents au coude-à-coude.
En écriture séquentielle, l'Enyo rentre dans le rang et affiche un score tout à fait semblable à celui du Nobility N002 de A-Data. Comme prévu, le PQI S533-E est à la traine, handicapé par le contrôleur Intel d'ancienne génération.
En mode aléatoire, le Nobility N002 prend le dessus sur le SSD OCZ pour afficher un débit de quasiment 150 Mo/s en écriture et en USB 3.0 s'il vous plait ! Le S533-E est quant à lui toujours à la peine...
On passe aux petits fichiers où les résultats sont relativement similaires entre les trois protagonistes, avec un léger avantage au SSD PQI. Globalement, les scores sont plutôt mauvais lorsqu'on les rapporte à ce dont sont capables des SSD connectés en SATA 3 Gbps. L'interface USB 3.0 semblent ici être le facteur limitant.
En écriture, la remarque tient toujours : l'interface USB 3.0 nivelle clairement les résultats de nos 3 SSD externes qui présentent, en mode séquentiel ou aléatoire, des scores tout à fait identiques et probablement inférieurs à leurs capacités réelles.
Comme tout bon SSD qui se respecte, les temps d'accès sont particulièrement courts, même si le PQI S533-E se distingue par une latence légèrement moindre que celle de ses deux concurrents.
(entre 0,11 et 0,15 ms)
PCMark Vantage
Ce logiciel réalise une série de 8 tests visant à contrôler plusieurs organes logiciels du système d'exploitation. Le score donné est une synthèse de ces 8 tests qui se veulent représentatifs d'une utilisation classique de PC.Les temps d'accès aléatoire en lecture et la bonne tenue du SSD PQI en lecture / écriture de petits fichiers lui permettent d'obtenir le meilleur score sous PCMark Vantage, ainsi loin devant l'OCZ Enyo qui devance moins largement le Nobility N002.
Tests pratiques
Si les tests synthétiques nous en apprennent long sur les performances théoriques des différentes unités de stockage, rien ne vaut quelques tests pratiques pour mettre en situation réelle nos disques en test.Comme le laissaient présager les tests synthétiques, l'Enyo se montre le plus à l'aise en lecture de gros fichiers, largement devant ses concurrents qui se partagent la seconde place. Petite note à l'attention des éventuels acquéreurs du PQI S533-E : n'installez pas le TurboHDD fourni avec le SSD ! Ce logiciel, censé apporter un net gain de performances au SSD, a été conçu tout d'abord pour les disques durs. C'est un euphémisme de dire ici qu'il ne semble pas du tout fonctionner avec la mémoire flash du S533-E...
Alors que les tests synthétiques plaçaient le Nobility N002 et l'Enyo au même niveau, ce dernier prend ici une bonne longueur d'avance avec un débit très proche des 200 Mo/s annoncés par OCZ. Quant aux performances du PQI S533-E, elles sont si faibles que même le TurboHDD les améliore...
Nivellement dû à l'utilisation de l'USB 3.0 ou performances réellement identiques entre nos trois SSD externes en test ? Difficile à dire, mais en tout état de cause, impossible de départager nos concurrents en lecture de petits fichiers.
En écriture en revanche, l'Enyo se démarque une nouvelle fois, laissant le S533-E et le Nobility N002 loin derrière.
La copie proche consiste à copier sur le même disque un ou plusieurs fichiers. Cette action sollicite davantage le contrôleur qu'une copie À ce jeu-là, et pour une copie de trois fichiers de 700 Mo chacun, l'OCZ Enyo fait une nouvelle fois merveille, aidé en cela par des débits importants à la fois en lecture et en écriture de gros fichiers. Le Nobility ne s'en sort pas si mal avec un débit plus que correct, alors que le disque PQI est une fois de plus bridé par les capacités en écriture du vieux contrôleur Intel.
Sur les petits fichiers, le SSD de PQI s'en sort un peu mieux et vient taquiner l'Enyo qui demeure en tête. Le Nobility de A-Data peine un peu plus à gérer correctement les petits fichiers en copie proche.
CONCLUSION:
Au terme de ces tests, quel avis conservons-nous sur ces trois disques SSD externes, les premiers du genre ? Tout d'abord, l'intérêt de ce type de disque externe en terme de transfert de gros fichiers est indéniable. Lorsque l'on rapporte les débits observés ici à ceux obtenus dans notre récent comparatif de disques durs externes , le gain apporté par l'utilisation d'un SSD est évident.
Pour les petits fichiers en revanche, l'interface USB 3.0 semble sérieusement limiter nos SSD externes et leur intérêt ne saute plus vraiment aux yeux. Relativisons toutefois cette remarque en rappelons que la plupart des fichiers que nous sommes susceptibles de faire voyager dans un disque externe sont souvent d'un volume important...
A nos yeux, c'est donc clairement l'Enyo de OCZ qui se distingue. Car si le transfert de gros fichiers est effectivement ce qui vous importe le plus, aucun doute, l'Enyo est largement plus performant que ses deux concurrents du jour dans ce domaine. Les débits atteints en lecture et en écriture ont même de quoi faire rougir certains SSD connectés en SATA 3 Gbps. La connectique USB 3.0 prend ici une dimension bien différente et confirme sa nécessité si elle est utilisée avec un tel matériel.
Oui mais voilà, tout n'est pas rose et deux points importants freineront les plus geeks d'entre vous. Le prix de ces disques externes est tout de même très élevé, et pour la plus petite version de l'OCZ Enyo (64 Go), il faudra tout de même débourser pas loin de 200 euros ! Au passage, les débits assurés par ce modèle sont moindres (225 Mo/s en lecture 135 Mo/s en écriture).
Enfin, il ne faut pas oublier que ces SSD externes sont composés de puces mémoire de type MLC qui ont une tendance « naturelle » à l'usure. La commande TRIM a été prévue pour contrer cet effet et conserver les performances des SSD, mais elle ne s'applique pas aux périphériques connectés en USB... De même, il vous sera impossible d'effectuer un Secure Erase pour apporter une cure de jouvence à votre SSD à moins d'un démontage qui annulera automatiquement la garantie (mis à part pour le modèle A-Data, grâce à sa connectique SATA) .
Les SSD externes sont en résumé un support extrêmement performant, certes, mais ce niveau de performances a une durée de vie limitée. Cela vaut-il l'investissement d'au moins 200 euros ?(prix 2010) A vous de voir !
REF.:
Pour les petits fichiers en revanche, l'interface USB 3.0 semble sérieusement limiter nos SSD externes et leur intérêt ne saute plus vraiment aux yeux. Relativisons toutefois cette remarque en rappelons que la plupart des fichiers que nous sommes susceptibles de faire voyager dans un disque externe sont souvent d'un volume important...
A nos yeux, c'est donc clairement l'Enyo de OCZ qui se distingue. Car si le transfert de gros fichiers est effectivement ce qui vous importe le plus, aucun doute, l'Enyo est largement plus performant que ses deux concurrents du jour dans ce domaine. Les débits atteints en lecture et en écriture ont même de quoi faire rougir certains SSD connectés en SATA 3 Gbps. La connectique USB 3.0 prend ici une dimension bien différente et confirme sa nécessité si elle est utilisée avec un tel matériel.
Oui mais voilà, tout n'est pas rose et deux points importants freineront les plus geeks d'entre vous. Le prix de ces disques externes est tout de même très élevé, et pour la plus petite version de l'OCZ Enyo (64 Go), il faudra tout de même débourser pas loin de 200 euros ! Au passage, les débits assurés par ce modèle sont moindres (225 Mo/s en lecture 135 Mo/s en écriture).
Enfin, il ne faut pas oublier que ces SSD externes sont composés de puces mémoire de type MLC qui ont une tendance « naturelle » à l'usure. La commande TRIM a été prévue pour contrer cet effet et conserver les performances des SSD, mais elle ne s'applique pas aux périphériques connectés en USB... De même, il vous sera impossible d'effectuer un Secure Erase pour apporter une cure de jouvence à votre SSD à moins d'un démontage qui annulera automatiquement la garantie (mis à part pour le modèle A-Data, grâce à sa connectique SATA) .
Les SSD externes sont en résumé un support extrêmement performant, certes, mais ce niveau de performances a une durée de vie limitée. Cela vaut-il l'investissement d'au moins 200 euros ?(prix 2010) A vous de voir !
REF.: