Il y a quelque temps maintenant, la firme Google, que l'on ne présente plus, a mis au point un nouveau format d'image pour le web, libre et open-source,
WebP. C'est un format d'image qui exploite la compression avec perte et qui se définit comme étant le successeur du très connu
JPEG. Récemment le géant Google a ajouté des nouveaux outils à son format. C'est l'occasion pour nous de parler de ce domaine qu'est la compression ainsi que du format de Google en lui-même.
Compression avec ou sans perte ?
La compression est une opération informatique qui consiste à réduire la place occupée par une donnée (un mot, une musique, une image, mais plus généralement un fichier). Concrètement on effectue donc une
opération de codage qui modifie la représentation du fichier dans le but de le rendre plus petit que l'original. Il y a plusieurs façons de
compresser, des algorithmes utilisent la
compression sans perte, d'autres
avec perte.
Une compression est
sans perte lorsqu'il n'y a pas de perte de données par rapport à l'information d'origine. On ne supprime donc pas de données pour réduire la taille du fichier, mais on réécrit l'information de manière plus concise. Lors de la décompression, le fichier sera identique à celui de départ, qui n'était pas compressé. On utilise ce mode de compression par exemple sur les fichiers audio, où lors du décodage, le son ne sera pas modifié (pas de grésillement).
C'est par exemple le cas du format audio de compression sans perte
FLAC, qui est un
codec libre. Mais c'est aussi le même principe pour des formats comme les très connus
ZIP (ce dernier permet aussi l'archivage des données) et
RAR développé par Eugene Roshal. On retrouve aussi dans cette catégorie, la compression avec l'algorithme
RLE ainsi que le
codage de Huffman.
La compression avec perte opère différemment. En effet, elle supprime des informations qui sont souvent insignifiantes, que nous ne percevons pas (dans des fichiers son, des images, etc.). Dans le cas d'une image, l’œil ne perçoit pas tous les détails de cette dernière, et c'est là que les algorithmes de compression avec perte entrent en jeu. Ils modifient l'image de telle sorte qu'il n’y a presque pas (voire pas du tout) de changement avec l'originale.
Un de ces algorithmes très connus de compression avec perte est le
JPEG. Pour compresser une image via cette norme, on effectue
une suite de six étapes. Bien que ces méthodes avec perte soient parfois appelées
compression irréversible, le JPEG a la possibilité de décompresser les images en effectuant les étapes dans le sens inverse. Le
récent format WebP fait aussi partie de ces formats de compression avec perte.
WebP le format d'image de Google
Précédé par le codec pour la compression vidéo
WebM, le format de compression d'images libre, WebP a vu le jour il y a quelque temps déjà grâce aux ingénieurs de Moutain View. Ce format permettrait de transporter
des images plus légères d'environ 39 % par rapport aux formats déjà disponibles (principalement le JPEG, mais aussi le JPEG 2000).
La firme justifie la création de son nouveau format de compression d'images en évoquant le fait de vouloir réduire la quantité de données qui circule sur la toile.
Selon les développeurs de Google, réduire la taille des images, c'est réduire le temps de chargement des pages Web et améliorer la fluidité de la navigation. En effet, les images et les photos représenteraient environ 65 % des données reçues lors de la consultation de différentes pages Web.
Comment ça marche ?
Une image
au format WebP
C'est donc avec cette perspective là que les développeurs de Google ont élaboré WebP. Pour créer leur algorithme, ils se sont servi de la même technologie employée par le codec
VP8, un format de compression vidéo (déjà à l'origine du format vidéo WebM).
RIFF leur a aussi été relativement utile. C'est un ensemble de spécifications pour les fichiers multimédias (par exemple, les formats WAV, AVI et PAL sont tous conformes aux spécifications RIFF). L'idée, lors de la conception de cet algorithme, était alors d'utiliser une compression de type prédictif.
WebP utilise donc un codage prédictif qui se sert des valeurs des blocs de pixels voisins pour
prédire les valeurs d'un bloc. Il encode ensuite la différence entre la valeur réelle et la
prédiction. Il y a souvent des valeurs nulles (prédiction correcte), c'est notamment dans ce cas que la compression est efficace.
Des modifications récentes
Actuellement, le format d'image du géant est pris en charge par les navigateurs Chrome 9 et supérieur. Google a récemment mis à jour les outils de conversion pour les sytèmes d'exploitation Linux, OS X, et Windows 32 bits et 64 bits. Vous pouvez d'ailleurs retrouver le codec WebP pour Windows sur
la page du projet.
WebP, le format web de demain ?
Pour le moment, WebP ne peut encore pas prétendre prendre la place du très célèbre JPEG. Les développeurs doivent encore implémenter un
canal alpha. C'est en quelque sorte une couche supplémentaire (celles de base étant les couches bleue, rouge et verte) qui permettra au format de gérer la transparence des images. Néanmoins, la capacité de WebP de réduire de manière significative la taille des images sur le disque dur ou sur Internet représente un certain intérêt pour les éditeurs.
Malgré la critique que WebP a fait naître, Google est bien déterminé à percer avec son format. Même si les employés de la firme admettent que c'est
un défi sérieux, et surtout difficile.
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