Google est poursuivi en justice pour avoir collecté secrètement des données aux dépens des utilisateurs Android,
Par le biais de transmissions cachées et non approuvées vers ses serveurs
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Il faut par ailleurs noter que Google a conçu le système d'exploitation Android pour recueillir de grandes quantités d'informations sur les utilisateurs. De cette manière, elle génère des milliards de profits par an tout en vendant de la publicité numérique ciblée. Mais pour ce faire, le géant du web doit également s'approprier illicitement les biens de ces utilisateurs, dont les données de leurs téléphones portables.
« Google oblige en effet ces utilisateurs à subventionner sa surveillance en programmant secrètement les appareils Android pour qu'ils transmettent constamment des informations sur les utilisateurs à Google en temps réel, s'appropriant ainsi les précieuses données cellulaires que les utilisateurs ont achetées. Google fait cela, dans une large mesure, pour son propre bénéfice financier, et sans informer les utilisateurs ni demander leur consentement », peut-on lire sur la plainte.
Cet échange secret ne concerne pas du tout les données envoyées par Wi-Fi. Il en va de même pour les données envoyées via une connexion cellulaire en l'absence de Wi-Fi dans le cas où un utilisateur Android opte pour un programme connecté au réseau. En effet, les plaignants sont très inquiets des données envoyées aux serveurs de Google, étant donné qu'elles ne sont pas le résultat d'une interaction délibérée avec un appareil mobile.
« Google a conçu et mis en œuvre son système d'exploitation et ses applications Android pour extraire et transmettre de grands volumes d'informations entre les appareils cellulaires des plaignants et Google en utilisant les allocations de données cellulaires des plaignants. Le détournement par Google des allocations de données cellulaires des plaignants par le biais de transferts passifs se produit en arrière-plan, ne résulte pas de l'engagement direct des plaignants avec les applications et les propriétés de Google sur leurs appareils, et se produit sans le consentement des plaignants », a indiqué la plainte.
Ces transferts passifs de données sont effectués de trois manières différentes. La première se produit lorsque les appareils mobiles sont en état de veille complète (toutes les applications étant fermées). La seconde, qui transfère un volume plus important, se produit lorsque les appareils mobiles sont stationnaires et intacts, mais avec une ou plusieurs applications ouvertes et inutilisées. Le troisième, qui transfère encore plus de données, se produit lorsque les utilisateurs utilisent leur Android, en interagissant avec lui ainsi qu'en visitant des pages web ou en utilisant des applications.
En guise de confirmation à ces allégations, une analyse commandée par l'avocat des plaignants a procédé à un test sur un nouvel appareil mobile Samsung Galaxy S7 tout en mettant les paramètres standard par défaut. Il a connecté l’appareil à un tout nouveau compte Google et ne l’a pas connecté au Wi-Fi. Le résultat du test a montré que l’appareil, qui est en état de veille, « envoyait et recevait 8,88 Mo / jour de données, 94 % de ces communications ayant lieu entre Google et l'appareil. » Le téléphone portable, avec toutes les applications fermées, a transféré des informations vers et depuis Google environ 16 fois par heure, ce qui représente environ 389 fois en 24 heures.
« Beaucoup de ces communications étaient composées de fichiers LOG, qui sont des fichiers produits automatiquement qui contiennent un enregistrement de certaines informations de base telles que les réseaux disponibles, les applications ouvertes et les paramètres du système d'exploitation. Les fichiers LOG ne sont généralement pas sensibles au facteur temps, et leur transmission pourrait facilement être retardée jusqu'à ce que le Wi-Fi soit disponible », a affirmé la plainte. « Google pourrait également programmer Android pour permettre aux utilisateurs d'activer les transferts passifs uniquement lorsqu' ils sont sur des connexions Wi-Fi, mais elle a choisi de ne pas le faire. Au lieu de cela, Google a choisi de simplement profiter des allocations de données cellulaires des utilisateurs afin de pouvoir obtenir des informations de ces derniers à toute heure du jour, où qu'ils soient et quoi qu'ils fassent », soulignent les plaignants.
L'étude menée par le professeur Douglas C. Schmidt en 2018 concernant la collecte de données par Google a également révélé que l'appareil Android échange des informations avec Google malgré le fait que le téléphone reste inactif. Le géant de la technologie transmettrait environ 900 fois des données passives en 24 heures, pour une moyenne de 38 fois par heure si l'application Chrome était ouverte.
En faisant la comparaison avec un appareil iPhone, qui est stationnaire, mais qui a un navigateur Safari ouvert en arrière-plan, le résultat a montré que le smartphone d'Apple ne transmettait pratiquement rien à Google. De plus, il n'envoie qu'environ 1/10e des informations transférées à Google depuis l'appareil Android. Alors qu'un téléphone Android transfère secrètement 4,4 Mo de données par jour, soit environ 130 Mo par mois, aux serveurs de Google, un iPhone n'envoie qu'un sixième de cette quantité de données aux serveurs de Google. Ainsi, les produits Google ont un rôle important dans le transfert passif d'informations à la société, alors que la plupart de ces informations sont inutiles.
Avec ces transferts de données cachés de Google, les utilisateurs d'appareils Android perdent environ 1 dollar par mois si leur appareil est déconnecté du Wi-Fi et utilise la connexion cellulaire pour sa transmission passive. La raison en est qu'un Go de données aux États-Unis coûte en moyenne 8 dollars.
« Les utilisateurs ne voient souvent jamais ces publicités préchargées, même si leurs données cellulaires ont déjà été utilisées pour télécharger les publicités de Google. Et comme ces préchargements peuvent compter comme des impressions d'annonces, Google est payé pour la transmission des annonces », a encore indiqué le dossier juridique.
Il est important de rappeler que ces collectes de données passives ne sont pas mentionnées dans les conditions d’utilisation de Google, sa politique de confidentialité ou encore dans les conditions d'utilisation de Google Play.
« Nous recueillons des informations sur les applications, les navigateurs et les appareils que vous utilisez pour accéder aux services Google... Nous recueillons ces informations lorsqu'un service Google sur votre appareil contacte nos serveurs - par exemple, lorsque vous installez une application du Play Store ou lorsqu'un service vérifie les mises à jour automatiques. Si vous utilisez un appareil Android avec les Google apps, votre appareil contacte périodiquement les serveurs de Google pour fournir des informations sur votre appareil et votre connexion à nos services », peut-on lire dans les colonnes de la politique de confidentialité de Google.
Source. : Plainte