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mercredi 24 septembre 2008

Hitler et le mythe de la race Aryenne

Le svastika(croix gammée) indien dans l'Occident moderne :

La découverte dès le XVIIIe siècle de la parenté entre les langues d'Europe et des langues du Nord de l'Inde avait éveillé beaucoup d'intérêt. L'Inde est devenue pour les intellectuels mal à l'aise avec les religions judéo-chrétiennes une alternative au monde méditerranéen comme source de la civilisation européenne. L'archéologue Heinrich Schliemann, en collaboration avec les spécialistes de sanskrit Emile Burnouf et Max Müller, fut le premier à proposer que les symboles grecs découverts sur le site supposé de Troie étaient un symbole typiquement indo-européen, avatar du svastika indien, et que les Aryens pouvaient être des ancêtres des Européens. Tout ceci a probablement joué un rôle dans le choix d'un symbole indien et d'ancêtres aryens par le parti nazi. Adolf Hitler s'est servi du svastika indien comme symbole de l'aryanisme, alors que telle n'est pas sa fonction première (ce symbole n'ayant jamais été propre aux ārya, « noble », l'un des premiers groupes sociaux distingués en Inde et à l'origine du système des castes). Le svastika était particulièrement familier des Britanniques ayant servi dans l’armée des Indes, comme Rudyard Kipling, dont les livres étaient protégés par une couverture portant ce signe jusqu'à ce que le symbole ne devienne trop lié au nazisme. L'une des nouvelles de Histoires comme ça (édition 1911), "Le crabe qui jouait avec la mer", incluait une illustration pleine page par l'auteur représentant un socle de pierre en forme de svastika, mentionné dans la légende comme "marque magique", effacé dans les éditions ultérieures.

Svastika sur une édition de 1911 de Rudyard Kipling
À partir de la fin du XIXe siècle et jusque peu avant la Seconde Guerre mondiale, le svastika a joui d'une certaine popularité dans le monde occidental. Il fut employé comme porte-bonheur, par exemple sur des cartes de vœux anglaises ou sur des pendentifs de montre de poche publicitaires émis en 1925 par Coca-Cola. Il fut adopté comme emblème par des clubs sportifs, des organisations, des entreprises et même des unités militaires, mais dans un esprit sans rapport avec l'idéologie nazie.
Les Boy Scouts de Grande-Bretagne l'adoptèrent pour des badges, particulièrement la fleur de lys à laquelle Baden-Powell l’ajouta en 1922 ; il avait probablement rencontré ce signe en Inde. Il fut retiré en 1935 du fait de son usage par le parti nazi.
Le British National War Savings Committee l'utilisa pendant la Première Guerre mondiale.
Les billets émis par le gouvernement provisoire russe en 1917 portaient un svastika.

La Croix gammée : Svastika noir sur fond blanc, symbole de l'Allemagne nazie
Le svastika fut l'emblème de l'armée de l'air finlandaise jusqu'en 1945. Cela peut entraîner une confusion avec le symbole nazi, d'autant que la Finlande a combattu aux cotés de l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale. En fait, le premier appareil de l'aviation finlandaise, créée en 1918 à l'occasion de la guerre civile qui eut lieu cette année-là, fut offert par le comte suédois Eric von Rosen, dont l'emblème était un svastika bleu symbole de chance. Le signe fut donc adopté comme emblème des forces aériennes nationales, comme le montrent de nombreuses photos d'époque ; il fut abandonné à l'issue de la guerre, sur recommandation de la "Commission de surveillance". Il était également présent sur les médailles de guerre dessinées par Axel Gallen-Kallela en 1918–19 (croix Mannerheim). L'emblème Lotta Svärd des auxiliaires féminines, conçu par Eric Wasström en 1921, représente un svastika et des roses ; il fut changé en 1963. Néanmoins, le svastika (non-nazi) n’est pas totalement tombé en défaveur en Finlande et vient d’y être réadopté (2005) comme emblème de l’Armée de l’air. Cependant, les appareils de l'armée de l'air finlandaise continuent d'arborer la cocarde blanche et bleue.[2]
L'armée de l'air lettonne utilisa également un svastika (appelé Pērkonkrusts, "croix du [dieu-]tonnerre") de 1918 à 1934. D'autres unités l'utilisèrent comme insigne. Des organismes lituaniens, au nombre desquels le mouvement fasciste Perkonkrusts, le choisirent comme emblème.

le logo de la compagnie suédoise ASEA de 1800 à 1933
Le svastika fut le logo de la compagnie suédoise ASEA, désormais dans le groupe Asea Brown Boveri, de 1800 à 1933.
La compagnie de navigation islandaise Eimskip, fondée en 1914, utilisait encore jusque récemment un svastika.
La tête d'Indien qui sert de symbole à l'Escadrille La Fayette, à l’origine un groupe de volontaires américains arrivés en France en 1916 pour soutenir l'effort de guerre, comporte comme ornement un svastika.
La Société Théosophique fondée à New York en 1875 avait adopté le svastika bouddhique dans son sceau.
Des équipes locales canadiennes de hockey ont utilisé le nom “Swastika” (orthographe courante en anglais) : à Edmonton dans l’Alberta vers 1916, à Fernie en Colombie-Britannique vers 1922 et à Windsor en Nouvelle-Écosse, les maillots de cette dernière étaient ornés du signe.
La présence du symbole dans les traditions religieuses de tribus indiennes explique les nombreuses apparitions du svastika aux États-Unis, dans le Sud-Ouest et sur l’artisanat tribal en particulier. Ainsi, les bornes des routes départementales d’Arizona portèrent jusqu’en 1940 une pointe de flèche marquée d’un svastika. Charles Lindbergh avait fait peindre un svastika sur le moyeu de l'hélice de son Spirit of Saint-Louis, ce qui n'est pas, a priori, à mettre sur le compte de ses sympathies ultérieures pour le parti nazi. La 45e division d’infanterie de l’armée américaine eut comme emblème un svastika jaune sur fond rouge jusqu’en 1930, année où il fut changé en « oiseau-tonnerre », créature mythologique amérindienne. Au début de la Seconde Guerre mondiale, les tribus Navajos, Apaches, Tohono, O'odham et Hopis renoncèrent officiellement à son usage sur leurs objets usuels et créations artistiques.
À titre anecdotique, il existait encore récemment au Sud de Dublin une entreprise de blanchisserie nommée « Swastika Laundry ».
Une localité du Nord de l’Ontario fondée en 1906, aujourd’hui bourgade de Kirkland, porte le nom de Swastika, qu’elle a toujours refusé d’abandonner malgré les pressions. Une société minière, « Swastika Mining Company », y fut fondée en 1908 en vue de la prospection d’or.

REF.:

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