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MONTRÉAL - Le tout premier test de dépistage de la drogue du viol dans les boissons alcoolisées apparaîtra bientôt sur les tablettes des pharmacies du Québec. Son inventeur, Stanley Grossman, est un ancien professeur de l’Université McGill qui habite en Grande-Bretagne depuis quelques années.
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Une petite pipette, fournie dans un étui de plastique de la grosseur d’une carte de crédit, permet de prélever un échantillon du contenu d’un verre d’alcool. Il suffit ensuite de déposer quelques gouttes sur un papier buvard, et d’attendre quelques secondes pour obtenir le résultat. Si la couleur du papier change, c’est que le verre d’alcool en question contient de la drogue.
«Au moindre doute, il est possible de vérifier si une substance a été ajoutée au contenu de notre verre. On peut ainsi savoir si quelqu’un nous a drogué à notre insu et, si c’est le cas, demander de l’aide», explique le porte-parole d’Alcotest Québec, Stéphan Lepage.
Les consommateurs pourront se procurer ce gadget dès le mois d'août, notamment dans les pharmacies de la bannière Jean-Coutu, au coût approximatif de six dollars le test.
Les propriétaires de bar enthousiastes
La Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec accueille avec enthousiasme ce nouvel outil dépisteur.
«Nous allons recommander à nos membres de s’en procurer et d’en vendre à leurs clients, car c’est un produit sécuritaire. On en entend moins parler dans les médias, mais les agressions à l’aide de drogues du viol existent toujours. Nous avons reçu des plaintes par le passé et en recevons encore aujourd’hui», explique le président de la Corporation, Renaud Poulin.
La prudence demeure de mise
Le Service de police de la Ville de Montréal a refusé de commenter l’arrivée de ce produit. De son côté, le chercheur Jean-François Boivin, épidémiologiste à l’Hôpital Hôpital général juif, trouve l’idée «intéressante», mais doute de la popularité qu'aura le «Drink Détective» auprès des jeunes fêtards.
«L’effet de ces drogues, qui est comparable à l’ivresse et qui provoque une perte de contrôle, n’est pas immédiat. Il y a un délai. En cas de doute, il est possible d’effectuer le test avant de ressentir un malaise», souligne-t-il.
De son côté, le Regroupement des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) accueille avec retenue l’arrivée du «Drink Détective», rappelant que la prudence élémentaire demeure le meilleur moyen de se protéger contre les drogues du viol.
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