MONTRÉAL – La région de Montréal a vécu une hausse record du prix de l'essence depuis mardi, le litre se détaillant jusqu'à 1,53 $ le litre mercredi matin.
Selon Carol Montreuil, vice-président de la division de l'est de l'Institut canadien des produits pétroliers, le prix actuel est le fruit d'une tendance haussière qui s'est développée depuis plusieurs mois. Il a ajouté que la volatilité du prix de l'essence pourrait avoir des avantages pour les consommateurs.
« Il y a des fois où nous sommes sous le prix d'acquisition, parfois nous sommes en hausse. Ce qu'il faut regarder, c'est sur une longue période, si l'on s'en tire bien », a affirmé M. Montreuil.
Malgré les soubresauts des prix de l'essence, il soutient que la marge des détaillants reste stable. «Ce qu'on remarque quand on compare les chiffres d'une année à l'autre, la marge moyenne qu'un consommateur paie à un détaillant ne varie pas beaucoup. Elle est toujours autour de 5 à 6 sous le litre», ajoute-t-il.
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Le porte-parole du CAA-Québec, Cédric Essiminy, estime pour sa part que la marge des détaillants est exagérée.
« Le coût d'acquisition est à 1,43 $ selon nos calculs de mardi. [...] On comprend lorsqu'il y a augmentation sur les marchés mondiaux, mais ce n'est pas une raison pour que les détaillants en profitent pour se graisser la patte », a-t-il répliqué.
Il suggère aux automobilistes de Montréal de planifier leur déplacement et de réduire leur achat d'essence au cours des prochains jours. Selon lui, la stratégie adéquate serait de se contenter de « 20 à 25 $ d'essence selon le véhicule ».
M. Essiminy croit néanmoins que l'idée d'un prix plafond serait désavantageuse pour les consommateurs. Il évoque notamment des études qui démontrent qu’un « prix plafond n'est pas synonyme de meilleur prix ».
De l’autre côté de l’Atlantique, le gouvernement français a annoncé, le 28 août une diminution du prix de l'essence pouvant aller « jusqu'à 6 centimes d'euro (0,08 $ CAD) » par litre.
Le ministre de l'Économie et des Finances français, Pierre Moscovici, avait soutenu que le gouvernement entendait limiter l'appétit pantagruélique des pétrolières.
« J'ai négocié et obtenu un coût d'arrêt à la hausse des prix », s'était-il félicité au terme des discussions avec les professionnels de la filière pétrolière.
Ainsi, l'État français et les pétrolières assument chacun la moitié de cette baisse. Cette mesure « sera mise en place pour trois mois », avant de « mettre en place un mécanisme plus pérenne », déclarait le ministre Moscovici.
Si le dispositif s'avère coûteux pour l'État français, il reste plus simple que le gel des prix initialement prôné par le président François Hollande. Une réduction des taxes sur le carburant risque toutefois de coûter cher à l'état français, au moment où il s'engage dans une lutte aux déficits publics.
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