Si Sam Fisher ne peut souffrir les idiots, il se fait une joie de les faire souffrir en retour.L’ex-espion rebelle au visage sombre et à la voix graveleuse revient en force dansSplinter Cell Conviction, cinquième mouture de la célèbre série d’action infiltration d’Ubisoft Montréal. Cette fois, la vengeance est au menu.Le scénario deConviction reprend trois ans après les événements de Splinter Cell: Double Agent (2006).
Sam Fisher a disparu de la circulation, hors de portée de ses officiers traitants de Third Echelon, une branche secrète du renseignement américain.Un vieux collègue retrouve toutefois Fisher et lui révèle que la mort de sa fille dans un accident de voiture, des années auparavant, n’avait rien d’accidentel.
Fisher est de nouveau en mission, mais cette fois, à l’extérieur du cadre de Third Echelon et avec l’objectif personnel de retracer et de punir les meurtriers de sa fille. Ses recherches le mènent sur les traces d’un complot terroriste domestique qui prévoit l’explosion de gigantesques bombes à pulsion électromagnétique à Washington, D.C., avec la Maison-Blanche comme cible principale de l’attentat.24
Si tout cela rappelle étrangement un épisode de 24, disons simplement que Sam Fisher et Jack Bauer auraient plusieurs trucs à partager s’ils venaient à se rencontrer. Ainsi, les inconditionnels de la sérieSplinter Cell devront aborder Conviction l’esprit ouvert, puisque le ninja hi-tech invisible des jeux précédents a disparu. Les fusillades explosives sont désormais routinières et les tactiques d’interrogatoire de Fisher feraient même grimacer Bauer.
Le jeu se déroule en mode flashback avec d’occasionnels sauts vers le présent. Cette technique narrative fonctionne à merveille ici pour mettre en scène ce qui semble culminer en une trahison des plus choquantes.
Plus d'action, moins d'infiltration
L’approche plus axée sur l’action de Convictionpermet par exemple à Fisher de s’abattre sournoisement sur un ennemi en contrebas, de lui briser le cou et de descendre trois autres ennemis d’une balle en plein crâne en moins de temps qu’il faut pour le dire. Rien de subtil, mais d’une redoutable efficacité.
Des rues de Malte aux entrailles du quartier général de Third Echelon jusqu’aux corridors de la fameuse aile ouest de la Maison-Blanche, le visuel est réussi et le jeu se contrôle bien. Par contre, une conception moins linéaire des niveaux aurait été préférable et les ennemis ont tendance à rompre le sentiment d’immersion avec leur comportement robotique et verbeux.
La campagne principale implique bien 10 à 12 heures d’action presque toujours entraînante. Le mode coop en ligne de Conviction rajoute du millage au jeu, avec ses quatre antépisodes situés en Russie dans lesquels deux joueurs œuvrent ensemble, respectivement en tant qu’agent de Third Echelon et sa contrepartie russe.
Il y a également une poignée de sérieux modes multijoueurs coopératifs et compétitifs. Le nouveau Sam Fisher ne fera pas l’unanimité, mais Convictionplaira certainement à ceux qui ont toujours souhaité voir Fisher se faire moins discret et tirer plus souvent.
De tous, ce Splinter Cell est le plus bruyant, le plus impétueux, le plus violent et le plus… personnel.
VERDICT
Nouveau champion de l’action lourde au sein de la franchise Splinter Cell, Conviction est divertissant à souhait, mais le jeu s’éloigne résolument de la tradition établie par ses prédécesseurs.
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