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Le Doc Mailloux persiste et signe
MONTRÉAL - Pierre Mailloux le redit: les nombreuses colères explosives de Daniel Bédard en Cour sont tout à fait légitimes et ne font pas de lui un délinquant dangereux ou à contrôler, comme le croit la Couronne. Le psychiatre a cependantdû admettre qu’il lui manquait plusieurs documents sur son patient lorsqu’il a réalisé son expertise.
Celui que l’on surnomme le Doc Mailloux était de retour au Palais de justice de Montréal, mardi, à l’occasion de son contre-interrogatoire au procès de Bédard, un ex-technicien en bâtiment de 52 ans reconnu coupable d’avoir menacé de mort un procureur de la Couronne. Auparavant, il avait été condamné à 54 mois de prison pour avoir menacé trois membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Depuis le début de ses démêlés avec la justice, l’accusé se fait remarquer par ses nombreuses sautes d’humeur virulentes en plein tribunal, de même que les insultes tout aussi crues que variées qu’il adresse aux différents intervenants du monde judiciaire, à commencer par le juge Claude Champagne de la Cour supérieure qui préside les audiences.
La poursuite souhaite le faire déclarer délinquant dangereux ou à contrôler. La psychiatre Renée Fugère de l’institut Philippe-Pinel a d’ailleurs expliqué au tribunal que Bédard souffre de délire paranoïde associé à une personnalité narcissique et qu’il représente un «risque non-assumable» pour la société.
Documents manquants
Vendredi dernier, le Dr Mailloux a fustigé les conclusions de sa consoeur, affirmant que Bédard ne souffre d’aucun trouble mental et qu’il n’a rien d’un délinquant dangereux.
L’expert a de plus longuement critiqué le fait que le Dr Fugère ait rédigé son rapport sans avoir parlé à Bédard directement, puisque ce dernier refusait de lui adresser la parole. Il a été à ce point révolté qu’il a porté plainte contre sa collègue au comité de discipline du Collège des médecins. Le psychiatre a quant à lui interviewé l’accusé pendant une heure et demie à la prison Archambault.
Or, pendant qu’il était contre-interrogé ce matin par la procureure de la Couronne, Me Josée Lemieux, le Dr Mailloux a mentionné qu’il n’a jamais pris connaissance de certains documents pouvant illustrer le comportement orageux que peut adopter Bédard à l’occasion. On parle notamment des notes sténographiques et enregistrements des audiences, de même que les notes d’agents correctionnels avec lesquels l’accusé a eu maille à partir.
Il faut toutefois préciser que Bédard a congédié l’avocat de l’Aide juridique qui le représentait dans le passé, peu de temps avant que le Dr Mailloux soit appelé à témoigner.
Malgré tout, le témoin n’a pas semblé trop préoccupé par ce manque de détails. «J’aurais pu me noyer dans une mer d’informations peu pertinentes», a affirmé le Doc Mailloux. Il a plutôt martelé de nouveau que les élans de frustration de son patient étaient intimement liés au fait que celui-ci a été interné «injustement» à l’Institut Pinel de façon intermittente au cours des cinq dernières années.
«Si vous prenez un esprit sain et que vous l’incarcérez avec rien à faire, il va vous faire des "freegames"», a-t-il déploré.
«Quand il est respecté dans ses droits, il peut être très respectueux et capable de collaborer. Présentement, il est méfiant et il a de saprées bonnes raisons de l’être.»
Pendant ce temps, debout dans le box des accusés, Daniel Bédard est apparu beaucoup moins enflammé qu’à l’habitude, possiblement en raison de la présence du Dr Mailloux, un homme qu’il qualifie de «vertueux». Il s’est cependant impatienté à quelques reprises en voyant ses objections être systématiquement rejetées par le juge Champagne.
Daniel Bédard reviendra devant le tribunal le 24 novembre pour la suite des audiences.
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c'est le meilleur psychiatre au pays: