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Cinquante ans après la disparition des langes en tissu, des maternités françaises reviennent aux couches lavables, un choix plus écologique qu'économique qui peine encore à convaincre les familles.Faut revenir a la tradition de nos grands-mères,a notre économie et au respect de notre l'environnement,et non a des solutions de rapide que nous offre les grosses cie $$$ !
La couche jetable, symbole de la libération des femmes, ne cède que timidement du terrain devant son homologue lavable qui fait son grand retour, un mouvement venu d'Europe du Nord.
Au CMCO (Centre médico-chirurgical et obstétrical) de Schiltigheim, près de Strasbourg, plus importante maternité d'Alsace avec 3.400 naissances par an, les fesses des bébés ne sont plus emmaillotées qu'avec du tissu depuis le 1er janvier 2010, soit six à sept tonnes de déchets évités chaque année.
Depuis le 1er novembre 2010, les maternités de Lons-le-Saunier et de Dôle, dans le Jura - respectivement 1.200 et 900 naissances par an - réservent une chambre «test» aux couches lavables et généraliseront cette pratique en 2012.
Les mères qui préfèrent le jetable devront apporter leurs propres couches.
«Nous avons réfléchi à la question de notre impact écologique, mais c'est aussi une démarche d'éducation comportementale de la société», explique Catherine Jeanneret, sage-femme de la maternité de Lons, dont elle est un cadre.
Sous l'impulsion du Grenelle de l'environnement, la certification hospitalière 2011-2014, délivrée par la Haute autorité de santé, intègre «pour la première fois dans l'histoire», un volet développement durable, ajoute-t-elle.
Des études estiment à environ une tonne par nourrisson et par an le poids des couches usagées qui sont incinérées.
Elles représentent 2,1% des déchets ménagers, dit dans une note le Conseil général du Bas-Rhin qui soutient l'expérience avec l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).
Régression?
«Malgré les lavages, les couches lavables comparées aux couches jetables consomment 3,5 fois moins d'énergie, 2,3 fois moins d'eau, 8,3 fois moins de matières premières non renouvelables, 90 fois moins de matières premières renouvelables», ajoute-t-il.
Conçues par une association locale, Alsace éco-services, qui en assure la gestion et le lavage, les couches n'ont plus rien à voir avec les langes à épingle à nourrice des grands-mères.
De même forme que les jetables et fermées par des bandes auto-agrippantes, elles sont confectionnées dans un molleton de coton biologique et de chanvre. Seule concession au jetable, un voile de cellulose récupère les selles.
A Lons-le-Saunier, l'indice de satisfaction des mères est de 15,34 sur 20, mais toutes étaient volontaires. A la maternité de Roubaix (Nord) où elles peuvent opter entre jetable ou lavable depuis 2008, seules 10% font le second choix.
A Schiltigheim, si 90% des mères s'inscrivent au départ dans la démarche de la maternité, elles ne sont plus que 60 à 70% au bout de trois jours, selon Nadine Knezovic, une sage femme.
Combien continuent à la maison ? Difficile de le savoir.
Alsace éco-services ne compte encore qu'une trentaine de familles clientes dans l'agglomération strasbourgeoise.
Le prix peut constituer un obstacle. L'investissement de départ, pour une famille qui choisit de laver ses couches, sera d'environ 300 euros pour une vingtaine de changes.
Si elle opte pour le service «clés en main» d'Alsace éco-service, ce sera «entre 14 et 20 euros par semaine», souligne son responsable, Stéphane Piette, soit sensiblement la même dépense que pour des couches jetables de marque mais plus cher que pour des premiers prix.
Note:
Une seule couche réutilisable remplacerait 230 couches jetables !
