Le Soleil, Patrice Laroche
«Crowdbase, c'est du genre: ça passe ou ça casse. Ça va devenir une entreprise de plusieurs centaines de millions... ou ça va planter», croit son cofondateur Albert Dang-Vu.
Pas étonnant que son nouveau bébé, Crowdbase, suscite de l'intérêt. À 34 ans, Albert Dang-Vu est considéré par les investisseurs comme un «entrepreneur d'expérience». Et le projet qu'il vient de lancer est carrément le plus ambitieux de sa carrière.
«Crowdbase, c'est du genre: ça passe ou ça casse. Ça va devenir une entreprise de plusieurs centaines de millions... ou ça va planter», dit le jeune homme.
Réinventer la gestion des connaissances
Pour cette nouvelle aventure, Albert Dang-Vu s'est allié à Sébastien Morin, l'ancien directeur du marketing interactif de DuProprio qui l'avait rejoint chez Mirego.
Ce qu'ils veulent faire n'est pas simple à expliquer. Crowdbase veut réinventer la façon dont les entreprises recueillent et gèrent leur information. Pour ça, ils ont conçu une plateforme à mi-chemin entre l'intranet, le réseau social et le système de courriel qui structure automatiquement l'information et l'organise par thèmes.
«On veut que Crowdbase devienne le cerveau central des entreprises, explique Albert Dang-Vu. On veut que tout le savoir y soit centralisé.»
Cette plateforme permettra aux employés de poser des questions à leurs collègues et de partager des commentaires, des notes, des hyperliens.
«Actuellement, il y a plein d'informations qui circulent dans une entreprise via les courriels, et bien souvent, elle se retrouve perdue et n'est pas accessible à tous, dit M. Dang-Vu. On veut remplacer ça.»
Surtout, la plateforme sera accessible sur n'importe quelle tablette ou téléphone intelligent.
La compétition? Elle viendra de partout, admet M. Dang-Vu, conscient qu'il existe une myriade d'outils de travail destinés aux entreprises.
«Là où on va se distinguer, c'est avec le mobile, dit-il. Si tu me demandes ce qui va se passer dans cinq ans, je vais te répondre: mobile, mobile, mobile. Actuellement, les systèmes ne sont pas pensés pour le mobile. Les gens les conçoivent pour les ordinateurs de bureau, puis les adaptent pour les outils mobiles. Mais quand on crée un système qui est pensé d'abord pour le mobile, ça change complètement la perspective.»
Les investisseurs, en tout cas, y croient. Crowdbase est d'abord né comme un projet périphérique de Mirego, et ce sont les ressources de cette dernière qui y ont été investies. Mais en juin dernier, l'entreprise a décroché 700 000$ auprès de deux fonds de capital-risque québécois, iNovia et Real Ventures, ainsi que d'une poignée d'anges financiers.
Une centaine d'entreprises à travers le monde sont actuellement en train de tester le produit. Crowdbase recueille leurs commentaires, lance de nouvelles fonctionnalités, améliore son produit. Le lancement officiel est prévu «dans quelques mois».
«Mirego, c'est le placement sécuritaire, et Crowdbase, c'est le placement risqué, dit M. Dang-Vu en parlant de ses deux entreprises. Mais on pense que le potentiel est immense et on va tout faire pour que ça marche.»