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Cliché
Le profil type du pirate: un ado qui vit chez ses parents
MONTRÉAL – Le directeur du Centre international de criminologie comparée (CICC), Benoit Dupont, présentera le 2 avril, à Montréal, une étude sociologique portant sur une dizaine de pirates de 17 à 27 ans arrêtés au Québec en 2008, et tentera de répondre à la question: «Pourquoi les pirates informatiques vivent-ils encore chez leurs parents?»Les pirates informatiques ne sont pas capables de tirer un profit criminel de leurs actes, selon M. Dupont, par ailleurs titulaire d'une Chaire de recherche du Canada en sécurité et technologie. «Ils sont capables de faire beaucoup de dommages aux ordinateurs dont ils prennent le contrôle, mais ils n’ont pas de compétence de monétisation», a-t-il affirmé.
«Ce n’est pas aussi simple de faire des profits faramineux, a-t-il ajouté. Il faut aussi maîtriser des compétences sociales, or leurs équipes sont assez dysfonctionnelles.»
Après avoir légalement exploité les disques durs des accusés, M. Dupont a constaté qu’au début, «le groupe étudié était assez soudé, mais qu’au bout de deux ans, il y avait beaucoup de conflits et de disputes.»
Les pirates informatiques ne se connaissent pas vraiment entre eux, car ils n’ont que des liens virtuels, d’après cet expert. Ils sont jeunes et impulsifs, parfois issus de milieux modestes ou défavorisés, et sont plus ou moins ancrés dans l’adolescence.
Certains ont déjà un dossier criminel. «Les Anonymous, par exemple, ont eu des interactions avec le système de police (petit trafic de drogue, voies de fait, etc.)», a indiqué Benoit Dupont, qui estime que ce phénomène «est un prolongement de la petite délinquance qui autrefois se composait de gangs de rue.»
La conférence aura lieu le mardi 2 avril de 19 h à 22 h, à l’Université de Montréal, Carrefour des arts et des sciences, salle C 2059, 3150, rue Jean-Brillant.