Sciences : du rififi autour de la technique CRISPR
Nous vous en avons parlé plus d'une fois, la technique CRISPER-CAS9, qui permet de manipuler l'ADN
avec une facilité déconcertante par rapport aux technologies
existantes, s'annonce clairement comme l'une des découvertes les plus
importantes de la génétique. Pourtant, aujourd'hui, la machine
s'emballe... en bataille juridique et dangers éthiques...
On accorde aujourd’hui la création de cet outil à la Française
Emmanuelle Charpentier et à l’Américaine Jennifer Doudna. Les deux
chercheuses, qui s’étaient rencontrées lors d’un séminaire en 2011,
avaient détourné un mécanisme de défense immunitaire de certaines
bactéries contre des virus pour retoucher ou réécrire le génome d’un
organisme vivant. Un couper/copier-coller du vivant, en somme. C’est en
Juin 2012 que leurs travaux paraissent dans Science.
À partir de cette date, les choses s’emballent. Les prix se multiplient, les sollicitations s’enchainent, les chercheuses sont plus que jamais sur le devant de la scène… Mais Feng Zhang, un jeune prodige des sciences travaillant au Broad Institute – un centre de recherches biomédical et génomique affilié au MIT et à Harvard -, a reçu une « récompense » plus que valide : le célèbre bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO) lui a accordé le premier brevet relatif à CRISPER-CAS9.
Pourquoi à lui plutôt qu’aux deux chercheuses ? Tout simplement parce Feng Zhang a apporté la preuve qu’il avait compris de lui-même la même chose et ce avant les deux scientifiques. Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, qui ont, elles aussi, chacune créé une startup pour utiliser cette technique, ont saisi l’USPTO pour faire réexaminer ce brevet, une procédure qui pourrait prendre de longs mois, voire des années. Dans l’intervalle, la technique sera peaufinée. Et d’ici là, la révolution technologique de la médecine génétique, la « chirurgie du génome« , comme baptisée par Emmanuelle Charpentier, pourra avoir lieu.
Et à partir de ce moment-là, il faudra faire très attention aux questions éthiques soulevées par ce genre de pratique. Introduire des gènes humains dans des foetus d’animaux pour développer des organes transplantables à l’homme, faire naitre des vaches sans corne, éradiquer les moustiques Anopheles gambiae – principaux responsables du paludisme -, les possibilités sont infinies. Mais sont-elles éthiques ? Sans risque ? Pour Emmanuelle Charpentier, il y a encore du chemin à parcourir, « la technique n’en est pas encore là« , estime-t-elle.
Un avis qui n’est pas partagé par tous. Pour le médecin Laurent Alexandre, fondateur de la société de séquençage de l’ADN DNAVision, « la société est profondément transhumaniste. Les gens sont prêts à tout accepter pour moins vieillir, moins souffrir, moins mourir. Quels arguments pourra-t-on opposer, demain, aux parents qui voudront que leur bébé naisse sans la mucoviscidose ou telle forme de myopathie ? » Difficile de savoir où tout cela nous mènera…
À partir de cette date, les choses s’emballent. Les prix se multiplient, les sollicitations s’enchainent, les chercheuses sont plus que jamais sur le devant de la scène… Mais Feng Zhang, un jeune prodige des sciences travaillant au Broad Institute – un centre de recherches biomédical et génomique affilié au MIT et à Harvard -, a reçu une « récompense » plus que valide : le célèbre bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO) lui a accordé le premier brevet relatif à CRISPER-CAS9.
Pourquoi à lui plutôt qu’aux deux chercheuses ? Tout simplement parce Feng Zhang a apporté la preuve qu’il avait compris de lui-même la même chose et ce avant les deux scientifiques. Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, qui ont, elles aussi, chacune créé une startup pour utiliser cette technique, ont saisi l’USPTO pour faire réexaminer ce brevet, une procédure qui pourrait prendre de longs mois, voire des années. Dans l’intervalle, la technique sera peaufinée. Et d’ici là, la révolution technologique de la médecine génétique, la « chirurgie du génome« , comme baptisée par Emmanuelle Charpentier, pourra avoir lieu.
Et à partir de ce moment-là, il faudra faire très attention aux questions éthiques soulevées par ce genre de pratique. Introduire des gènes humains dans des foetus d’animaux pour développer des organes transplantables à l’homme, faire naitre des vaches sans corne, éradiquer les moustiques Anopheles gambiae – principaux responsables du paludisme -, les possibilités sont infinies. Mais sont-elles éthiques ? Sans risque ? Pour Emmanuelle Charpentier, il y a encore du chemin à parcourir, « la technique n’en est pas encore là« , estime-t-elle.
Un avis qui n’est pas partagé par tous. Pour le médecin Laurent Alexandre, fondateur de la société de séquençage de l’ADN DNAVision, « la société est profondément transhumaniste. Les gens sont prêts à tout accepter pour moins vieillir, moins souffrir, moins mourir. Quels arguments pourra-t-on opposer, demain, aux parents qui voudront que leur bébé naisse sans la mucoviscidose ou telle forme de myopathie ? » Difficile de savoir où tout cela nous mènera…