Aujourd’hui,
des «social networks» d’un nouveau genre apparaissent. Moins voyeurs
que Facebook, moins narcissiques qu’Instagram, ces «vrais» réseaux
sociaux favorisent les rencontres dans la vraie vie. Connexion.
A l’ère du «digital first», un voyage organisé ne consiste plus
seulement en une formule all inclusive, dont la souscription donne droit
à un bracelet en plastique coloré à garder impérativement sur soi pour
profiter de l’open bar. En plus des mojitos touillés au rhum bon marché,
certains tour-opérateurs, comme
Photo Trek Tour,
Tricia & Co ou
Island Photography aux
Etats-Unis, proposent désormais les services d’un vrai photographe.
Histoire de ponctuer ses vacances d’images bien exposées et savamment
retouchées, à poster sur son compte Instagram ou son profil Facebook
sitôt une connexion wi-fi captée.
Car voilà à quoi se résument les social networks en 2015. Une galerie
d’images égocentriques où le «fish gape» succède à la «duck face»,
assortie d’une myriade de like, au choix: admiratifs, complaisants ou
envieux. Depuis que Mark Zuckerberg a voulu cataloguer en ligne les
physiques de sa promotion de Harvard 2004, Facebook n’a pas changé d’un
clic. Une décennie plus tard, on y trouve moins de personnes
véritablement connectées que de curieux mal dissimulés, moins de liens
d’amitiés authentiques que de «friends» qui n’ont aucun lien entre eux.
Aujourd’hui, des sites doublés d’applications prennent le contre-pied de
ces réseaux «egotripiques» et nous proposent des alternatives vraiment
solidaires, vraiment utilitaires… En somme, vraiment sociales.
Au bonheur des «peupladiens»
Lancé il y a quelques semaines dans les plus grandes villes françaises (Paris, Lyon, Marseille ou encore Grenoble),
Peuplade affirme
sa différence dans un slogan emblématique: ce «réseau social de
quartier» entend connecter les habitants d’une zone géographique
restreinte pour qu’ils se rendent service, s’échangent des adresses ou
organisent des apéros entre «peupladiens.» Condition sine qua non pour
devenir membre? Renseigner son adresse postale, car Peuplade donne dans
l’hyperproximité.
Lire aussi: Chômeur à 50 ans? Comptez sur vos amis plutôt que sur LinkedIn
L’interface du site invite le nouvel utilisateur à dresser le
portrait de ses savoir-faire et de ses pratiques de vie de quartier,
puis à télécharger une photo lui permettant d’être reconnu par les
autres membres. On peut ensuite visualiser, grâce à un système de
géolocalisation, les adhérents les plus proches, et se greffer à un jeu
de piste à Montmartre, à une visite du château de Fontainebleau, ou
troquer des services. C’est ce qu’explique Emma, à Lyon: «Dès que j’ai
besoin de faire garder mon chat ou que j’ai une question sur sa santé,
je poste un message sur le mur d’entraide de ma peuplade. J’ai toujours
plein de monde qui m’aide à trouver une solution.»
Voilà une connexion qui dissimule un véritable échange humain, et
offre la possibilité d’une rencontre en chair et en os. Les personnes
âgées, en particulier, se servent de ces réseaux comme d’un moteur de
convivialité: alors ce soir, c’est bowling ou ciné-club? Même enjeu avec
l’application
Soomville:
ce service de petites annonces 3.0 met en relation des «soomers» (des
utilisateurs à la recherche d’une compétence) et des «soomers
talentueux», qui vont pourvoir valoriser économiquement une possession,
de la perceuse au robot ménager, ou une aptitude, du dog-sitting aux
cours de math. Une manière élégante de parler d’offre et de demande sur
des plateformes où tout est bienveillant. La preuve outre-Atlantique,
avec le site américain Nextdoor, qui rassemble plus de 78 000
utilisateurs: l’expression d’opinions politiques y est interdite, pour
ne froisser personne et éviter la prolifération de messages partisans.
Il faut une masse critique nécessaire pour que l’offre et la demande
s’équilibrent. Peut-être ne sommes-nous pas assez nombreux en Suisse
romande pour que ces réseaux soient vivants
Mauvaise connexion suisse
En Suisse, ce genre d’initiatives n’est pas encore à portée de
souris. Des sites comme Ricardo ou Anibis ne s’inscrivent ni dans une
logique de proximité, ni dans une philosophie de l’économie du partage.
Pourtant, selon une étude menée par le cabinet d’audit et de conseil
Deloitte au printemps dernier, dans les douze prochains mois, 55% des
consommateurs suisses loueront une propriété, des biens ou des services
via une plateforme de «sharing economy.» C’est en faisant ce constat que
Giuseppe Urro a décidé de créer
Freesbee.ch,
un site Swiss made dédié au partage entre particuliers, en ligne depuis
le mois d’octobre. On peut y échanger de l’aide, du matériel, des
savoir-faire. «Pendant longtemps, la réussite individuelle a été
indissociable de l’instinct de possession, explique l’entrepreneur.
Aujourd’hui, on privilégie plutôt les rencontres et la mutualisation.»
Néanmoins, ces projets sont encore rares sur notre territoire.
«La faute n’incombe pas à un décalage spatio-temporel, explique
Olivier Glassey, sociologue spécialisé dans les nouveaux médias à
l’Université de Lausanne. Il y a quelques années, quand Tinder est
apparu, la Suisse a montré qu’elle n’avait pas de retard à déplorer côté
réseaux.» En revanche, on peut avancer que nous pêchons par le chiffre.
Ces applications se développent systématiquement dans des métropoles:
«Il faut une masse critique nécessaire pour que l’offre et la demande
s’équilibrent. Peut-être ne sommes-nous pas assez nombreux en Suisse, en
particulier en Suisse romande, pour que ces réseaux soient vivants»,
analyse l’universitaire. Sans compter que la conjoncture économique
plutôt favorable du pays a fait de l’Helvète un propriétaire acharné
(sauf lorsqu’il s’agit d’immobilier), sans pour autant favoriser
l’avènement d’une société de troc et d’entraide.
«En revanche, on a déjà tendance à utiliser Facebook comme un réseau
de proximité», remarque Olivier Glassey. L’étude des relations
interpersonnelles des utilisateurs, des tags aux conversations
instantanées, démontre qu’ils n’interagissent qu’avec une dizaine ou une
quinzaine de personnes très proches: avouons-le, le mari de la copine
de la meilleure amie, vous ne lui avez jamais parlé. Et pourtant, il
fait partie des plusieurs centaines de relations que compte votre
profil.
Réseaux asociaux
Et si le terme de réseau social tel qu’on l’emploie depuis une
décennie était une imposture? Pour l’enseignant-chercheur, c’est la
sociabilité de chacun qui est mise à mal par Facebook: «Le propre de la
sociabilité d’une personne est d’habiter différents rôles, explique
Olivier Glassey. Je suis à la fois prof, père et copain. Un réseau
généraliste comme Facebook ne peut pas restituer ces différents aspects
de ma vie sociale.» Sur le réseau star, qui se situe aujourd’hui à
mi-chemin entre l’espace de promotion de soi et l’organe de presse, la
civilité est régulièrement bafouée et la solidarité peu concernée. En
dehors d’épisodes viraux consistant à manifester son indignation au
moyen de pancartes improvisées, son soutien par le partage d’un avis de
recherche, les gestes de fraternité y sont extrêmement comptés.
C’est cette dérive que veulent corriger des réseaux comme Freesbee,
Peuplade ou Stootie. Tous veulent reconstruire le lien social banalisé
par les usines à friends. A force de vouloir connecter le plus
d’internautes possible, Facebook, qui rassemblait en juillet dernier
presque 1,5 milliard d’utilisateurs, attaque le ciment communautaire. La
preuve en image avec le travail d’Eric Pickersgill. En effaçant de ses
clichés smartphones et autres tablettes, ce photographe américain montre
combien ces réseaux nous déconnectent les uns des autres, et nous
poussent au «phubbing», néologisme créé en mai 2012 par une agence
australienne pour désigner les personnes qui consultent leurs téléphones
plutôt que de communiquer entre elles.
Sur les «vrais» social networks, chaque clic est une relation
concrète potentielle. «Le principal se passe en dehors du réseau»,
confirme Olivier Glassey. Bienvenue dans la réalité.
Une cachette à bonheur
Des adolescents britanniques ont développé une application pour
stocker les souvenirs heureux que l’on souhaite garder pour soi. Avec
les réseaux sociaux, les jeunes n’ont pas toujours le rapport compulsif
et impudique que l’on imagine. Les travaux de la chercheuse américaine
Danah Boyd avaient déjà montré par exemple qu’ils contrôlaient, bien
plus que les adultes, leur image publique sur Internet. Or une nouvelle
application sort, dont la fonction montre combien les réseaux sont le
lieu d’une pression à laquelle les jeunes cherchent toujours plus à
échapper.
Mieux que le vin ou le chocolat
Memory Star a été développée en Grande-Bretagne par et pour des
adolescents, dans le cadre d’un concours destiné aux jeunes de 14 à
16 ans. Il s’agit d’une sorte de boîte à trésors virtuelle où chacun
pourra stocker les souvenirs qui lui procurent du plaisir, compliments
reçus ou images de moments de bonheur, mais qu’il ne souhaite partager
avec personne. Une cachette numérique où trouver du réconfort dans les
moments de blues.
«Il y a sur les réseaux sociaux une telle pression pour
toujours présenter une image heureuse de soi, quelque chose de très
compétitif», explique Zuzia O’Donoghue, l’une des cinq lycéens du Sussex
à avoir développé l’application. «Qui récoltera le plus de «like»? Qui a
la vie la plus désirable? On affiche en permanence une sorte de
personnage parfait, avec lequel, parfois, on se sent en porte-à-faux.
Memory Star permet de relire ou revoir des choses qui nous ont fait
plaisir, sans se soucier du regard des autres. C’est une collection de
souvenirs pour se faire plaisir et que l’on garde pour soi.»
Une thérapie d’autant plus recommandable que le recours à un stock de
souvenirs heureux s’est révélé, dans diverses études, aussi efficace
pour le moral, et bien meilleur pour la santé, qu’un verre de vin ou une
branche de chocolat. Pour l’heure, l’application n’est disponible que
sur le territoire britannique. Et bien qu’elle vise les jeunes en
priorité, sa simplicité et sa fonction, très dans l’air du temps,
pourraient la rendre populaire auprès de clients de tout âge.
Selon Richard Allan Bartle, il y a 4 sortes d'utilisateurs pour les réseau sociaux:
Types d’utilisateurs 2.0Pour
Bartle, il existerait quatre types intrinsèques de base; ACHIEVER,
SOCIALISER, PHILANTHROPIST et FREE SPIRIT(Trolls). Chacun serait motivé par une
valeur dominante : les relations, l'autonomie, les accomplissements et
le sentiment d'être utile. Il existe deux autres types, dont les motivations sont un peu moins tranchées : les DISRUPTORS et les PLAYERS.En bref
- Les SOCIALISERS sont motivés par les relations. Ils veulent interagir avec les autres et créer des liens sociaux.
- Les FREE SPIRITS sont motivés par l'autonomie. Ils veulent créer et explorer.
- Les
ACHIEVERS sont motivés par leur recherche d'accomplissement. Ils
cherchent à apprendre de nouvelles choses et à s’améliorer. Ils veulent
des défis à surmonter.
- Les
PHILANTHROPISTS sont motivés par l'impression d'être utiles. Leur
besoin est existentiel. Ils forment un groupe altruiste, qui souhaite
donner et enrichir la vie des autres.
- Les
PLAYERS sont motivés par les microrécompenses. Ils feront ce qui est
nécessaire pour obtenir une rétribution de la part d’un système. Ils
sont là pour eux-mêmes.
- Les
DISRUPTORS sont motivés par le changement. Ils veulent généralement
perturber votre système, ce pour forcer des changements qui peuvent être
positifs ou négatifs.
Les
PLAYERS sont heureux de participer à votre jeu, du moins tant que des
points et des récompenses sont offerts. Au contraire, les DISRUPTORS ne
veulent rien en savoir. Quant aux autres, ils ont besoin d’un peu plus
que cela pour les garder intéressés.
Les types d’utilisateurs plus en détail:Les
SOCIALISERS (comme dans mon modèle original) sont ceux qui souhaitent
interagir. Ils aiment être en relation avec les autres. Ils sont
intéressés par les parties du système qui les aide à le faire : c'est
leur source de motivation intrinsèque. Ils sont ceux qui vont
évangéliser vos réseaux sociaux. Les
FREE SPIRITS cherchent à agir librement. Ils ont deux sous-types, les
CREATORS et les EXPLORERS. Les EXPLORERS ne veulent pas se voir limités
dans la manière dont ils effectueront leur périple. Ils sont aussi ceux
qui trouveront le plus de brèches dans un système. Les CREATORS désirent
fabriquer de nouvelles choses. Ils auront les avatars les plus
élaborés. Ce sont ceux qui produiront le plus de contenu. Ils
recherchent l’expression de soi et l’autonomie.Les
ACHIEVERS veulent être les meilleurs, ou à tout le moins accomplir des
choses. Ils sont prêts à s’investir dans un système. Ils font cela pour
eux-mêmes et ne se soucient pas nécessairement d’aller ensuite s’en
vanter. Ils compétitionneront avec les autres, mais de façon à devenir
meilleurs qu’eux. Le système fournit la plateforme, les autres «joueurs»
ne sont que des obstacles à surmonter et à maîtriser. Ils peuvent aussi
être motivés par le statut en tant que représentation de leurs
accomplissements personnels. Ils ont besoin d’un système qui les
enrichira et leur permettra la maîtrise.Les
PHILANTHROPISTS veulent sentir qu’ils font partie de quelque chose de
plus grand qu'eux. Ils veulent donner aux autres et n’attendent rien en
retour. Ce sont ceux qui répondront aux innombrables questions sur les
forums, simplement parce qu’ils ont envie d’aider. Ils veulent un
système qui leur permettra d’enrichir les autres et leur donnera le
sentiment que tout cela a une signification. Les
DISRUPTORS veulent changer les choses autour d’eux, perturber le
système ou les utilisateurs. Ils viennent en deux sous-groupes : les
IMPROVERS et les DESTROYERS. Leurs motivations peuvent être variées.
Parfois, c’est en raison du sens que prennent les choses. Ils pensent
que perturber le système a une plus grande signification, que ce soit
afin d’instruire les créateurs à propos de faiblesses ou pour prouver
que le système est mauvais. Ce pourrait aussi être lié à l’autonomie.
Chez les types intrinsèques, l’autonomie est vécue comme une motivation
positive, source d’exploration et de créativité. Cependant, ce peut
tout aussi bien être pour se libérer du confinement imposé par le
système : comment pouvez-vous avoir une véritable autonomie quand des
règles que vous n’aimez pas sont en place? Ils peuvent éprouver un
sentiment d'accomplissement lorsqu’ils apprennent comment perturber le
système et de par le statut que ces actions leur procurent.Les
PLAYERS sont ceux qui aiment obtenir du succès au sein de votre
système. Ils espèrent voir leur nom bien situé au classement. Ils aiment
le contexte compétitif. Ils sont susceptibles de mettre à profit des
failles pour obtenir un avantage. Ils sont en fait un groupe de types
d’utilisateurs en eux-mêmes, comme on peut le voir ci-dessous. Ils sont
là pour prendre part au jeu et les récompenses extrinsèques les rendent
heureux.Approfondissement du type d’utilisateur PLAYER en 4 sous-groupes
- SELF
SEEKERS : Cherchent à obtenir des microrécompenses pour des actions
que poseraient naturellement un PHILANTHROPIST (par exemple, répondre
aux questions des autres simplement pour obtenir des points.
- CONSUMERS
: Cherchent à obtenir des microrécompenses pour des actions similaires
à celles des ACHIEVERS (par exemple, quand ils accordent leur loyauté,
par la compétition, etc.).
- NETWORKERS
: Cherchent à établir des liens avec les autres de manière à améliorer
leur profil ainsi qu’en raison des récompenses que cela pourrait
apporter.
- EXPLOITERS
: Cherchent à obtenir des microrécompenses par leur utilisation du
système par tous les moyens imaginable (par exemple, en créant des
choses, en en trouvant, en «aimant» des pages Facebook pour recevoir
des prix, en trouvant des failles qui les aideront à gagner).
Comme
vous pouvez le constater, il peut très bien y avoir certains
chevauchements des motivations à l’intérieur même du type
d’utilisateurs PLAYER. Les CONSUMERS et les EXPLOITERS peuvent partager
de nombreuses caractéristiques. La différence, c’est que les
EXPLOITERS tenteront de déterminer les limites du système et la manière
dont cela peut leur profiter, les amenant souvent jusqu’à faire partie
du type DISRUPTOR. De leur côté, les CONSUMERS veulent simplement
obtenir des récompenses au moins d'effort possible. Comme c'est leur
seule motivation, ils compétitionneront avec les autres seulement si
nécessaire.
Interactions possiblesAu sein de votre système, ces différents types d’utilisateurs ont le potentiel de s'influencer.
Par
exemple, les PHILANTHROPISTS sont la figure parentale. Ils sont ceux
susceptibles de vouloir aider tous ceux qu’ils peuvent, sans tenir
compte des motivations des autres. Les EXPLOITERS, au contraire,
utiliseront autant qu’ils le peuvent chaque personne et chaque chose
afin d’obtenir des gains du système.
Les SOCIALISERS et les
NETWORKERS souhaiteront interagir avec les gens. Ils ne chercheront pas à
obtenir quoi que ce soit d'eux. Dans le cas d’un NETWORKER, sa
récompense vient du fait d’être connecté; là où la récompense du
SOCIALISER est de vous connaître et d’interagir avec vous.
Les
SELF SEEKERS n’ont pas vraiment d’intérêt envers les autres personnes
au sein du système, celles-ci ne sont qu’un moyen pour atteindre une
fin (cette fin étant les belles choses qui brillent). De la même
manière, les ACHIEVERS ne sont pas là pour les gens. Ils le sont pour
leur enrichissement personnel. La grande différence ici, c’est que le
SELF SEEKER est celui qui voudra amasser médailles et trophées dans un
système pour montrer son expertise aux autres.
Les FREE SPIRITS
et les CONSUMERS sont ceux qui ont le moins d’impact sur les autres
utilisateurs. Leurs intérêts sont personnels. Ils utilisent le système
pour obtenir ce qu’ils veulent. Les autres utilisateurs ne représentent
pas d’intérêt à leurs yeux.
*Comment créer un système équilibré pour tous les types d’utilisateurs?La
réponse est : au prix d’énormes difficultés, et cela dépend des buts
de votre système. Cependant, si vous revenez au moment où nous avions
seulement
cinq types d’utilisateurs, PLAYERS, PHILANTHROPISTS,
SOCIALISERS, ACHIEVERS et FREE SPIRITS, les choses deviennent un peu
plus claires.
Vous devriez chercher à créer un système qui
suscite l’intérêt des quatre types d’utilisateurs et qui mise sur les
quatre motivations de base. Rendez votre ludification sociale,
donnez-lui un sens et laissez aux élèves une certaine liberté. Puis,
intégrez un système de microrécompenses (points, médailles, etc.)
réfléchi.
Vous voudrez avoir le plus grand nombre possible
d'élèves qui agiront en fonction d'une motivation intrinsèque. Ce sont
eux qui reviendront souvent et continueront à produire du contenu ou à
remplir le rôle qui leur est destiné.
Anticiper les piègesAutant
les PHILANTHROPISTS que les ACHIEVERS peuvent contribuer au jeu. Les
premiers veulent aider tout le monde. Ils aiment répondre aux questions
et guider les joueurs. Les ACHIEVERS peuvent aussi le souhaiter. Ils
souhaitent être les meilleurs – à maîtriser les choses. Ils
souhaiteront donner la meilleure réponse à une question, pas tant pour
aider autrui que pour savoir qu’ils sont les meilleurs. Cependant,
comme leur objectif est leur enrichissement personnel, il se peut qu'ils
redonnent peu à un système visant l’apprentissage – ce qui est pourtant
ce que vous souhaitez!
De même, les FREE SPIRITS tendent à
redonner très peu aux autres si la seule chose que le système leur
permet de faire est d’explorer. S’ils sont présents en trop grand
nombre, l’aspect social de votre ludification risque de mal
fonctionner. Donnez aux FREE SPIRTIS la chance d’être créatifs si vous
souhaitez que les autres retirent quelque chose d’eux.
Au
contraire, les SOCIALISERS sont d'excellents évangélisateurs. Ils
attireront plus de gens. Cependant, ils n’ajoutent pas autant de
contenu que peuvent le faire d’autres types d’utilisateurs. La présence
de trop d’entre eux vous laissera devant un simple réseau social.
La
présence de DISRUPTORS est inévitable. Assurez-vous d’avoir des règles
solides et que vous serez capables de les faire respecter. Gardez aussi
à l’esprit que les DISRUPTORS peuvent être des agents d’amélioration
comme de destruction.
Si le système est inondé de PLAYERS, vous
courez le risque de voir surgir quantité de contenu sans intérêt,
ceux-ci votant et participant simplement pour l’obtention de
récompenses. L'ensemble du contenu s'en trouve alors dévalué. Garder
les PLAYERS contrôlés peut s'avérer coûteux. Tâchez plutôt de créer un
système qui les transformera en utilisateurs aux motivations
intrinsèques!
Conclusion:
Bref,
l’avenir des univers virtuels est dans les réseaux sociaux… et inversement ! Ne pensez-vous pas que
MySpace ou
Facebook sont des prétendants bien plus sérieux au titre de la future plateforme sociale de référence que
Second Life ou
There ?
Quand on y réfléchit bien, que manque-t-il à SL ? Une petite centaine
de millions d’utilisateurs ! Que manque-t-il à Facebook ? un simple
module 3D gréffé à la
Facebook Platform.
Source.: Par
Rinny Gremaud