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mardi 26 juin 2018

Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10



Windows est connu pour sa simplicité d’utilisation. Toutefois quand ce dernier se met à bugger, l’utilisateur reste souvent désemparé face à des messages d’erreur incompréhensible.
Windows Update est le service de mise à jour de Windows.
Ce dernier est assez connu pour poser de gros problèmes : code erreur, recherche dans le vide, provoque des lenteurs de connexion ou de Windows.
Avec l’arrivée de Windows 10, on aurait pu espérer que les problèmes Windows Update disparaissent mais la sortie de la mise à jour 1803 prouve plutôt le contraire.
L’installation des mises à jour sur Windows 10 et notamment les mises à jour de version pourraient être même pire que dans les versions précédentes.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Le cauchemar Windows Update sur Windows 10

Les versions précédentes de Windows et notamment Windows 7 étaient assez connu avec ces problèmes Windows Update.
Windows Update pouvait chercher dans le vide, des mises à jour interminables et même parfois des codes erreurs : Erreurs Windows Update : Mise à jour impossible
Windows 10, surtout avec la dernière version 1803 n’est pas en reste du côté des problèmes Windows Update.
Cette mise à jour 1803 a planté beaucoup d’ordinateurs en démarrant sur Windows Rollback, écran noir au démarrage ou autres.
Une partie de ces problèmes et bugs sont évoqués sur la page : Les bugs et problème mise à jour Windows 10 1803 (Spring Creator Update).
D’après une étude britannique, 50% des utilisateurs déclarent avoir rencontré un bug ou un dysfonctionnement après la mise à jour 1803.
Seulement des problèmes de fonctionnement plus larges de Windows Update sont aussi à noter.
Sur les forums ou réseaux sociaux, on constate beaucoup beaucoup beaucoup de plaintes des utilisateurs de Windows 10.

Mise à jour trop automatisée

Dans un souci de garder un parc le plus à jour possible, Microsoft automatise au maximum l’installation des mises à jour.
L’utilisateur n’a pas la main pour désactiver Windows Update ou bloquer une mise à jour .
Cela est possible mais pas prévu par défaut :
Or les ordinateurs sont des outils de travail, la mise à jour peut se déclencher au mauvais moment.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
On a aussi pu voir lors de présentations, des popups de proposition d’installation Windows Update ou de mise à jour de Windows 10 s’ouvrir.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Comble de l’automatisation, un utilisateur qui rétrograde de version de Windows 10 suite à des problèmes de la mise à jour verra celle-ci se réinstaller.
En clair donc, les utilisateurs vivent ces mises à jour comme étant imposées.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Mise à jour trop longue à s’installer

Le second reproche est que l’installation des mises à jour est trop longue.
Certes les utilisateurs ne souvent pas patients, mais parfois, l’installation peut prendre 1h30 et dans certains cas, beaucoup beaucoup plus de temps.
Or si la mise jour se déclenche au mauvais moment et si l’utilisateur a besoin de travailler, cela a le don de l’énerver.
Le problème de fond, même si une partie peut s’installer pendant que Windows est ouvert, est qu’une grosse phase d’installation se fait avec un Windows non accessible.
L’utilisateur ne peut pas travailler sur son ordinateur.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Entre les utilisateur qui ne peuvent pas travailler, d’autres qui doivent rester après leurs heures. On a ceux qui ne dorment pas.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Le Chaos de la mise à jour 1803

En plus des plantages lors de l’installation, d’autres problèmes se greffent.
Quand votre ordinateur est un outil de travail, arriver le matin et constater l’ordinateur planté suite à l’installation d’une mise à jour pendant la nuit. Cela ne fait pas débuter la journée sous de bon hospice.
De plus, beaucoup d’autres problèmes de configuration et de fonctionnement sont à noter.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
  • Problème de fonctionnement de Photoshop avec une sur-utilisation de la mémoire
  • Perte de son ou caméra ou autres périphériques à cause de problèmes de pilotes.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
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Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Cela a tendance à agacer au plus au point les utilisateurs.
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10
Et du coup les utilisateurs avancés rétrogradent..
Le cauchemar Windows Update continue sur Windows 10

Conclusion

La guerre des navigateurs internet et des antivirus gratuits montrent que les utilisateurs n’attendant qu’une chose d’un appareil ou d’un logiciel : qu’il soit le plus simple, rapide possible mais surtout qu’ils soient discrets (pas de notifications, demandes, pubs, etc).
A ce jeu là, les mises à jour de Windows 10 sont loin de compte.
La perte de confiance des utilisateurs est en marche et elle est assez difficile à inverser. Symantec avec Norton en sait quelque chose.
Théoriquement, une seconde mise à jour de Windows 10 devrait avoir lieu en fin d’année. Il est fort à parier que son installation va donner des sueurs froides aux utilisateurs traumatisés par cette mise à jour 1803.
Microsoft devrait vraiment travailler sur Windows Update et les mises à jour de Windows 10 pour régler tous ces problèmes.

REF.:

mercredi 20 juin 2018

Une grosse majorité des contenus Facebook vous sont cachés



Sur Facebook, la très grande majorité des contenus publiés par vos amis et les pages que vous suivez ne sont jamais affichés sur votre fil d'actualités. 
Contrairement à ce que certains utilisateurs croient encore, Facebook n'affiche pas la totalité des messages publiés par les amis, loin s'en faut. Il effectue une sélection automatique basée sur des critères obscurs, avec des objectifs pas toujours très avouables (en témoigne la très décriée expérience visant à rendre les internautes heureux, qui avait pour but officieux de rendre les utilisateurs plus susceptibles de cliquer sur les publicités, car la bonne humeur incite davantage à la consommation).
Fin 2013, Facebook avait annoncé le déploiement d'un nouvel algorithme de tri des fils d'actualités, officiellement pour donner la priorité aux "contenus de grande qualité" (officieusement pour vendre des "promotion des publications" à prix d'or), se permettant de fait de manipuler l'information que les internautes partagent avec le réseau social.
 Mais saviez-vous à quel point ?
71 % de contenus invisibles
Le Washington Post publie une analyse de terrain réalisée par le journaliste Tim Herrera, qui a passé en continu cinq à six heures de suite à lire son fil d'actualités sur Facebook, rafraîchissant sans cesse la page pour ne rater aucune nouvelle publication. Dans ce laps de temps, il a catalogué 1 417 mises à jour de statuts, photos, liens, "J'aime", et autres messages publiés sur sa page d'accueil. Mais il a poussé le vice jusqu'à examiner ensuite manuellement tous les contenus publiés ce jour-là par les 403 amis et 157 pages qu'il "aime" sur Facebook.
Or au total, il a dénombré 2 593 contenus publiés ce jour-là. Mais seulement 738 d'entre eux, soit 29 %, étaient apparus dans son fil d'actualités, rafraîchi frénétiquement tout au long de la journée. Tous les autres étaient des contenus datant d'un ou plusieurs jours, que Facebook jugeaient plus intéressants pour lui que les contenus publiés par les gens ou les pages qu'il dit "aimer".
"Ca veut dire qu'après avoir fait tout monde possible pour voir toute l'actualité de mon réseau, j'en ai vu moins d'un tiers", résume Tim Herrera. "Etant donné que l'utilisateur américain moyen passe 40 minutes par jour sur Facebook — ou environ un dixième du temps que j'ai passé sur mon fil d'actualités, il est facile d'imaginer que le pourcentage chute très, très en dessous des 29 %".
Le royaume de l'absence de dissonance cognitive
Facebook reconnaît sans mal cette analyse. Il explique même que ce résultat est voulu, puisqu'il s'agit de fournir à chaque internaute la substantifique moelle de ce qui l'intéressera le plus dans les contenus publiés par ses "amis". Le réseau social dispose ainsi d'algorithmes très pointus pour distinguer les centres d'intérêts de chacun, et faire remonter auprès de chaque internaute les seuls contenus qui sont le plus susceptibles de l'intéresser, en fonction d'un très grand nombre de critères (intérêt manifesté pour la personne qui publie l'information, intérêt des amis en commun pour la publication nouvelle, etc.).
Mais le risque pour chaque utilisateur est alors de s'enfermer dans ses propres convictions, centres d'intérêts et opinions, partagées par les seuls pairs qui ont sensiblement les mêmes. C'est l'absence de dissonance cognitive faite reine, avec un risque effroyable d'appauvrissement intellectuel et de radicalisations mutuelles. Ne communiqueront ensemble que ceux qui partagent les mêmes vues et publient de quoi remettre de l'eau au moulin. Tout opinion dissidente, parce que peu partagée par son cercle d'amis, restera invisible.
C'est aussi la question posée par un autre article, de GigaOM, sur la distinction entre Facebook qui "n'affiche rien" (ou si peu), et Twitter qui "affiche tout" (de ce que publient ses "following"), et le rôle de ces réseaux sociaux dans l'appréhension de l'actualité. En l'espèce, dans la couverture des émeutes de Ferguson et du rôle très controversé de la police. La manière dont des algorithmes sélectionnent ou non l'information vue par les utilisateurs a une influence très directe sur la manière dont ces utilisateurs perçoivent l'actualité et l'analysent.

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La loi québécoise sur les sources journalistiques adoptée in extremis



Grâce à une collaboration de dernière minute, les partis à l’Assemblée nationale ont adopté vendredi, dernier jour de la législature, la Loi sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.
La pièce législative, complémentaire à celle adoptée par Ottawa en octobre dernier, donne notamment la possibilité à un journaliste de s’opposer devant le tribunal à la divulgation d’informations qui pourraient identifier ses sources.
Dorénavant, il reviendra à la personne qui veut obtenir un renseignement provenant d’une source de démonter qu’il ne peut être obtenu par un autre moyen raisonnable et que sa communication est dans l’intérêt du public.
Défi
Jeudi, le leader parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, avait mis le gouvernement Couillard au défi d’appeler le projet de loi, une requête qui, de toute évidence, a été entendue.


REF.:

AMD : 13 failles critiques découvertes dans les processeurs Ryzen et EPYC







Vous avez aimé les failles Spectre et Meltdown qui ont été révélées début 2018 et qui touchent, en gros, l'intégralité des processeurs en circulation, qu'ils soient pour ordinateur ou portable et qu'ils soient construits par AMD, Intel ou ARM ? Vous allez adorer les nouvelles failles critiques découvertes par les équipes de l'entreprise israélienne CTS Labs.

Petite particularité de ces nouvelles failles par rapport aux failles Spectre et Meltdown : elles ne concernent que les processeurs du fondeur AMD et, en particulier, les tous derniers, ceux basés sur l'architecture Zen.

Les processeurs AMD contiendraient 13 failles critiques


Alors que les patchs pour Spectre et Meltdown sont progressivement déployés par les fondeurs concernés, cette nouvelle découverte risque de faire encore des remous. Selon les experts de CTS Labs, qui ont dévoilé publiquement leurs découvertes, le 13 mars 2018, les processeurs basés sur l'architecture Zen d'AMD contiennent 13 failles critiques. Tous les processeurs, qu'ils soient destinés à des ordinateurs fixes, des ordinateurs portables ou à des serveurs.

Les chercheurs ont divisé les failles en quatre classes principales : trois failles sont appelées Masterkey et touchent de manière plus ou moins dangereuse l'ensemble des processeurs Ryzen et EPYC ; trois sont appelées Fallout et touchent exclusivement les processeurs EPYC (donc les processeurs dédiés aux serveurs) ; quatre failles sont appelées Ryzenfall et concernent essentiellement les processeurs Ryzen pour ordinateurs fixes ; deux failles appelées Chimera touchent également les ordinateurs fixes ; une dernière faille appelée PSP Privilege escalation concernent tous les processeurs.

ryzen 9


AMD n'a eu que 24 heures pour étudier les documents


CTS Labs confirme avoir pu exploiter ces failles 21 fois en fonction des processeurs ciblés et soupçonne 11 potentielles attaques non confirmées. Reste que l'ensemble des attaques nécessite un accès physique à la machine ciblée, ce qui laisse supposer que ces failles sont moins dangereuses que les failles Spectre et Meltdown dont il est prouvé qu'elles peuvent être utilisées à distance. Seule la faille Masterkey pourrait donner lieu à des attaques à distance.

Outre la découverte de ces failles, la révélation de CTS Labs soulève une nouvelle fois une polémique : l'entreprise israélienne n'aurait donné que 24 heures à AMD pour étudier les documents qui lui ont été fournis avant la publication des résultats des recherches. Un laps de temps extrêmement court qui pourrait en réalité mettre en danger les utilisateurs de processeurs AMD.

Combler une faille de ce type, comme l'ont montré les patchs pour Spectre et Meltdown, prend énormément de temps et ne manque pas de créer des problèmes de compatibilité. AMD n'aurait jamais pu réussir à créer un patch efficace en 24 heures, ce que CTS Labs ne pouvait pas ignorer.

Les jurés croiront-ils Tony Accurso ?




Un procès pour corruption ressemble, sous certains aspects, à un procès pour agression sexuelle. C’est souvent la parole de l’un contre celle de l’autre.
C’est la grande difficulté à laquelle le procureur de la Couronne, Richard Rougeau, a été confronté au cours du procès pour fraude, complot et corruption de l’entrepreneur Tony Accurso, qui se terminera sous peu au palais de justice de Laval. Calme et confiant – du moins, en apparence – ce dernier assiste aux procédures assis non loin de son avocat, Me Marc Labelle.
Pas d’arme du crime ou de traces d’ADN, évidemment, dans un procès de ce genre. Les crimes allégués n’ont laissé aucune trace. Il s’agit de rencontres entre entrepreneurs, d’échanges d’argent comptant. On reproche à Accurso de s’être secrètement entendu avec des entrepreneurs concurrents pour obtenir sa part des contrats de travaux publics sur le territoire de la Ville de Laval et d’avoir versé une ristourne au parti du maire de l’époque, Gilles Vaillancourt, qui exigeait 2% de la valeur des contrats octroyés. Le maire désignait l’entreprise gagnante avant même l’appel d’offres et les entrepreneurs s’organisaient entre eux pour s’assurer que la gagnante désignée présente la soumission la plus basse tout en se gardant une marge de profit appréciable.
Tony Accurso (à gauche) et son avocat, Me Marc Labelle.
Au mieux, la Couronne aurait pu mettre la main sur des vidéos de caméras de surveillance ayant capté des échanges de liasses de billets, sur des livres comptables trafiqués ou des chèques louches. Mais elle ne dispose pas de ce genre d’éléments incriminants.
La preuve repose sur les témoignages de ceux qui ont présumément comploté avec M. Accurso, ces entrepreneurs et ces collecteurs de fonds qui faisaient partie de ce vaste système de partage de contrats. La Couronne en a appelé 8 à la barre.
L’issue de ce procès repose donc entièrement sur la crédibilité de ces témoins. Le jury de sept hommes et cinq femmes a maintenant la lourde tâche de déterminer lesquels d’entre eux semblaient dire la vérité lors de leur passage dans le box des témoins. « Demandez-vous comment vous avez perçu ces témoignages, dans vos tripes, dans votre coeur», leur a dit le procureur de la Couronne lors de sa plaidoirie finale, lâchant pour un instant ses notes des yeux.

De longues réponses

Les jurés croiront-ils le collecteur de la ristourne, Marc Gendron, qui affirme avoir reçu des mains de M. Accurso deux enveloppes contenant 200 000 $ qui se trouvaient dans le coffre de sa voiture dans le fond du stationnement de son restaurant L’Onyx vers 2002 ?
Ou croiront-ils Tony Accurso, qui affirme que cela ne s’est jamais produit ?
Croiront-ils Mario Desrochers, responsable du trucage des soumissions chez Sintra, qui affirme avoir voulu quitter le système de collusion après une crise d’angoisse ? Une réunion  dans les bureaux de l’entreprise de M. Accurso Louisbourg Constructions a été organisée pour l’en dissuader, a-t-il raconté.
Ou croiront-ils Tony Accurso, qui a nié avoir participé à une telle réunion?
Croiront-ils Gilles Théberge, ex-dirigeant de Valmont Nadon Excavation, qui a affirmé s’être régulièrement rendu chez Louisbourg Constructions pour discuter de partage de contrats avec le bras droit de Tony Accurso, Joe Moluso ? Un jour de 2005, ils ont dû faire appel à M. Accurso pour dénouer un litige au sujet d’un contrat de 4 millions de dollars (l’installation d’un collecteur d’égout pluvial) que le maire Vaillancourt avait par erreur promis aux deux entreprises. Ils ont demandé à M. Accurso d’intervenir auprès du maire. «Tony va s’en occuper», aurait alors dit Joe Moluso.
Ou croiront-ils Tony Accurso, qui a offert une autre version de l’histoire ?
Il reconnaît que Moluso et Théberge sont bel et bien venus dans son bureau, mais affirme n’avoir rien compris à leurs explications confuses. Il attendait un appel de la plus haute importance au sujet d’une acquisition d’entreprises et aurait mis fin à la conversation en disant : «Je m’en occupe». «Plus tard, j’ai demandé à Joe Moluso de m’expliquer de quoi il s’agissait, mais il m’a dit que je n’avais plus besoin de m’en occuper», a dit avec assurance Tony Accurso, lors de son témoignage.
« Ceux qui avaient les mains dedans, c’étaient ses bras droits, notamment Joe Moluso. Tony Accurso intervenait seulement lorsque c’était nécessaire. »
— Richard Rougeau, procureur de la Couronne
Durant les deux jours qu’il a passé à la barre, Tony Accurso s’est régulièrement tourné vers les jurés pour offrir de longues réponses, esquissant souvent un sourire à l’évocation d’anecdotes sur l’édification de ses entreprises, dont le chiffre d’affaires a atteint un milliard de dollars il y a une dizaine d’années. Il rêvait de bâtir une multinationale québécoise, a-t-il répété, et passait l’essentiel de son temps à faire des acquisitions et fusions d’entreprises. Son avocat, Me Marc Labelle, a passé des heures à faire la démonstration que M. Accurso était beaucoup trop occupé pour avoir le nez dans des soumissions de petits travaux publics à Laval. Il a fait projeter sur les écrans de la salle d’audience 47 photos montrant notamment des projets réalisés par le groupe Accurso à la rivière Rupert à la Baie-James, un projet de pont au Nouveau-Brunswick, des tours à condos et des édifices à bureaux à Montréal et un immense tuyau livré en Libye.
La théorie de la Couronne, a rappelé le procureur Me Rougeau lors de sa plaidoirie, c’est que Tony Accurso ne trempait pas dans la collusion à Laval au quotidien. «Ceux qui avaient les mains dedans, c’étaient ses bras droits, notamment Joe Moluso. Tony Accurso intervenait seulement lorsque c’était nécessaire», a-t-il précisé en s’adressant au jury.
L’existence d’un tel système de collusion à Laval ne fait plus de doute. Une bonne partie des 37 personnes arrêtées en 2013 par l’UPAC ont plaidé coupable à des accusations de fraude et de corruption, dont l’ex-maire Gilles Vaillancourt et le bras droit de Tony Accurso, Joe Moluso.

Crédibilité attaquée

Mais cela, les jurés ne peuvent pas en tenir compte. Ils doivent décider du sort de Tony Accurso en fonction de la preuve présentée devant eux, rien de plus, et en gardant en tête les principes de doute raisonnable et de présomption d’innocence, à la base de tout procès criminel. Le procureur de la Couronne a donc d’abord dû faire la preuve de la participation des entreprises d’Accurso au stratagème, en faisant témoigner des membres du système de collusion. Il a ensuite longuement questionné l’homme d’affaires au sujet de Joe Moluso, un homme que Tony Accurso considérait comme son frère lorsqu’il l’a nommé à la tête de Louisbourg Construction. L’accusé a dit qu’il lui faisait entièrement confiance.
«J’engageais pas des yes men. Je voulais des leaders, ça me libérait du temps pour faire des acquisitions d’entreprise», a témoigné Accurso.
Il affirme n’avoir appris qu’en 2013, le jour de leur arrestation respective que Joe Moluso avait trempé dans le système de collusion. Plus tard, ce jour-là, il a questionné son bras droit, qui a reconnu sa culpabilité. Accurso affirme qu’il s’est alors senti «trahi».
La rumeur de l’existence d’un système de collusion était pourtant parvenu aux oreilles de Tony Accurso deux fois au cours des quinze années précédentes, par la bouche de son grand ami Claude Asselin, alors directeur général de la Ville de Laval, a reconnu l’accusé.
Les deux fois, l’homme d’affaires a convoqué Joe Moluso, ainsi que Frank Miniccuci, président de son entreprise Simard-Beaudry, qui lui ont assuré qu’ils n’avaient rien à voir là-dedans.
« Savez-vous ce qu’il y a de pire qu’un témoin pas fiable? Huit témoins pas fiables »
— Me Marc Labelle, avocat de Tony Accurso
« Avez-vous passé par une séance plus formelle pour en parler ?» a demandé le procureur de la Couronne lors d’un contre-interrogatoire serré, au cours duquel le juge lui a d’ailleurs demandé de rester à quelques mètres du box des témoins pour poser ses questions.
«Non, à mon avis, on avait fait assez de meetings. On n’a pas besoin de faire six meetings pour la même raison», a répondu Tony Accurso.
«Je suggère que ça mérite plus qu’un meeting sur le coin d’une table», a commenté le procureur de la Couronne.
Même après son arrestation, Joe Moluso est demeuré au sein des entreprises du groupe Accurso. Après la vente de ces dernières, il est demeuré à titre de conseiller auprès des enfants d’Accurso, des ingénieurs qui se sont partis en affaires.
Un fait sur lequel le procureur de la Couronne a longuement insisté lors de sa plaidoirie, face aux jurés. « Après 20 ans de trahison majeure, il conseille les enfants d’Accurso. Quand vous vous retirerez, réfléchissez à la crédibilité de ça. Est-ce que c’est plausible, ça ?», a-t-il demandé.
La veille, c’est la crédibilité des témoins de la Couronne qui avait été attaquée par l’avocat de Tony Accurso, Me Marc Labelle. « Savez-vous ce qu’il y a de pire qu’un témoin pas fiable? Huit témoins pas fiables », a lancé l’avocat. La plupart de ces témoins ayant reconnu leur participation au cartel, Me Labelle a souligné qu’il s’agissait de «criminels» ayant des «antécédents de malhonnêteté ».
C’est maintenant aux jurés de déterminer qui semble dire la vérité.