Faux problême par un faux géographe: Comment s'adapter au changement climatique ? Avec Magali Reghezza
Comment s'adapter au changement climatique ? Avec Magali Reghezza
bonjour bienvenue dans chaleur humaine je suis Nabil Wakim [Musique]
j'ai beaucoup eu en gardant dans le CUP dans ce film produit par Netflix on voit à quel point nous les humains on est
vraiment nul pour faire face à une catastrophe annoncée bon là c'est une comète mais évidemment tout le monde a
pensé au changement climatique mais crois qu'il y a une grosse différence entre une comète qui nous tombe dessus et le réchauffement le changement
climatique lui il va pas nous tomber dessus à une date précise on n'a pas rendez-vous avec le réchauffement il est
déjà là c'est justement ce que raconte l'un des volets du rapport du GIEC le groupe d'expert de l'ONU pour le climat
qui a eu la malchance d'être publiée pile au moment où les chats russes commençaient envahir l'Ukraine du coup il faut bien reconnaître que c'est
passer totalement à la trappe c'est justement pour ça que j'avais envie d'y revenir parce que j'ai
moi-même été surpris de ce qu'on y trouvait dans cette partie là du rapport alors que je travaille depuis des années sur ces questions faire baisser les
émissions de gaz à effet de serre c'est urgent très important et super difficile mais en fait ça suffira pas il va aussi
falloir s'adapter à toutes les conséquences du changement climatique et dès maintenant on y pense pas beaucoup
mais il y a déjà plus de 3 milliards de personnes dans le monde qui vivent dans des zones qui sont directement menacées
par les changements du climat ce qui veut dire que même si on faisait tout comme il faut et ben en fait on aura
quand même à subir les conséquences du changement climatique pendant de très nombreuses années c'est de ça dont j'aimerais vous parler
aujourd'hui précisément cette question là comment on fait pour s'adapter comment on va faire pour vivre dans un
territoire on sait que dans 10 ans dans 15 ans ça sera plus habitable on a souvent une vision un peu rapide des
catastrophes climatiques il y a une inondation dans une ville on reconstruira un incendie on replantera
mais à vrai dire ce raisonnement il tient pas vraiment la route c'est pour pour ça que j'ai eu envie d'inviter Magali regazzi une géographe qui à
l'origine est la meilleure spécialiste de la grande crue qu'a connue Paris au début du 20e siècle
petit à petit en partant de cette question comment on fait pour répondre aux catastrophes elle s'est spécialisée
sur ce qu'on appelle l'adaptation des territoires comment on transforme les endroits où on vit depuis 2018 elle est
membre du Haut Conseil pour le climat une instance indépendante qui conseille le gouvernement sur la trajectoire climatique et elle porte depuis
longtemps à vrai dire parfois un peu dans le désert une réflexion approfondie sur cette question qu'on appelle
l'adaptation [Musique]
bonjour Magali regazza zit bonjour alors on va rentrer dans le détail dans la discussion sur ces différentes
conséquences que le changement climatique peut avoir en France aujourd'hui et puis plus tard dans le
futur mais avant ça j'aurais aimé que vous reveniez sur un exemple que vous avez déjà pris et qui m'a particulièrement intéressé c'est quand
vous dites que pour comprendre la logique du changement climatique il faut s'imaginer qu'on regarde un album photo moi qui suis quarantenaire c'est un
exemple qui m'a pas mal parlé est-ce que vous pouvez nous l'expliquer le changement climatique c'est une tendance d'abord c'est une tendance de fond qui
fait que l'atmosphère se réchauffe à l'échelle planétaire et donc une tendance on la voit pas c'est-à-dire que
quand on regarde un album photo on regarde 10 ans 15 ans avant on a
changé sauf que tous les jours dans le miroir on voit pas tous les jours les changements et donc ce qui est intéressant avec le changement
climatique c'est que c'est ça en fait c'est que il y a la tendance qu'on est capable de mesurer sur plusieurs
décennies et puis il y a ce que chacun d'entre nous voit perçoit et vie sachant
évidemment que ce qu'on voit du changement climatique généralement ce sont les extrêmes les chocs il était pas
dans très longtemps difficile de dire si tel ou tel événement était ou non liés au changement climatique quand on
vieillit on a des maladies on a des fragilités qui naissent parce qu'on vieillit donc si demain je suis très âgé
et j'ai mal au dos généralement c'est lié à la vieillesse mais ça peut être aussi lié à quelque chose qui n'a rien à voir on s'est simplement que plus on
vieillit plus la probabilité d'avoir mal au dos est grande c'est un peu pareil avec le changement climatique et donc
c'est vrai que il a fallu du temps pour que les scientifiques arrivent véritablement à démontrer le lien entre
le changement global et un certain nombre d'événements et ça c'est ce qu'on appelle les sciences de
l'attribution c'est l'idée qu'on va être capable de dire que tel ou tel événement a une chance plus grande de se produire
dans un climat qui change que si le climat n'avait pas changé ou si on avait simplement ce qu'on appelle la
variabilité naturelle c'est-à-dire le fait qu'effectivement le climat c'est pas toujours le même et que d'une
décennie à l'autre parfois d'une année à l'autre ça change mais là on voit bien que des événements qui il y a un siècle
était quasiment impossible aujourd'hui deviennent des événements possibles voire très probable juste un exemple il
y a deux ans on a eu en mois de septembre une vanne de chaleur et bien cette vague de chaleur aujourd'hui elle
a 150 fois plus de chance de se produire qu'il y a un siècle et donc sur des extrêmes en fait qu'on
voit des extrêmes climatiques et bien on se rend compte que le changement climatique est déjà là il y a ceux
d'ailleurs qui le perçoivent au quotidien les gens qui travaillent sur l'adaptation parlent souvent c'est les
agriculteurs puisque ils voient bien que d'une saison sur l'autre il y a des tas de changements dont certains sont peu
perceptibles quand on travaille pas directement avec la nature ces changements-là pour le monde agricoles ils sont déjà très importants en France
alors les changements sont très importants et là il faut revenir sur d'abord une première idée reçue c'est que la communication pendant longtemps
s'est faite au fur et à mesure que les connaissances progressées et donc on a donné comme horizontaporal 2100 et puis
on a parlé de cette année 2050 qui devait être l’année de la neutralité carbone atteinte grâce aux accords de
Paris et du coup on a eu tendance à oublier que d'une part les effets du changement climatique c'est
effectivement aujourd'hui en France par exemple le climat s'est réchauffé depuis 1900 de plus de 1,7 degrés
au niveau du monde c'est à peu près environ 2 degrés et donc effectivement ces changements les personnes les
activités qui sont au plus près des systèmes qu'on appelle naturels même s'ils sont très largement maintenant
humanisés et bien le voit alors le voit comment pour l'agriculture d'abord c'est le changement dans les dates des saisons
végétatives les viticulteurs disent depuis maintenant plusieurs années que les vendanges la date des vendanges
remonte dans le temps on voit aussi des floraisons plus précoces qui sont liées à des hivers plus doux avec la des
risques et le GIEC alerte sur ces interactions entre les différents changements qui sont en train de se
produire vous avez des bourgeons qui arrivent beaucoup plus tôt dans l'année et malheureusement les jeux les précoces
sont toujours là et donc quand ils gèle sur ses bourgeons vous avez des destructions majeures de la production
agricole mais alors est-ce qu'on peut pas dire bon ben d'accord on va s'adapter à ces problématiques là et
donc on va peut-être changer notre modèle agricole pas le cultiver d'autres choses pour essayer de faire en sorte de
coller avec cette évolution du climat ce que nous dit le GIEC est très important la première chose qu'il
dit c'est que le climat a changé et que ce changement climatique affecte vraiment l'ensemble des composantes
planétaires aussi bien le chaud le sec le froid donc le climat les sols l'eau
tout le cycle de l'eau le cycle du carbone le cycle de l'azote qui permet l'agriculture bien sûr et puis derrière
la faune et la flore et pour la première fois ils mettent en évidence le fait que
ce changement climatique a déjà des conséquences qui sont irréversibles à
l'échelle d'une vie humaine voire au-delà c'est-à-dire que certaines perturbations sont-elles qu'on ne
reviendra pas en arrière à 20 30 40 ans qu'est-ce que ça signifie concrètement
par exemple pour nos agriculteurs quand même voir au-delà c'est-à-dire par
exemple que ce qui est en train de se passer sur la remontée du niveau marin c'est plusieurs siècles juste là encore
pour donner un exemple c'est-à-dire c'est plusieurs siècles avant de pouvoir
revenir à la situation antérieure exactement si on arrivait à ramener le climat
au niveau de départ c'est à dire d'une part si on atteignait la neutralité
carbone toi qu'on atteint la neutralité carbone on arrête le thermomètre là où on est
arrivé ensuite il faut recapter le carbone présent dans l'atmosphère si on
arrive à faire ce retour en arrière là et ben même si on arrive là il faudra encore plusieurs siècles pour qu'on
revienne à l'état entre guillemets initial alors je dis pas que c'est un état désirable mais je dis simplement qu'on a réussi à transformer le climat
et donc derrière les composantes planétaires à une vitesse que jamais l'humanité n'a connu par le passé et ça
c'est très important parce que quand on dit l'humanité peut s'adapter certes mais il faut plusieurs années plusieurs
décennies si maintenant je reviens à mes agriculteurs les agriculteurs ils vont devoir effectivement faire face à des saisons
végétatives plus précoces plus longues à plus de chaleur à plus de choses parce que le changement climatique c'est une
tendance mais il a aussi des impacts comme on l'a dit sur les extrêmes chauds les facs de chaleur par exemple les extrêmes secs et on voit aujourd'hui les
problèmes de sécheresse qu'on a et puis un certain nombre d'extrême qu'on appelle les extrêmes humides c'est-à-dire des précipitations qui
peuvent par exemple être très concentrés et donc ils vont détruire les récoltes le problème c'est que derrière mes
végétaux ils mettent du temps pour s'adapter parce qu'autant nous être humain on arrive à trouver des solutions plutôt rapides on arrive à s'ajuster au
coup par coup autant le végétal lui il choisit pas il a pas cette liberté cette capacité d'action ou d'apprentissage ou
de d'innovation et donc le végétal il va mettre plus de temps ce changement climatique il joue aussi
sur un ensemble de maladies il va aussi jouer sur la qualité nutritive par
exemple de certains aliments parce qu'on sait que une atmosphère qui est très riche en carbone elle va avoir tendance à diminuer les propriétés nutritives par
exemple des céréales donc tout ça si vous voulez mi bout à bout fait que même quand on a conscience de ce changement
la transformation elle peut pas être immédiate et donc nos agriculteurs
aujourd'hui font face effectivement à des perturbations climatiques sachant que même sont soumis à d'autres
pressions qui ne sont pas des pressions climatiques le cours des céréales les aléas géopolitiques le prix de l'énergie
le prix de l'eau le prix des semences et donc la demande évidemment l'évolution de l'offre et de la demande et donc tout
ça fait qu'à un moment donné les capacités d'adaptation des systèmes productifs
peuvent être dépassées et ça c'est ce sur quoi le GIEC alerte c'est l'idée de
dire que il existe des seuils au-delà desquels l'adaptation n'est plus possible ou en tout cas plus possible
pour suffisamment de personnes pour que ça devienne extrêmement préoccupant on
va revenir sur ce point-là mais je voudrais revenir sur un autre aspect que vous avez évoqué dans les conséquences du changement climatique de manière très
concrète c'est la hausse des températures parce que là aussi on voit bien alors évidemment dans le monde agricole mais on voit bien aussi
ailleurs et notamment en ville ce que ça peut vouloir dire d'avoir des canicules qui sont beaucoup plus présentes
aujourd'hui on est capable de dire qu'on va avoir des canicules dans les grandes villes de manière très récurrente
aujourd'hui en gros le changement climatique en France comme partout dans le monde va avoir des conséquences et
sur les tendances longues par exemple la remontée du niveau marin et sur les
extrêmes dans ces extrêmes effectivement tout le monde est pas concerné de la même manière tous les territoires ne
sont pas concernés de la même manière et on voit en particulier donc les Outre-mer français sont très exposées
parce qu'il se situe vraiment là où les de perturbations sont majeures le bassin méditerranéen aussi et ensuite vous avez
effectivement des territoires qui du fait de leur construction sont plus fragiles que d'autres pourquoi les
villes sont fragiles parce que ces villes elles ont ce qu'on appelle elles constituent un phénomène d'Ilo de chaleur urbain qui fait que la
température augmente encore plus que si on était dans un espace non urbanisé c'est parce que il y a beaucoup de béton
il y a pas beaucoup d'espaces verts dont les villes sont construites aux
matériaux utilisés au fait que certaines surfaces sont plus réfléchissantes au fait que dans certains cas la chaleur
est piégée on a aussi parfois l'usage des ventilateurs enfin donc on a un ensemble en fait d'interactions dans la
ville qui font qu'on a ce mécanisme d'îlot de chaleur urbain qui est de mieux en mieux connu on a avec le conseil pour le climat en 2021 on a
travaillé avec Météo France pour essayer de voir quels étaient les impacts sur le territoire métropolitain notamment de des
modifications des paramètres climatiques et on a eu des résultats qui sont assez frappants on ne t'a travaillé horizon
2030 2040 c'est à dire d'ici 15 ans maximum et sur un scénario qui est pas
du tout au scénario cataclysmique on part sur le scénario médian qui est une augmentation de 2,7 degrés d'ici la fin
du 21e siècle et bien quand on regarde ça on se rend compte par exemple que des villes comme Paris passent de 7 jours de
canicule en moyenne par an à plus de 23 jours quand on se déplace vers l'Est de
la France Strasbourg Lyon Grenoble on passe à plus de 30 jours en moyenne de
canicule par mois ça veut dire un mois par an en moyenne de canicule on a aussi
regardé les feux de forêt puisque ces épisodes de canicule conjugués à la sécheresse font que vous avez des
conditions propices aux incendies et bien ces incendies se déplacent vers le nord je vous ai entendu parler de ça une
fois et vous disiez aujourd'hui on a un appareil de défense contre les feux de forêt qui est équipé pour le sud de la France parce qu'il y a plus de feux en
Provence aujourd'hui mais finalement qu'est-ce que ça voudrait dire si on avait des feux qui remontent et qui sont de plus en plus présents sur l'ensemble
du territoire c'est à dire qu'il faut multiplier par deux ou trois les services de sécurité civile les pompiers pour faire face à ce type de catastrophe
alors on a deux en fait problème c'est que d'une part les incendies arrivent plutôt dans l'année donc les forces de
secours et d'incendie sont mobilisés très tôt ce qui est quand même fatiguant et puis en plus effectivement normalement l'été les pompiers de la
moitié nord allez aider leurs collègues au sud aujourd'hui et bien les incendies
arrivent au nord de la loi donc ça veut dire qu'il n'y a plus assez de force et de matériel pour s'occuper de l'ensemble
du territoire autre sujet très important les sécheresses on a une augmentation de
la sécheresse notamment dans des territoires qui jusque là étaient très peu touchés ça c'est une conséquence
majeure pour les maisons parce que derrière on a ce qu'on appelle un phénomène de retrait gonflement des argiles qui fait que vous avez des
fissures chez vous il y a des fractures dans les le sol c'est comme une éponge quand il
pleut ça se gonfle quand on est en période sèche ça se rétrac et donc ces mouvements incessants font que vous avez des fissures c'est plus de 10 millions
de logements qui sont aujourd'hui exposés et derrière je parle pas des infrastructures je parle pas des
industries des entreprises etc on a déjà le cas aujourd'hui ça c'est déjà le cas aujourd'hui ça va s'aggraver on a aussi
un problème de ce qu'on appelle les tirages c'est à dire que l'été on va avoir de moins en moins d'eau dans les
cours d'eau avec des périodes de basseaux prolongées ça veut dire difficulté d'approvisionnement en eau
potable ça veut dire problème de conflits autour de l'usage de l'eau ça veut dire problème d'utilisation dans
l'industrie et évidemment l'agriculture et donc on voit bien derrière que le changement climatique c'est pas juste un
impact sur le climat en général c'est pas juste des conséquences sur la faune
et la flore c'est l'ensemble de notre vie quotidienne c'est l'ensemble des secteurs
d'activités des secteurs productifs qui sont concernés je vous donne deux exemples on se souvient il y a deux ou trois ans
le bac et le brevet ont dû être déplacés parce qu'il n'était pas possible de
faire composer les candidats par rapport à ses vagues de chaleur et bien demain ça pourrait être quelque chose de
relativement fréquent avec des difficultés pour faire travailler les gens pendant ces mois de canicule parce que vous pouvez pas faire travailler des
ouvriers dans les rues on a vu par exemple dont l'été dernier au Canada on a eu ce dôme de chaleur il était
absolument impossible de travailler dans la restauration de travailler or nous avons des activités très importantes
aujourd'hui l'été par exemple c'est le tourisme mais est-ce qu'il y a pas un risque là-dedans que une des réponses de court terme apporté soit de dire ah bah
on va plus climatiser les lieux par exemple les usines les écoles etc pour permettre aux gens de continuer à voir
la même activité qu'aujourd'hui et que cette hausse de la climatisation elle augmente la consommation d'énergie et
que cette hausse de la consommation d'énergie participent elles-mêmes à aggraver les effets du réchauffement climatique vous pointez là une des
messages clés du GIEC dans son comme rapport c'est la question de la mal adaptation et en gros c'est l'idée que à
un moment le médicament a des effets secondaires tels qu'ils deviennent pires dans le temps que le traitement lui-même
qu'il était supposé à porter je vais prendre la métaphore médicale parce que je pense qu'elle permet de comprendre la
logique de prévention de ces risques associés au climat vous avez une maladie qui se déclenche généralement c'est un
phénomène c'est un moment un épisode de crise donc est-ce que vous faites vous allez à l'hôpital et puis on va vous
soigner avec un médicament on va essayer de vous soigner pour vous sauver la vie ça c'est ce qu'on appelle l'ajustement
réactif là justement réactif c'est par exemple l'infarctus voilà vous arrivez bon ben on va vous sauver donc on va appliquer des traitements techniques bon
ok déjà tout le monde y a pas accès de la même façon si vous habitez loin de
l'hôpital si vous n'avez pas accès tout de suite au téléphone pour appeler si vous êtes dans un pays plus ou moins
riche si vous êtes dans un désert médical on voit bien que c'est pas on n'est pas déjà tout égaux par rapport à ces ajustements mais grosso modo
imaginons qu'on en dispose imaginons qu'on puisse accéder à ses sois on va donc vous soigner par un ajustement
réactif puis on va commencer à se poser la question des causes qui font que vous
êtes malade et là le médecin va vous proposer de solutions la première c'est de traiter les symptômes et donc on va
vous donner des médicaments pour éviter que ça ne se reproduise plus ces médicaments ils peuvent avoir des effets
secondaires et donc à un moment on va évaluer le coût et les bénéfices et on va se demander quelle est la faisabilité
et qu'elle est l'efficacité ces termes-là ce sont les termes qui sont utilisés dans le rapport du GIEC
c'est-à-dire qu'il y a des solutions qui sont efficaces mais qui ne sont pas faisable vous avez 90 ans on va pas vous
opérer avec un pacemaker par exemple d'un point de vue climatique une solution qui serait très efficace mais
qu'on estime qu'on ne peut pas mettre en oeuvre imaginez que demain je décide par exemple qu'une solution très efficace
pour lutter contre le changement climatique c'est d'arrêter du jour au lendemain tous les émissions de gaz à effet de serre ça serait très efficace
mais on se rend bien compte que les effets seraient tels qu'on va pas le faire c'est à dire on arrête tout de suite le pétrole le gars le charbon on
arrête toutes les centrales à charbon du monde ça n'a pas de rouler avec des voitures etc du jour au lendemain on
peut pas basculer comme ça donc d'emblée on voit bien aussi avec cet exemple que certaines solutions qui sont par exemple
efficaces mettre en mur pour mettre une grande digue pour se protéger des inondations au bout d'un moment c'est
pas faisable simplement parce que soit ça va coûter trop cher soit parce que ça des conséquences énormes en termes
financiers c'est un peu la question du quoi qu'il en coûte on se souvient pas dans le covid effectivement confiné
c'est très efficace on voit bien qu'au bout d'un moment c'est plus supportable et qu'on peut pas passer des années confinées pour éviter la maladie mais si
on suit cette métaphore médicale qui est je trouve assez intéressante et assez juste il y a quand même une petite
différence c'est que la cause de la maladie d'une certaine manière si on compare le changement climatique à la
maladie chronique c'est aussi nos comportements collectifs et individuels et donc là le médecin pourrait nous dire
bon bah voilà en gros il faut changer vos habitudes alors justement après la crise à ce qu'on appelle un apprentissage on va se transformer par
exemple je sais que je suis cardiaque et bien je sais que c'est génialete cardiaque je sais ce qu'il faut faire et
donc je vais appeler plus vite les urgences je sais que si j'ai mal dans le bras etc je commence à changer mon
comportement mais je ne guéris pas bon dans ce cas là on a deux options soit on
traite le symptôme parfois on peut pas traiter la cause on traite le symptôme
ça c'est déjà mieux on va essayer de vivre sans et donc on va traiter le symptôme et ça ça va être des solutions
qu'on appelle d'adaptation incrémentale prenons nos agriculteurs chaque été il y
a pas d'eau qu'est-ce qu'on fait bon on va stocker donc on va stocker l'eau dans des réserves voir on va essayer peu à peu de
changer les semences on va changer les pratiques comme pour quelqu'un qui par exemple un infarctus on va lui dire bah
tu vas arrêter de fumer donc pour arrêter de fumer on va lui proposer des techniques ça va être la cigarette
électronique le patch etc on va aussi lui proposer des techniques comportementales il va faire de la méditation de l'hypnose que sais-je et
puis on va changer son alimentation puis peu à peu on voit que petit à petit on va transformer plus globalement avec
d'ailleurs plusieurs disciplines médicales qui vont être ensemble on va faire venir le nutritionniste la dictologue etc en plus de cardiologue
pour pouvoir transformer les choses le problème c'est que quand on fait ça on
ne traite pas la cause si par exemple votre problème cardiaque il est lié à un problème génétique là on est vraiment
dans des causes profondes qui font que ça va être beaucoup plus difficile si on
veut vraiment résoudre le problème il faut s'attaquer au code profonde je reviens d'un instant sur la maladaptation prenez notre
agriculteurs sauf que si il sentir là il peut se dire ah bah ok j'ai plus
d'efforts à faire et donc il stocke l'eau il change plus il arrête les transformations sauf que le changement
climatique lui il continue sauf que les problèmes sur l'eau continuent et donc à
un moment donné la solution qui va permettre l'adaptation à un temps t elle
devient une mal adaptation parce qu'elle va empêcher la transformation elle va peut-être utiliser beaucoup de gaz à
effet de serre c'est ce que vous disiez sur le climatiseur le climatiseur il consomme beaucoup d'énergie donc c'est pas très bien il va peut-être avoir un
impact sur la biodiversité il va peut-être avoir un impact sur l'écoulement de l'eau et donc la
solution qu'on pensait bonne à long terme elle va être négative ça arrive beaucoup avec des médicaments on voit
bien que certains traitements qu'on vous administrés à un moment donné et qui ont pu vous sauver la vie à un tenter 10 15
ans plus tard peuvent avoir des effets secondaires qui ont été négatifs
on sait que dans certains cas certains dommages du changement climatique je lui ai dit sont déjà irréversibles où on est
vraiment à la limite de l'irréversibilité et donc ça veut dire que dans certains cas on va simplement pouvoir vivre avec ce changement
climatique c'est d'ailleurs le cas aujourd'hui sans revenir à un temps où
le changement n'était pas là et puis il y a derrière tout ce qu'on va pouvoir mettre en place pour effectivement
transformer le système de façon à ce que le malade vive longtemps vivent bien
vivent mieux si possible ou en tout cas ne voient pas ces conditions de vie dégradées et ça ce sont effectivement
des traitements qui peuvent pas uniquement passer par le médicament qui vont aussi passer par un changement de
comportement je l'ai dit mieux manger faire du sport a été fumer etc qui vont peut-être aussi passer par des changements radicaux de mode de vie je
vais devoir déménager parce que tel climat me convient pas ou tel environnement me convient pas parce que
j'ai besoin d'une maison avec un rez-de-chaussée parce que j'ai besoin de manier jamais maison peut-être que je
vais devoir aussi changer de travail parce que le poste de travail que j'ai ne me convient pas etc ce qui se passe pour les individus c'est exactement la
même chose dans la société ça veut dire derrière que les transformations dont on parle
d'adaptation d'abord elles vont pas se faire du jour au lendemain parce que justement la technique va pouvoir
accompagner votre agriculteur sa réserve d'eau elle est très positive si elle
permet de passer un cap on voit bien que la climatisation on en a besoin dans des
hôpitaux dans des maisons de retraite parce que à ce moment-là on n'a pas d'autre choix on peut pas faire
autrement [Musique]
maintenant j'aimerais bien qu'on aille un peu plus loin dans cette conversation et qu'on s'intéresse à l'articulation entre ces deux aspects le premier c'est
comment on fait baisser les émissions de gaz à effet de serre et le deuxième c'est ce dont on vient de parler ensemble l'adaptation comment on fait
fonctionner les deux ensemble si on rentre un peu dans la manière dont ça peut se passer si on prend par exemple
une vallée en France qui vit aujourd'hui de l'industrie du ski et du tourisme comment on fait c'est-à-dire il faut se
dire à partir de demain il peut plus y avoir de ski il peut plus y avoir des cars qui amènent des touristes on peut
plus vivre de cette économie là et donc il faut passer à autre chose comment on s'organise pour essayer de faire face à
ça quand on parle de politique climatique on a effectivement deux choses à tenir ensemble
l'atténuation c'est à dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre parce que ça va nous permettre de
contenir le changement climatique et puis de l'autre côté ce changement climatique étant déjà là il faut
effectivement déjà s'adapter c'est à dire se transformer se préparer pour
être capable de répondre au mieux aux conséquences de ce changement et de
limiter les pertes et les dommages l'exemple de la station de ski il est excellent parce que d'abord
effectivement le changement climatique pour les skis c'est effectivement maintenant l'engagement a été réduite
près d'un mois depuis d'un siècle et d'ici les 20 prochaines années l'enneigement notamment dans les Alpes
qui sont plus touchés que d'autres territoires va encore diminuer ça veut dire que des stations qui vivaient sur
le ski ne vont pas forcément pouvoir continuer leur activité en tout cas pas comme avant or toutes ces stations de
ski elles ont été construites en grande partie dans les années 60-70 sur un modèle effectivement très carboné on a
construit des autoroutes on a construit ces grandes barres qui sont aujourd'hui des passwords thermiques et donc on a
effectivement plus quelque chose qui est très concentré dans l'année donc avec un modèle qui a souvent en plus déstabilisé
l'économie locale parce que on avait des vallées qui étaient soit des vallées soit des vallées industriels l'usine
asquise qu'on appelait l'usine à ski l'or blanc ont complètement transformé ces milieux il a fallu une politique
volontariste de l'état des accompagnements sociaux à les congés payés il y a beaucoup de choses correctes un changement aussi de regard
sur la montagne en gros pour arriver à cet état-là il a fallu 30 à 40 ans et aujourd'hui donc ça veut dire que si on
voulait faire si on voulait faire le chemin dans l'autre sens si on voulait dire bon bah en fait il ne faut plus que
ça repose sur cette industrie là etc avec les émissions qui sont associées et les risques socio-économiques pour les
gens qui travaillent dans ces vallées là c'est à dire qu'il faut refaire le même chemin à l'envers alors il faut refaire le même chemin à l'envers ou plus
exactement il faut se dire que les premières victimes effectivement de ce changement climatique une fois qu'on a quitté l'échelle planétaire bon on est
tous amis de l'humanité mais on comprend bien qu'à un moment on s'intéresse d'abord à soi-même et après tout pourquoi pas et c'est normal aussi ce
sont effectivement des gens qui travaillent aujourd'hui et qui vivent aujourd'hui du tourisme en montagne dans l'activité menacée la première une
réaction c'est de se dire on va trouver une solution technique ça s'appelle le canon à neige
avec de la neige artificielle alors la première difficulté c'est que le canon à neige il fonctionne généralement que sur
déjà des stations qui marchent très bien parce que ça coûte très cher on en met pas partout donc on va avoir une espèce de sélection
darwinienne où il y a tout un pan de l'économie qui va s'effondrer et seuls
les mieux dotés les plus attractifs vont pouvoir continuer à utiliser ces canons à neige sauf que ces canons en neige
il retarde la réelle adaptation il retarde la transformation orderia
qu'est-ce qu'il y a c'est à dire parce que ils font vivre les gens y compris les gens qui pratiquent le ski que ils font croire aux gens ils les font vivre
avec l'idée que en fait il y a de la neige et donc on peut continuer à artificiellement une activité qui si
elle ne se transforme pas va disparaître pourquoi parce que derrière le canon à neige et derrière la station de ski il y
a tout le modèle économique et surtout derrière tout ce qui permet à cette station de ski de fonctionner si les
carburants par exemple augmentent et on voit bien que avec la fin des fossiles le renchérissement de ces fossiles que
ça soit pour des questions géopolitiques des questions financières des tas de dimension si les stations de ski par
exemple dépendent des autoroutes et de la voiture ça veut dire qu'à un moment les gens ne viendront plus si demain le
pouvoir d'achat des Français baisse et il va baisser avec le changement climatique parce qu'il va y avoir un ensemble de coups sur le logement sur
l'énergie sur l'eau etc de destruction d'emplois aussi vous avez en fait un le
vicieux qui se met en branle et qui de toute façon fait que ce modèle n'est pas durable sur du moyen et du long terme
accessoirement ces stations de ski elle fonctionne aussi sur un marché qui est un marché international on a bien vu
avec la crise covid comment un moment se tourisme très international avait dû se relocaliser donc l'idée c'est laquelle
c'est de se dire que on a d'abord effectivement un temps de réaction d'urgence ce temps de réaction d'urgence
il peut être accompagné par la technique il doit être aussi accompagné par des aides il doit être aussi accompagné par
des investissements mais derrière il faut accompagner la transformation et cette transformation elle est possible enfin la transformation du coup elle
peut aller jusqu'à dire bien sûr ce territoire il faut avoir une activité qui est complètement autre par exemple alors c'est en vrai sujet et c'est quand
même pas facile c'est dire aujourd'hui si on dit à des gens qui vivent d'une activité dans une vallée montagnarde qui
depuis 20 ans 30 ans on grandit là dedans je sais pas moi je fais pas de ski mais il y a des gens pour qui c'est
très important dans la vie c'est à dire que il y a qui est pas juste un coup économique vous touchez du doigt le problème du changement climatique quand
on parle de politique climatique en réalité on parle pas de climat on parle d'emploi on parle de formation on parle
de protection sociale on parle d'éducation on parle de santé on parle de transformation matérielle d'habitat
de logement de qualité de vie de bien-être il y a un exemple comme donner un de mes collègues Clément Guillou qui
suit le secteur du tourisme justement c'est celui des campings en bord de mer l'industrie du camping dit voilà il y a
2000 camping qui dans les 10 ans ne peuvent plus la être là où ils sont aujourd'hui et donc il faut les déplacer
donc ils disent au pouvoir public bah aider nous et là c'est vrai que bon on a l'impression que c'est plus que de l'adaptation c'est à dire que là c'est
un peu potentiellement la mort de ce qui est la moitié quasiment des campings en
France en tout cas c'est la moitié des des estivants qui vont dans les campings qui vont dans des campings de bord de mer et donc à la fois on peut trouver ça
anecdotique les histoires de camping mais en réalité ça les pas puisque c'est aussi les loisirs de tout un tas de gens c'est aussi une industrie c'est une
économie et qui comprit très importante pour un certain nombre de territoires ça est-ce qu'à un moment donné il faut pas
être capable de se dire bon bah tant pis on n'a pas d'endroit où les mettre et donc il faut changer nos pratiques en
termes de loisirs de déplacement etc ce que vous dites est important parce que ça sous-entend de choses la première
c'est que on a un choix à faire et que ce choix n'est pas donné d'avance et
qu'il va falloir effectivement décider de oui ou non et à quel prix on maintient on déplace on accompagne
deuxièmement le sujet c'est justement le temps et vous l'avez très bien dit quand
je reprends une dernière fois ma métaphore médicale quand vous avez fumé toute votre vie soit un moment vous
dites il faut que j'arrête de fumer alors ça peut arriver à l'occasion d'une grossesse par exemple et là on a un peu
de temps me faire un bébé on arrête de fumer plus ou moins ça peut arriver parce que vous avez changé d'avis et que
vous dites que non maintenant ça suffit parce que vous allez conscience des risques ou ça peut arriver brutalement le jour où vous êtes à l'hôpital au
service d'urgence qu'on vous a sauvé la vie qu'on vous dit maintenant vous arrêtez de fumer ou voilà on comprend
bien que plus on anticipe mieux ça va se passer parce que moins ça sera douloureux c'est exactement le sujet
qu'on a aujourd'hui à 5 ou 6 ans on n'a pas trop le choix il va falloir simplement agir pour prévenir
un maximum les crises et donc se renforcer ça veut dire que dans justement là dessus vous qui êtes
géographe si on regarde la carte de France qu'est ce qui vous semble être les endroits les territoires qui sont le plus rapidement exposés sur lesquels une
action la plus rapide et nécessaire ceux qui doivent aller aux urgences si on suit votre métaphore médicale alors ils
le sont tous mais pour des maladies différentes on a d'abord effectivement des territoires dont on sait qu'ils sont
menacés par la remontée du niveau marin ça c'est le littoral les littoraux et là
il va vraiment falloir se poser la question d'ici à 20 ans de maintenir déplacer
relocaliser donc ça ça veut dire des villages des maisons ou les villes entières qui ne peuvent plus être là où
elles sont aujourd'hui alors des activités économiques comme par exemple des raffineries qui sont aujourd'hui en bord de mer les ports l'aquaculture la
saliculture les activités touristiques les stations balnéaires évidemment les logements mais ça peut être aussi toutes
les infrastructures il y a des routes il y a des trains il y a des aéroports donc on a un ensemble d'infrastructures même
qui va falloir déplacer la question qu'on peut se poser c'est la suivante dans certains cas on va se dire on
choisit de protéger donc on va monter les digues on va développer les systèmes à lacetera ça va coûter très cher on pourra pas le faire sur tout le littoral
dans notre cas on peut se dire peut-être que sur ce territoire là on peut avoir une occupation provisoire temporaire pas
à l'année et puis peut-être on peut changer d'activité c'est à dire là où on faisait je sais pas de l'industrie on
peut mettre de l'agriculture là où on avait des espaces productifs on va mettre des espaces de loisirs peut-être
que on peut utiliser certains espaces pour produire de l'énergie peut-être qu'on peut utiliser certains espaces
pour conserver la biodiversité et utiliser les services écosystémiques donc en tout cas c'est une réflexion de planification et d'aménagement on a bien
sûr tous les espaces agricoles pas en tant que tel mais parce que derrière ce sont des espaces productifs
et nourriciers qui vont en plus devenir stratégiques si on veut absolument réduire nos émissions importées et donc
relocaliser notre agriculture sachant que l'agriculture s'étend des secteurs majeurs des premiers secteurs
d'émissions de gaz à effet de serre et que c'est là où on a une marge de production énorme il y a deux problèmes
qui restent ce sont les villes parce que là les villes posent des questions vraiment particulières qui sont liées à
la densité à la question de l'artificialisation des sols de l'étalement urbain avec des poches de
pauvreté avec des poches d'habitat insalubre donc derrière il y a toute la question du logement du relogement etc
et ça c'est un chantier énorme il faut rappeler que les bâtiments assez aussi un très gros secteur des missions et
puis on a des questions ponctuelles sur un certain nombre de territoires qui pour des tas de raisons pour se trouver
particulièrement exposées soit directement soit par des effets cascades un exemple très concret auquel on pense
pas vous avez parlé tout à l'heure des raffineries tous les territoires dont l'activité aujourd'hui dépend des activités liées de près ou de loin aux
énergies fossiles [Musique]
mais ce que je trouve très flagrant dans ce que vous dites c'est que on voit bien que personne ne peut décider seul de
comment on transforme un territoire de des impacts socio-économiques environnementaux culturels même qui peut
y avoir sur un territoire où on dirait vous parliez par exemple des territoires qui sont liés aux industries de
l'énergie fossile bon bah si c'est un territoire comme par exemple en Normandie où il y a des raffineries de
l'industrie chimique etc qui dépendent beaucoup du pétrole et du gaz là aussi d'une certaine manière c'est double effet kiss cool puisqu'il faut à la fois
on est en bord de mer donc le littoral c'est un problème et donc ces industriels elles deviennent dangereuses
si elles sont à cet endroit là mais en plus de ça il faut qu'on s'en débarrasse pour pouvoir atteindre cette fameuse
neutralité carbone que vous évoquiez et donc là on se dit finalement quelle élu local quel pouvoir politique va avoir le
courage de se dire bon bah alors attention alors il faut déplacer la moitié de la population et des
industries et puis tout ce qui nous rapporte du revenu il faut que ça s'arrête donc je le dis de manière volontairement
caricaturale mais on voit bien que là il y a quand même un point qui qui est extrêmement dur je pense que pour
résoudre un problème il faut bien le poser comme disait Fantômette mais c'est exactement ça on part de la devise française liberté égalité fraternité je
trouve que cette devise en fait elle est très importante pour poser des questions de climatiques la liberté c'est l'idée
de se dire que plus le changement climatique est important plus les
options qui nous restent pour nous adapter plus nos capacités d'adaptation plus la faisabilité de ces solutions
d'adaptation sera limitée autrement dit plus on garde moins on agit sur
l'atténuation moins on investit dans l'adaptation moi on sera libre de
choisir plus ses choix seront contraints l'égalité elle est double elle est
double parce que d'abord les inégalités aujourd'hui ce sont les fameuses causes structurelles dont on parlait au début la plupart des problèmes de faisabilité
et d'efficacité ils sont liés aux inégalités qu'elles soient sociales économiques culturelles territoriale et
plus largement les vulnérabilités sont très fortement corrélés aux inégalités ça veut pas dire que si vous êtes une
femme pauvre de couleur dans un territoire marginalisé vous allez forcément disparaître mais ça va mettre
plus de chance que ça veut dire ça va être plus difficile pour vous et vous avez généralement des capacités
d'adaptation qui sont plus réduites parce que vous avez moins d'accès aux ressources qui permettent tout simplement d'être aujourd'hui ce qu'on
appelle résilience ça c'est très important notamment dans ce dernier rapport du GIEC qui a l'idée que plus on est vulnérable plus on risque d'être
doublement victime de des effets du changement climatique et le problème c'est que c'est vraiment la double peine c'est à dire que les effets du
changement climatique statistiquement vous affecteront plus à
partir du moment où vous êtes victime d'inégalité et plus vous cumulez inégalités ce qu'on appelle les
inégalités intersectionnelles ça peut simplement dire que les inégalitats ne font pas que s'ajouter elles interagissent entre elles et elles
s'amplifient de façon démesurée vous êtes victime vous avez plus de chances d'être victimes mais en plus c'est
toujours la même chose c'est que les politiques climatiques vont aussi avoir des impacts possiblement régressifs sur
vous si par exemple demain je mets une taxe carbone pour pouvoir réduire les
émissions de gaz à effet de serre pour faire un effet incitatif et contraignant sur un certain nombre d'entreprises dans
le stress etc en bout de chaîne qui sait qui va payer plus cher son essence et bien c'est la personne qui peut pas
changer de voiture tout de suite c'est la personne qui est obligée d'utiliser sa vieille guimbarde qui est polluante donc on voit bien derrière que c'est
vraiment la double peine c'est à dire que le changement climatique dégrade l'ensemble des indicateurs de permettre
des individus des ménages et derrière des territoires creusent les inégalités en réalité mais que les politiques
climatiques ont aussi cet effet si elles ne sont pas accompagnées donc là on a moins de liberté moins d'égalité il
reste quand même la fraternité ou pas dans tout ça c'est la solidarité la solidarité elle peut être négative de
plus le début autour d'un mot qui l'idée de systémique c'est vraiment cette idée d'effet domino c'est-à-dire que tout est
lié tout se tient si je tape sur un des points sur un des dominos tout ça un
moment finissent par agir donc nous sommes tous solidaires de façon négative au sens ou quand malgré nous malgré nous
c'est à dire que quand par exemple le climat va détruire un écosystème peut-être situé à 10000 km de chez moi
dont j'ai jamais entendu parler et bien par effet en chaîne vous savez c'est l'effet papillon alors c'est un peu plus
compliqué que ça mais peu importe ça donne une image par cet effet domino je peux en subir les conséquences
mais la solidarité elle peut être aussi positive et donc derrière ce qui va se passer c'est quel est le choix aujourd'hui du
juste partage de l'effort et le GIEC pose trois limites à l'adaptation la
première limite à les climatiques je vous l'ai dit au-delà d'un certain niveau de réchauffement les dommages sont tellement importants aux
écosystèmes que derrière en fait par effet en chêne et bien vous avez une contagion qui fait que même les plus
riches s'en sortent pas la deuxième limite elle est sociale la deuxième
limite ce sont les inégalités ce sont les inégalités qui font qu'à un moment donné effectivement on a ce qu'on
appelle un social typingpoint on a un moment une une limite dure un plafond
qui fait que les inégalités nous empêcheront de nous adapter et nous
empêcherons de nous en sortir mais concrètement ça veut dire quoi ça par exemple concrètement ça veut dire que si
par exemple demain on a des effets de politique climatique qui sont tellement
dures tellement difficiles à supporter que les gens n'y arrivent plus ça
viendra une acceptable et donc à un moment les mesures ne seront pas possibles donc ça c'est l'idée qu'il
faut que les mesures que les choix politiques qui soient fait emmènent suffisamment les gens y compris les plus vulnérables pour rendre ces politiques
acceptables parce que sinon il les rejetteront ils vont lire des gens qui reviendront en arrière sur ces
politiques la question qu'on a c'est comment est-ce qu'on compense comment est-ce qu'on partage les ressources et comment est-ce qu'on partage l'effort
quelle est la justice dans cette affaire elle est pas donnée d'avance certains vous diront par exemple il faut que ça
soit entre guillemets le pollueur payeur sauf qu'on voit bien que dans certains cas le pollueur n'a pas choisi de
polluer parce que c'est un héritage qui fait que bah il habite toi il est mal connecté etc ces sujets là sont
politiques et donc ils interrogent la question de la solidarité des mécanismes de solidarité en France il faut quand
même rappeler que par exemple sur la question de la prévention des risques nous avons un système qui est unique au monde le fameux système 4 nattes on en
entend parler à chaque catastrophe il est pas si fameux pourtant à chaque fois qui a une catastrophe on dit ah l'arrêté
de catastrophe naturelle le préfet prend un arrêté de catastrophe naturelle qu'est-ce que ça veut dire arrêter de catastrophe naturelle ça veut dire que
dans les années 80 les inondations par exemple étaient des risques qui n'étaient pas assurables parce qu'on n'avait pas suffisamment de données pour
fixer des primes d'assurance et donc l'État a décidé de mutualiser le risque aujourd'hui tous les Français quand ils
s'assurent sur un bien il paye une partie de leur prime d'assurance et reverser un fonds de solidarité
nationale et quand il y a un événement type inondation sécheresse avec retrait
gonflement des argiles ces événements catastrophiques et bien cet argent est mobilisé pour rembourser les assureurs
pour faire en sorte que personne ne puisse être exclu de ce système d'assurance
[Musique]
sans pour comprendre que ce type de processus puisse fonctionner là où c'est plus difficile c'est ensuite même si on
a de l'argent les choix ils sont quand même extrêmement difficiles à faire puisque s'il faut déplacer une commune par exemple comme on en a parlé bon il
faut que les habitants soient d'accord il faut qu'on ait un endroit où les maîtres il faut qu'ils aient des emplois là où ils vend il faut qu'on puisse
remplacer tout un tas de choses qui vont avec et là on voit bien que ici intéressant je trouve vraiment parce que
vous insistez sur le fait que cette question là de l'adaptation au changement climatique c'est pas simplement une question environnementale
ou d'écologie c'est une question profondément politique là on voit bien que il y a quand même un point enfin en
tout cas moi je trouve qu'il s'agit d'un point particulièrement difficile parce que faire accepter un certain nombre de gens qui sont directement concernés qui
vont devoir changer bon c'est quand même vraiment difficile alors plusieurs choses dans ce que vous dites la
première d'abord c'est pas que les gens c'est l'ensemble des parties prenantes ça marche aussi pour les entrepreneurs pour les investisseurs c'est pas juste
des individus le deuxième point que vous donnez il est aussi important parce que c'est la question du temps à nouveau
c'est à dire que on a deux options soit au bout d'un moment l'eau sera là et
chacun se débrouille et c'est en modèle on a des gens qui disent ben écoutez vous vous choisissez de prendre un
risque vous le prenez soit effectivement on accompagne cette transition en se
disant qu'est-ce qu'on met derrière et comment est-ce que on accompagne la
relocalisation c'est pas simplement financier vous l'avez dit c'est d'offrir effectivement des conditions qui restent
des conditions au sol non seulement dignes et descentes parce que quand on est exproprié de chez soi au prix du
domaine généralement on se retrouve dans quoi et donc on se retrouve complètement des
racines et c'est pas ça qu'on demande c'est aussi de se dire à un moment la technique va nous aider à faire en sorte
que pendant un temps on puisse s'habituer à bouger parce que là aussi 10 ans 15 ans un territoire en 15 ans
mais il change énormément ça c'est ce que vous voyez vous aussi que le temps d'adaptation d'un territoire c'est quoi
ces 10-15 ans alors un projet d'aménagement c'est entre 10 et 15 ans 20 ans n'importe quel auditeur fermez
les yeux imaginez un lieu que vous connaissez depuis 20 ans c'est plus le même rien que votre
immeuble si vous y habiter depuis 20 ans c'est pas les mêmes personnes qui habitent généralement le quartier il a changé c'est plus les petits commerces
sont plus les mêmes on voit bien que c'est plus les mêmes voitures on peut prendre les photos de notre ville ou de notre village tous les 10 ans oui mais
justement ce point-là qui il est très important parce que c'est un des points sur lesquels en tout cas moi je me dis
que il y a une différence dans la temporalité entre les besoins qu'on a c'est à dire la capacité à planifier sur
5 10 15 20 ans ce qui va se passer dans un certain nombre de territoires c'est-à-dire comment on répond maintenant comment on répond plus tard
et que ces réponses soient adaptées les unes par rapport aux autres et en même temps les calendriers électoraux les
engagements des uns et des autres qui font que tout ça est pas exactement le même rythme c'est à dire qu'on se dit qu'il faudrait quand même être capable
d'élaborer une politique qui soit capable d'avoir une visée à 2030 à 2050 et de s'y tenir mais ça à quel point
c'est compatible justement on parlait de choix avec la démocratie représentative et le fait des livres un président des
présidents de région des dép utés tous les 5 ou 6 ans alors je pense qu'il y a une différence entre une vision et un
projet collectif national et ensuite des politiques qui finalement déclinent des
trajectoires et ensuite il y a le fait de marcher sur le chemin consécrassé et parfois de prendre des chemins de
traverse soit parce qu'il y a un accident sur l'autoroute soit parce que simplement on a envie d'aller se balader ailleurs la question qui se pose
aujourd'hui elle est politique au sens noble du terme qu'est-ce qui en 2030 2040 fera qu'on
fait société qu'on fait encore nation patrie selon les bords de l'échiquier politique il y a quand même un sujet qui
est majeur et on en revient à ce que je disais certains voudront plus de liberté d'autres voudront plus d'égalité la
façon dont on envisage la solidarité sera pas forcément la même mais à un moment donné c'est ça la démocratie
c'est d'arriver avec ces visions différentes antagonistes en les posant sur la table
en les explicitant et en disant voilà où on veut aller voilà quels sont nos objectifs et que chacun sache quand il
vote pour qui il vote ce n'est pas un scientifique de dire où on doit aller ce
que dire le scientifique c'est que l'état des connaissances à un moment il est que on sait de façon quasiment
certaine qu'il va se produire ceci ceci et ceci et que si on fait rien bah on
arrive là si on fait un peu on arrive là et si on fait beaucoup on arrive là ensuite la question de dire qu'est-ce
que je veux et dans quel monde je veux vivre c'est pas aux scientifique d'y répondre c'est aux citoyens si demain un
président arrivé et disait président d'ailleurs arrivé il disait moi franchement bah voilà c'est quel choix on va faire
et donc derrière on a besoin de savoir exactement où on s'engage où on veut aller et ensuite chaque programme
politique va proposer par rapport à des objectifs est-ce que j'accepte à neutralité carbone ou pas est-ce que
j'accepte tel niveau de dommage ou pas est-ce que j'accepte de maintenir un
système de protection sociale on voit pas ces questions là émerger de manière transversale encore c'est à dire qu'on a
encore des silos on parle d'écologie puis on parle d'économie puis on parle de social ou d'éducation et s'ils
compris un problème qui s'applique à nous les médias c'est à dire dans la difficulté à formuler ça merci beaucoup en tout cas Magalie regazza d'avoir pris
le temps d'expliquer tout ça juste j'aimerais terminer quand même parce que ce que vous dites est assez dur sur le bilan sur une note peut-être un peu plus
positive est-ce que vous qui travaillez sur ces questions là depuis des années est-ce que là où on en est aujourd'hui il y a quelque chose qui vous donne une
note d'espoir qui vous dit oui c'est quand même possible de suivre cette trajectoire malgré toutes les difficultés qu'on vient d'évoquer oui
parce que pour la première fois je pense dans l'histoire de l'humanité on a le choix pour la première fois on a vraiment le
choix de notre avenir et pour avoir fait un peu d'histoire on s'est trouvé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
avec un pays en ruine avec des générations décimées avec on a réussi à
construire un pays dans lequel il fait bon vivre
on est aujourd'hui face à cette révolution là alors après la Seconde Guerre mondiale elle était subie et on a
réussi à se mettre ensemble et à faire travailler tout le monde et il en est sorti des grandes lois des la sécurité
sociale de l'aménagement du territoire des belles choses je pense qu'aujourd'hui on est face à cette
révolution qui de toute façon arrivera la seule question qui se pose c'est est-ce qu'on l'a subit où est-ce qu'on a
choisi [Musique]
alors pour être tout à fait honnête avec vous l'entretien que vous venez d'écouter avec Magalie regazza c'est le premier qu'on a enregistré pour chaleur
humaine et au moment où on l'a enregistré on n'avait pas encore eu l'idée de soumettre à la question
personnelle tous nos invités comme on l'a fait la semaine dernière avec Benoît Legay Magali regazza zith a été sympa
elle a accepté de répondre par téléphone à un certain nombre de questions sur comment elle elle fait face à l'urgence
climatique c'est pour ça que le son que vous entendez est légèrement différent de celui de la conversation alors
Magalie regga et Zazie est-ce que vous vous prenez encore l'avion oui je prends encore l'avion quand je n'ai pas le
choix je le prends très rarement mais la question qui est posée en fait elle démonte que l'accès à des mobilités des
carbonées et pas du tout égale sur l'ensemble du territoire national et que donc tant qu'on n'aura pas d'alternative
un certain nombre de mobilités resteront contraintes est-ce que vous mangez encore de la viande oui très rarement
mais de qualité et en circuit court est-ce qu'il y a un moment où vous vous êtes dit en fait on y arrivera jamais
c'est à peu près tous les matins parce qu'effectivement les les voilà les tendances ne sont pas bonnes mais très
vite en fait je repars sur quelque chose de plus positif parce que quand je vois
la mobilisation quand je vois l'évolution je sais qu'on peut y arriver là où je suis pessimiste c'est que mon
travail sur les risques m'a démontré que généralement l'action efficace n'arrive qu'après des catastrophes
malheureusement on n'a jamais été capable de construire des politiques publiques efficaces en amont et donc
c'est souvent la catastrophe qui est en déterminant un accélérateur et de fait on entre en plein dedans et donc on voit
bien qu'aujourd'hui la succession des crises climatiques fait que la conscience et la volonté d'action monde
partout peut-être pas assez vite mais elle commence quand même être là qu'est-ce qui vous semble le plus choquant d'un point de vue climatique
pour moi en fait c'est vraiment la stigmatisation et le fait de même dans un même panier l'ensemble des individus
des entreprises des territoires en pas eu le temps les co structurels des émissions qui sont les politiques
étatiques qui sont les stratégies des entreprises qui sont des structures sociales fortement enracinées en
particulier lorsqu'on a eu la guerre en Ukraine et les appels à la entre guillemets sobriété énergétique j'ai été
très choquée qu'on demande de baisser le chauffage alors que on connaît les
situations de précarité de multiples ménages qui l'hiver ont froid et ne se chauffent pas on voit bien aujourd'hui
qu'on a des inégalités majeures en termes d'émission et donc la politique climatique ne peut pas être un nouveau
prétexte pour faire reposer sur les plus démunis sur les plus défavorisées sur les exclus qui sont déjà les premières
victimes du changement climatique les efforts à accomplir est-ce que vous vous seriez prête comme l’ont fait parfois
d'autres scientifiques à vous enchaîner à une centrale à charbon ou une raffinerie pour empêcher la construction
ou le développement d'un site polluants alors ça dépend pourquoi mais il me semble d'abord que ce type d'action
révèle une crise profonde de nos démocratie qui fait que des citoyens se sentent tellement impuissants à se faire
entendre que finalement il n'est plus d'autre choix que ce type d'action après dans strict point de vue pragmatique je
m'interroge sur la l'efficacité de ces actions parce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui nous avons plutôt une
opinion publique qui se sent concernée par la question climatique et que elle
est prête à changer à partir du moment où on accompagne ce changement et où des alternatives accessibles à tous sont
possibles et donc j'ai peur que des actions jugées radicales extrémistes heurtent un certain nombre de valeurs et
font que finalement l'action climatique soit rejetée du côté des sectaires du côté des radicaux du côté d'une action
qui qui rompre et qui donc pour certains serait vraiment repoussoir
merci beaucoup Magali regazza [Musique]
ce que je retiens de notre conversation c'est trois choses la première chose c'est que le fait de faire baisser les
émissions de CO2 ça ne suffit pas et qu'il faut vraiment s'attaquer dès maintenant à s'adapter dans nos vies aux
conséquences des températures qui montent et du changement climatique la deuxième chose c'est qu'il y a pas de solution parfaite et que là dedans c'est
essentiellement des arbitrages qu'il faudra faire entre des choses qui vont modifier la manière dont on habite ou
les territoires dont on habite puis des choses qui vont dégrader les conditions de vie et la troisième chose c'est que
ces choix là ces arbitrages là il faut pouvoir les mener collectivement d'une manière démocratique et ça je crois que
c'est un sujet que j'aimerais bien qu'on continue d'explorer dans chaleur humaine et on en fera très probablement un prochain épisode
[Musique]
cet épisode de chaleur humaine a été produit par Adèle Ponticelli et réalisé par Amandine Robillard qui a aussi
composé la musique originale merci à Jean-Guillaume Santy Alexis Delcambre et Morgane Tual pour le Red et leur
patients merci à mes collègues Perrine moutarde pour leur conseil je suis très heureux de recevoir vos avis critiques
suggestions et tablettes de chocolat sur mon mail chaleur humaine @ lemonde.fr je
lis et je réponds toujours aux messages avec attention chaleure humaine c'est aussi une newsletter hebdomadaire à laquelle vous
pouvez vous abonner gratuitement sur le site du monde on dit même en français une infolettre dans laquelle je
rassemble tout ce que j'ai pu lire d'intéressant sur la transition climatique et qui pourrait peut-être aussi vous intéresser vous pouvez vous
abonner au podcast sur akcast Apple podcast Spotify ou sur votre application favorite vous pouvez même ajouter des
étoiles si cet épisode vous a plu retrouvez-nous la semaine prochaine pour continuer à explorer nos options pour
faire face aux défis climatiques merci pour votre écoute et bravo d'être resté jusque là à bientôt,.....Charles Blanco;-)
Nota: NDLR. Un faux problême,.................le réchauffement c'est déja arrivé dans le passé cyclique de la Terre,les Dinosaures en extinction c'était plus grave, un mal pour un bien,............C'est comme si tu te côlissait de ton fils ou de la DPJ,ou des Estrie de poupées Russes, et que le problême de l'Ukrènnne a été monté de toute pièce par les Bildebregs et les Forces Astral,on s'en tape,...................c'est aussi blanc et immaculé que mon ami italien Charlo Blanco ;-) Fouille moua!
REF.: https://www.youtube.com/watch?v=GCLSd0jTU8g