Apple a présenté mardi un nouvel iPad plus léger et plus puissant que les modèles précédents mais qui pourrait ne pas suffire, selon les analystes, à enrayer l'érosion de sa part du marché toujours plus concurrentiel des tablettes.
«Le nouvel iPad Air est un autre grand pas en avant», il est «plus fin, plus léger et plus puissant que jamais», a affirmé Philip Schiller, vice-président du groupe informatique américain, lors de la présentation de l'appareil à San Francisco.
L'appareil, dont le nom rappelle celui de l'ordinateur portable Macbook Air qui est un grand succès d'Apple, est selon le groupe 20% plus fin que l'actuel grand iPad classique et 28% moins lourd avec un poids annoncé de 450 grammes. Il est doté d'un processeur 64 bit (contre 32 jusqu'ici) adapté à des applications plus sophistiquées, et Apple promet 10 heures d'autonomie de batterie.
Il sera commercialisé à partir du 1er novembre dans une quarantaine de pays dont la Chine, la France, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Il sera décliné en quatre couleurs (blanc, noir, gris et argenté) et la gamme de prix va aux États-Unis de 499$ à 929$.
Apple a parallèlement annoncé pour «plus tard en novembre» une mise à jour de son plus petit iPad mini, avec un écran Retina de meilleur qualité que le modèle actuel et une puce plus puissante, pour des prix allant de 399 à 829$. Il continuera à commercialiser l'iPad mini original pour 299$.
«Nous ne pourrions pas être plus fiers de nos deux nouveaux iPad», a assuré le directeur général du groupe, Tim Cook, soulignant que l'iPad, qui avait créé le marché des tablettes en 2010, a depuis été vendu à 170 millions d'exemplaires dans le monde.
Sa part de marché dans le monde est toutefois tombée autour de 30%, érodée par la concurrence notamment des populaires petites tablettes vendues moins cher, auxquelles l'iPad mini était censé apporter une réponse. Amazon a ainsi commencé à expédier vendredi une nouvelle version de son Kindle Fire débutant à 229$, et la Nexus 7 de Google se vend à des tarifs équivalents.
La présentation des nouveaux iPad coïncidait avec celle à Dubaï de la toute première tablette du groupe finlandais Nokia, qui s'apprête à vendre sa division d'appareils électroniques grand publics à Microsoft.
Ce dernier sortait aussi mardi la nouvelle version de sa Surface, lancée l'an dernier mais qui n'a rencontré que peu de succès jusqu'ici.
MAXIMISER LA RENTABILITÉ DE SA GAMME
À la Bourse de New York, la présentation des nouveaux iPad n'a pas empêché l'action Apple de perdre 0,29% mardi pour clôturer la séance à 519,87$.
Pour Jan Dawson, un analyste du cabinet de recherche Ovum, «les deux appareils devraient bien se vendre, en particulier pendant la saison des fêtes, mais Apple n'a pas été aussi dérangeant qu'il aurait pu l'être, car il a fixé des prix relativement élevés».
Il y voit «la déclaration la plus claire que pouvait faire Apple pour dire qu'il ne souhaite se positionner que sur le créneau des tablettes haut de gamme».
«Cela renforce notre opinion que la part de marché d'Apple dans les tablettes va continuer de baisser» au profit des appareils de différentes marques utilisant le système d'exploitation Android de Google, ajoute l'analyste.
Avec les nouveaux modèles présentés mardi, Apple cherche surtout «à maintenir sa position haut de gamme sur un marché des tablettes toujours plus concurrentiel», estime également Thomas Husson, un analyste du cabinet Forrester, sur son blogue.
Il rappelle qu'Apple est particulièrement doué «pour maximiser la rentabilité de sa gamme de produits sur la durée avec des innovations dans les logiciels et un marketing intelligent», mais concède qu'«à un moment, le groupe aura besoin de créer un nouveau marché une fois de plus».
Certains experts du secteur technologique estiment qu'Apple a perdu sa capacité créatrice en même temps que son patron emblématique Steve Jobs. Ils appellent de leurs voeux le lancement d'un produit vraiment innovant dans le domaine de la télévision ou de l'informatique «portable», incorporée à un vêtement ou un accessoire comme une montre par exemple.
Toujours côté matériel, Apple a également présenté ses nouveaux Mac Pro (disponibles dès le mois de décembre) et MacBook Pro (dès maintenant à partir de 1999$).
OS X MAVERICKS, IWORK ET ILIFE GRATUITS
La grosse surprise de la conférence, c'est la gratuité d'OS X Mavericks, le nouveau système d'exploitation pour Mac d'Apple, mis en ligne dans la foulée de la keynote. Côté logiciel, Apple casse aussi les prix: iWork (Pages, Numbers et Keynote) et iLife (iPhoto, iMovie et GarageBand) pour Mac deviennent gratuits à l'achat d'un nouveau Mac.
Les utilisateurs de Mavericks peuvent gratuitement mettre à jour leurs applications depuis le Mac App Store. iWork et iLife pour iOS sont également disponibles gratuitement sur l'App Store pour tout nouvel appareil fonctionnant sous iOS 7, et leur mise à jour est également gratuite pour les utilisateurs existants.