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MONTRÉAL – Le Québec est aux prises avec une grave pénurie de médicaments qui s’accentue depuis deux ans. En moyenne, une dizaine de médicaments parmi les plus utilisés, comme la pénicilline et la tétracycline, sont absents des tablettes toutes les semaines.
Selon Benoit Morin, un pharmacien de 20 ans d’expérience, la situation est pire que jamais. «Nous avons déjà connu des périodes de pénurie, mais jamais aussi graves que celles que nous vivons depuis deux ans», a-t-il expliqué.
Une des causes avancées pour expliquer ce problème est la concentration des produits servant à la fabrication des médicaments.
«Les matières premières sont toutes concentrées aux mêmes endroits, soit en Inde ou en Chine. Automatiquement, il va y avoir de la pénurie pour les pays de l’Amérique du Nord», a précisé M. Morin.
La présidente de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Diane Lamarre, croit que si la situation perdure, «il faudra réfléchir à une stratégie nationale pour définir une liste de médicaments essentiels».
Entre temps, en guise de solution, les pharmaciens arrivent généralement à trouver des alternatives. Ils peuvent par exemple donner deux médicaments séparément au lieu de comprimés réunissant les deux ingrédients pour arriver au même résultat. Ils peuvent aussi référer les patients à d’autres pharmacies qui détiennent le médicament dont le patient a besoin. Inévitablement, la tâche des pharmaciens et des médecins s’en trouve alourdie et les patients s’inquiètent.
«Ça devient plus compliqué pour nous. Il faut constamment expliquer et trouver des alternatives puisque notre but est que le patient soit bien soigné», a dit un autre pharmacien oeuvrant pour la bannière Jean Coutu.
En début de semaine, un sondage révélait que plus de 90 % des pharmaciens canadiens constatent une aggravation de la pénurie.
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