Les pirates informatiques les plus virulents contrôlés par la Chine
WASHINGTON - L'armée chinoise contrôle des centaines voire des milliers de pirates parmi les plus virulents du monde, selon une firme américaine de sécurité sur internet qui a identifié la source de cyberattaques dans un immeuble anonyme de Shanghai.Aussi sur Canoe.ca: Pirates chinois: cauchemar des grands groupes américains |
La société Mandiant, qui est l'un des conseils du gouvernement américain en matière de sécurité informatique, a découvert, par le biais de centaines d'enquêtes au cours des trois dernières années, que les organisations qui pillaient sur internet les journaux américains, les agences du gouvernement et les sociétés «étaient basées principalement en Chine et que le gouvernement chinois était tout à fait au courant de leurs activités».
Le rapport s'est concentré sur un groupe, du nom de «APT1», acronyme de «Advanced Persistent Threat», qui aurait volé d'énormes quantités d'informations et ciblé des infrastructures aussi importantes que les activités énergétiques américaines.
«Nous croyons qu'APT1 est capable de mener à bien une campagne d'espionnage aussi extensive surinternet parce qu'il reçoit un soutien direct du gouvernement», indique Mandiant.
Cette organisation serait en fait une filiale de l'Armée de libération du Peuple, appelée Unit 61398, et les signatures de ses cyberattaques ont pu être remontées jusqu'à un immeuble de 12 étages, dans les faubourgs de Shanghai, selon le rapport, qui estime qu'APT1 compte «des centaines, voire des milliers d'employés».
La Chine a démenti ces affirmations.
«Il n'est ni professionnel ni responsable de faire des accusations sans fondements sans preuve tangible et cela ne contribue pas à résoudre les problèmes qui comptent», a déclaré à Pékin le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Hong Lei.
«La Chine s'oppose fermement au piratage», a-t-il poursuivi, arguant que la Chine en était elle-même largement victime. «Parmi toutes les cyberattaques contre la Chine, les plus nombreuses sont celles provenant des États-Unis», a-t-il encore avancé.
Le quotidien The New York Times, visé lui aussi par les attaques supposées provenant d'APT1, et qui a eu accès au rapport de Mandiant, a affirmé que le groupe de hackers se focalisait de plus en plus sur les entreprises impliquées dans les infrastructures américaines, comme les réseaux de distribution d'électricité, de gaz et d'eau.
Dans son discours sur l'état de l'Union, le 12 février, le président américain Barack Obama avait fait de la capacité d'entités étrangères à infiltrer ces infrastructures l'une de ses plus grandes inquiétudes.
«Nous savons que des pays et des entreprises étrangers volent les informations confidentielles de nos sociétés. [...] A présent nos ennemis cherchent aussi à saboter notre réseau énergétique, nos institutions financières, nos systèmes de contrôle du trafic aérien.»
Le bâtiment pointé du doigt comme étant le quartier général d'APT1 est situé à Gaoqiao, dans la banlieue nord de Shanghai, près d'une usine pétrochimique et est entouré de boutiques, dont un salon de coiffure.
Les États-Unis sont à l'origine de plus de la moitié des cyberattaques ayant visé la Chine au cours des deux premiers mois de 2013, écrit dimanche l'agence de presse Chine nouvelle, sur fond d'escalade de la tension entre Pékin et Washington à propos de l'utilisation d'internet.
Pékin et Washington se disputent depuis des mois sur la question des cyberattaques, chacun accusant l'autre de s'en prendre à des sites internet gouvernementaux «sensibles».
Sur les deux premiers mois de l'année, 2196 serveurs de contrôle américains ont contrôlé 1,29 million d'ordinateurs hôtes en Chine, ce qui fait des États-Unis le premier pays à s'attaquer à des serveurs et à des ordinateurs hôtes en Chine, affirme l'agence de presse officielle.
En février, le ministère chinois de la Défense a déclaré que deux grands sites internet militaires chinois, dont celui du ministère de la Défense, avaient été la cible de 144 000 cyberattaques par mois l'année dernière, dont près des deux tiers provenaient des États-Unis.
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