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dimanche 12 mai 2013

L'UPAC recherche au moins 15 millions $ cachés entre autres dans des paradis fiscaux,............des peanut$ ?


Des millions $ à trouver
PHOTO LE JOURNAL DE MONTRÉAL, BEN PELOSSE
L'UPAC serait toujours à la recherche de plusieurs millions de dollars cachés dans des banques étrangères.
Les forces de l’ordre n’ont pas fini de déboulonner l’organisation criminelle qui aurait été dirigée par l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt. Elles sont sur la piste d’au moins 15 millions de dollars cachés entre autres dans des paradis fiscaux, et une autre vague d’arrestations est à prévoir dans les prochains mois.
Selon les informations recueillies par notre Bureau d’enquête, le travail des enquêteurs de l’UPAC dans le cadre du projet «Honorer» pourrait les amener jusqu’en Suisse et en Amérique centrale, dont au Panama, pour retrouver la trace de plusieurs millions de dollars.
Entre-temps, les juges et les procureurs ont du pain sur la planche à la suite de la rafle policière d’hier, la plus importante de la jeune histoire de l’UPAC.
Plus de 120 agents de police étaient sur le terrain dès l’aube. En tout, 37 personnes ont été visées par des mandats d’arrestation, dont Vaillancourt, ainsi que l’ancien directeur général de la Ville de Laval, Claude ­Asselin, de même que le directeur de l’ingénierie Claude Deguise.
Ces trois hommes, les seuls à avoir comparu hier, sont considérés par la police comme les têtes dirigeantes d’un vaste réseau de collusion et de corruption «organisé et structuré», qui aurait sévi entre 1996 et 2010.
«Preuve en béton»
Leur machine aurait été si bien huilée que les enquêteurs ont réussi à obtenir contre eux le dépôt de graves accusations de gangstérisme, totalement inusitées dans un cadre d’affaires municipales.
«La preuve est en béton. Quand le procès va commencer, les bras vont vous tomber», a confié hier une source très près du dossier.
Vaillancourt, Asselin et Deguise auraient bénéficié de pots-de-vin de la part de plus d’une vingtaine d’entrepreneurs en construction et d’ingénieurs qui obtenaient des contrats publics.
Parmi eux, on retrouve l’homme d’affaires très connu Tony Accurso, arrêté pour la troisième fois en un an, ainsi que Rosaire Sauriol, ex-dirigeant de Dessau, et les entrepreneurs Anthony Mergl, Marc Lefrançois et Claude Desjardins.
Les comparses à l’Hôtel de Ville auraient été aidés par une troisième catégorie de gens. Trois avocats, un notaire et un des frères du maire Vaillancourt auraient agi comme «facilitateurs», selon la police. Leur rôle aurait consisté à acheminer des pots-de-vin aux dirigeants.
À lui seul, Gilles Vaillancourt est visé par 12 chefs d’accusation. À sa sortie du Palais de justice, en fin d’après-midi, l’ex-maire a juré qu’il était innocent et qu’il allait se défendre avec énergie (voir autres textes).
Message clair
Plus généralement, la plupart des individus épinglés hier devront comparaître le 10 juillet et sont soupçonnés de fraude, fraudes envers le gouvernement, complot, abus de confiance, corruption dans les affaires municipales, recyclage des produits de la criminalité.
«Les chefs d’accusation qui ont été déposés sont extrêmement sérieux. Le message est clair, l’UPAC n’hésitera pas à épingler les corrupteurs et les corrompus, qui ils soient et où ils se trouvent», a martelé le commissaire à la lutte contre la corruption, Robert Lafrenière, en point de presse.
D’autres personnes pourraient bientôt se faire passer les menottes en raison de leur complicité présumée.
En effet, au cours des dernières semaines, un des accusés, inscrit par les autorités dans la catégorie des facilitateurs, est allé cacher des boîtes de documents chez un membre de sa famille, a-t-on appris de source sûre.
Hier, les réactions ont fusé de toutes parts devant cette frappe sans précédent qui vise la troisième ville en importance au Québec.
Deux des individus épinglés hier peuvent être liés au cabinet d’avocats Dunton Rainville. Pierre Lambert y était associé, tandis que Jean Bertrand, représentant officiel du PRO des Lavallois, le parti du maire, y agissait simplement comme conseil.
«Le conseil des associés s’est engagé auprès de tous les membres du cabinet à vérifier les faits dans cette affaire et à recommander toutes les dispositions appropriées dans les circonstances», a déclaré le cabinet dans un communiqué émis en fin de journée.

REF.:  - Avec la collaboration d’Eric Thibault

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