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NEW YORK - YouTube, la filiale de vidéo du géant de l'internet Google, a lancé jeudi ses premières offres payantes avec des contenus professionnels, et se pose ainsi en concurrent plus sérieux pour les sites de films et de séries télévisées en streaming.
«Nous lançons un programme pilote pour un petit groupe de partenaires qui proposeront des chaînes payantes sur YouTube avec des frais d'abonnement démarrant à 0,99$ par mois», a annoncé YouTube dans un message publié sur son blogue officiel.
L'offre initiale, que le site promet d'élargir «dans les prochaines semaines», compte 53 chaînes thématiques, spécialisées par exemple dans le sport, les animaux de compagnie, la cuisine, le voyage, les documentaires, les dessins animés, les films d'horreur, les émissions judiciaires ou encore les séries télévisées britanniques.
Une seule, une chaîne en espagnol consacrée aux célébrités, affiche effectivement un abonnement à 99 cents. Une bonne majorité des autres réclament aux spectateurs potentiels 1,99 ou 2,99$ par mois, les plus chères atteignant même 6,99$ (pour tout savoir sur l'entretien des Harley Davidson) et 7,99$ (pour une chaîne destinée aux homosexuels).
Chaque chaîne offre un essai gratuit de 14 jours, et nombre d'entre elles des tarifs réduits en cas d'engagement pour un an.
L'arrivée d'offres payantes sur YouTube faisait l'objet de rumeurs depuis plusieurs mois, certaines évoquant aussi des contenus musicaux.
Il s'agit néanmoins d'une rupture pour le site fondé en février 2005 pour partager essentiellement au départ des contenus vidéo tournés par des amateurs.
Promesse des chaînes d'être sans publicité
Depuis, YouTube s'est fait racheter par Google, en 2006, pour 1,65 milliard de dollars.
Son offre s'est beaucoup étoffée, avec des contenus plus professionnels: il est très utilisé par exemple pour regarder des clips musicaux, et propose déjà depuis 2011 une série de chaînes thématiques.
Mais l'accès à tous ses contenus restait jusqu'ici gratuit, le site et les créateurs de contenus se finançant grâce à la publicité.
«L'une des demandes les plus fréquentes des créateurs est d'avoir davantage de flexibilité pour monétiser et distribuer leur contenu», a fait valoir YouTube jeudi.
Presque toutes les nouvelles chaînes promettent d'être sans publicité.
Reste à voir si elles permettront à YouTube de vraiment marquer sa différence sur le marché de plus en plus concurrentiel de la vidéo à la demande en ligne sur abonnement.
Le loueur de vidéo Netflix est toujours la référence aux États-Unis, mais même lui a été forcé de réagir à l'émergence de nouveaux acteurs.
Il met de plus en plus l'accent sur des accords exclusifs de diffusion pour la production des grands studios de cinéma ou des télévisions, voire sur sa propre production originale, pour se différencier de concurrents comme le distributeur en ligne Amazon par exemple, qui a développé son offre de manière très énergique ces derniers mois.
Pour les internautes ayant plusieurs centres d'intérêts, les chaînes payantes de YouTube pourraient s'avérer plus coûteuses à l'usage qu'un abonnement à 7,99$ par mois à l'offre diversifiée, comme ceux de Netflix ou son concurrent Hulu, ou que le service «Prime» d'Amazon, qui en plus des films et des séries donne accès à des livres électroniques pour 79$ par an.
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