Une partie du code source du programme XKeystore montre que l’agence américaine cherche à tracer et identifier tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à ces deux logiciels. Une simple recherche Google suffit pour se retrouver dans ses bases de données.
vous
utilisez le réseau d’anonymisation Tor ou le système d’exploitation
sécurisé Tails Linux - ou que vous vous êtes simplement connectés sur
les sites web de ces logiciels - sachez qu’il y a de grandes chances que
la NSA vous ait désormais en ligne de mire et tagué comme un
« extrémiste ». C’est ce que viennent de révéler les sites d’information
allemands ARD et WDR, qui ont mis la main sur une partie du « code
source » de XKeystore, le fameux moteur de recherche de la NSA.
Dans un reportage vidéo, on découvre en
effet des lignes de code (qui font plutôt penser à un fichier de
configuration) dont le but manifeste est de « rechercher des utilisateurs potentiels de Tor » et de les « identifier ».
Mais ce n’est pas tout. Le même type de marquage est effectué pour les
visiteurs du site web de Tor. Il suffit de s’y rendre sans avoir
installé le logiciel, et hop, on est fiché par la NSA. Idem pour Tails
Linux. Une simple recherche Google sur ce système d’exploitation suffit
pour se retrouver dans les bases de données de l’agence de surveillance.
Quant au terme « extrémiste », il est utilisé par l’auteur du code dans
un champ commentaires pour désigner toutes ces personnes qui ont le
toupet d’utiliser ces logiciels d’anonymisation.
Comment les
utilisateurs de Tor sont-ils identifiés concrètement ? Le code montre
que les agents américains inspectent notamment les connexions aux
serveurs racines de Tor, à savoir les « directory authority servers ».
Ces derniers permettent à un utilisateur Tor de télécharger la liste de
tous les nœuds Tor.
Ces « directory servers » ne sont pas
nombreux, il en existe qu’une poignée dans le monde. Dans le code, on en
dénombre huit répartis en deux groupes. Le premier est celui des
« foreign directories », c’est-à-dire des serveurs situés à l’étranger,
en occurrence l’Allemagne (qui en compte deux dont un géré par les
hackers du CCC), l’Autriche, les Pays-Bas et l’Ukraine. Le second groupe
est baptisé « fvey directories » et désigne les serveurs situés dans
les pays de l’alliance Five Eyes. Dans le cas présent, ils sont tous aux
Etats-Unis (1 à Boston, 2 en Californie). Cette répartition dans le
code n'est pas étonnante, car la NSA distingue dans son espionnage les
citoyens des pays de l’alliance Five Eyes et les autres.
Même le contenu des emails est analysé
Le
code montre également que le marquage des utilisateurs se fait soit à
partir des connexions SSL vers le site « bridges.torproject.org », soit
à partir des emails envoyés vers « bridges@torproject.org ». Ce sont en
effet les deux méthodes pour récupérer la liste des nœuds Tor. Au
passage, on remarque que Xkeyscore permet de scanner le contenu d’un
email, comme le montre la commande « email_body (‘https://bridges.... ».
Lire aussi:
Notre dossier Edward Snowden, un an après
Source :
ARD/WDR (en allemand)
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