Facebook a suspendu des applications d'une société d'analyse de données, Crimson Hexagon, le temps d'établir si ses contrats avec le gouvernement américain et un organisme à but non lucratif russe enfreignent les règles du réseau social, a rapporté le Wall Street Journal.
Cette décision intervient alors que Facebook est empêtré depuis plusieurs mois dans le scandale Cambridge Analytica, une société britannique accusée d'avoir collecté et exploité sans leur consentement les données personnelles d'utilisateurs à des fins politiques, notamment pour faire gagner le Brexit au Royaume-Uni et Donald Trump aux Etats-Unis.
Crimson Hexagon, une société américaine de Boston, affirme que sa plateforme permet à ses clients, dont font partie des grands groupes américains, d'analyser leur audience et d'étudier la perception de leur marque.
Depuis 2014, les agences fédérales américaines ont payé plus de 800 000 dollars à Crimson Hexagon pour un total de 22 contrats, ajoute le Wall Street Journal dans son article publié vendredi.
Crimson Hexagon a vendu sa plateforme d'analyse aussi à l'étranger, notamment en Turquie et en Russie, où elle a travaillé en 2014 avec un organisme à but non lucratif lié au gouvernement russe, rapporte encore le journal. Selon lui, la société a reçu par erreur à une reprise au moins des données privées issues d'Instagram, filiale de Facebook.
Facebook a demandé davantage d'éléments à Crimson Hexagon. A ce stade toutefois, "sur la base de notre enquête, Crimson Hexagon n'a obtenu aucune information de Facebook ou d'Instagram de manière inappropriée", a assuré un porte-parole du réseau social cité par le quotidien.
Un dirigeant de la société de Boston, Chris Bingham, a écrit dans une note de blog vendredi que Crimson Hexagon ne collectait que des données publiquement accessibles sur les réseaux sociaux, ce qui est "complètement légal".
Dans le scandale Cambridge Analytica, Facebook a reconnu que les données de jusqu'à 87 millions d'utilisateurs avaient été détournées par la société britannique, qui travaillait en 2016 pour la campagne du candidat Trump.
A la suite de ces révélations, le patron de Facebook Mark Zuckerberg avait dû longuement s'expliquer devant des parlementaires américains puis européens très remontés contre le réseau social, accusé de laxisme et d'opacité dans sa gestion des montagnes de données personnelles qu'il détient et qui alimentent son modèle économique.
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