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BORDEAUX- Des chercheurs français, associés à des collègues américains, ont annoncé jeudi avoir publié une découverte sur les récepteurs des cellules nerveuses du cerveau humain, ouvrant de nouvelles perspectives thérapeutiques pour certaines maladies comme Alzheimer.
Cette découverte porte sur «les moyens chimiques» pour «modifier la localisation des récepteurs au glutamate», des modifications qui apparaissent «dans certaines pathologies du cerveau comme les maladies d'Alzheimer ou de Huntington», a expliqué à l'AFP Daniel Choquet, le directeur de l'Institut interdisciplinaire des neurosciences(IINS) de Bordeaux.
Les récepteurs au glutamate sont essentiels dans la transmission de l'information entre les cellules nerveuses, et «il n'existait jusque là aucun outil pour modifier» leur localisation, a-t-il expliqué. «Avec notre travail, on a compris comment les récepteurs sont stabilisés», a ajouté M. Choquet.
Les travaux ont été menés par l'IINS, en collaboration avec le Bordeaux Imaging Center (imagerie nanoscopique) et une équipe de chimistes du Massachusetts Institute of Technology (MIT, USA).
Publiée le 26 décembre dans Nature Chemical Biology, revue scientifique britannique de référence, la découverte ouvre des «perspectives thérapeutiques nouvelles qui pourraient déboucher dans 5 à 10 ans», a estimé Daniel Choquet.
Selon lui, la compréhension des mécanismes étudiés permet d'envisager la «réversibilité» du processus en cause dans certaines maladies du cerveau.
«La molécule que nous avons mise au point imite ce qui se passe dans les maladies dans lesquelles il y a des problèmes synaptiques» (les synapses sont les zones de contact fonctionnelles entre neurones), a précisé le scientifique qui envisage que cette «molécule leader» puisse conduire à une nouvelle génération de médicaments.
L'IINS fait partie du pôle des neurosciences de l'université de Bordeaux 2, un des principaux centre français de recherche sur le cerveau avec 45 équipes représentant 535 chercheurs, ingénieurs et techniciens.