Mort de Ben LadenDes informateurs pakistanais refont leur vie au Canada |
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Le Canada peut et doit accepter «un certain nombre» de précieux informateurs en provenance du Pakistan qui ont aidé les États-Unis à localiser Oussama Ben Laden, selon la police et les fonctionnaires de l’immigration.
Le transfert d’informateurs pakistanais de haut niveau dans d’autres pays fait partie d’un programme international de protection des témoins entre des pays membres de l’OTAN, selon le ministère canadien de la Justice.
«Le programme offre un sanctuaire pour les personnes qui ont aidé les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada et qui sont en danger», a expliqué le spécialiste en immigration, Richard Kurland.
M. Kurland dit que les informateurs, qui peuvent être des militaires, des travailleurs ou des membres de l’élite de la société, sont transportés en toute sécurité et réinstallés dans d’autres pays.
Ces personnes et leurs familles reçoivent des honoraires, de nouvelles identités et un endroit pour vivre au Canada.
«Ces gens sont des amis de l'Occident qui ont maintenant besoin de notre protection», a déclaré M. Kurland.
Le terroriste le plus recherché au monde a été tué par balle il y a une semaine par les forces spéciales américaines, alors qu’il se terrait dans une résidence au Pakistan.
Selon M. Kurland, des dizaines d'informateurs ont refait leur vie au Canada dans les années 1940 et 1950 après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la défaite d’Adolf Hitler.
«Ce processus dure depuis des années et n'a jamais cessé, a-t-il dit. Le cycle se poursuit et la pratique est permanente.»
Les responsables américains ont fait savoir qu'ils avaient reçu l’aide d’un certain nombre de Pakistanais durant leur traque de Ben Laden.
Le site web du ministère canadien de la Justice indique que les responsables gouvernementaux peuvent conclure un accord de réciprocité avec un gouvernement étranger, afin d’admettre des ressortissants étrangers dans le cadre du programme de protection des témoins.
«Le solliciteur général du Canada peut conclure un accord similaire avec une cour ou un tribunal international», indique le site. Le solliciteur général «doit consentir à l'admission de l'individu dans le programme.»
Des responsables au ministère de la Justice indiquent que le ministère de l’Immigration doit également donner son accord, avant de pouvoir accueillir un informateur.
«Le rôle de la GRC dans ces cas est d'administrer l'accord entre le pays étranger et son témoin, lit-on sur le site web. La protection des témoins dans de tels cas est fournie sur une base de recouvrement des coûts.»
La GRC et les ministères de l’Immigration et des Affaires étrangères ont refusé lundi d’émettre des commentaires sur le programme de protection des témoins.
Un responsable américain de la sécurité intérieure a également refusé d’émettre tout commentaire, invoquant des raisons de confidentialité.
La GRC a dépensé 6,6 millions $ en 2008 et 2009 pour le programme de protection des témoins et elle n’a accepté que 15 témoins sur les 103 requêtes présentées, selon des documents du gouvernement.
La majeure partie de l'argent, soit un peu plus de 3,5 millions $, a servi à payer les salaires à la GRC. Les dépenses engagées par les témoins ont coûté un peu plus de 1,32 million $, les frais d'administration 612 711 $ et les frais de voyage 369 821 $.