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Les ghettos sur internet
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains amis apparaissent plus souvent dans votre fil Facebook ? Pourquoi, dans Google, lorsque vous tapez «Égypte», on vous propose des résultats sur le printemps arabe, alors que votre ami, lui, se fait offrir des croisières sur le Nil?La personnalisation de l’information est un phénomène qui a pris beaucoup d’ampleur, sur internet, depuis les dernières années.
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Récemment, le Washington Post a lancé Trove, un moteur personnalisé d’information, qui agrège l’actualité jugée la plus intéressante, selon le type d’articles que vous lisez. Yahoo News, le Huffington Post ainsi que le New York Times se sont également lancés dans la course à l’information personnalisée. Le L.A. Times propose même un quiz de personnalité afin de suggérer des articles correspondant au caractère des lecteurs.
«Tant mieux», diront certains. Les grands du Web font le tri, pour nous, du flot incessant d’information disponible sur la toile. On retrouve, ainsi, notre information nettoyée et beaucoup plus simple à consulter.
Toutefois, d’autres ne sont pas aussi enthousiastes. C’est le cas d’Eli Pariser, auteur du récent livre The Filter Bubble, qui croit que la personnalisation de l’information va à l’encontre de la démocratisation de l’information sur internet. Les résultats personnalisés cloisonneraient les individus dans des bulles où l’on ne se nourrit que du même type d’information. «Comme ils vous donnent ce que vous voulez, vous ne voyez jamais les points de vue opposés et vous ne sortez jamais de votre zone de confort. L’internet nous montre de plus en plus ce que nous voulons voir, mais non pas ce que nous devons voir», affirme-t-il, lors d’une présentation diffusée surTED.com.
Une cloison se bâtit tranquillement, autour de nous, sans que nous nous en rendions compte. La diversité de l’information est cruciale. Si celle qui nous est présentée, sur le Web, est toujours en connivence avec nos points de vue et nos intérêts, il devient difficile de concevoir comment notre vision du monde n’en serait pas affectée.
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