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REPENTIGNY – Dans les prochains jours, Shanelle Maréchal devait participer à son bal de finissants pour marquer la fin de ses études secondaires. Mais l’adolescente n’y sera pas : il y a 10 mois, elle est morte foudroyée par le syndrome du choc toxique, dans un hôpital de Repentigny.
Difficile à déceler, ce syndrome fait encore des victimes. Dans ce cas-ci, la jeune fille a gardé un tampon hygiénique plus longtemps que la période maximale recommandée de six à huit heures.
EN VIDÉO: Syndrome du choc toxique: le cas de Shanelle Maréchal |
« Le pathologiste nous a confirmé que ça faisait moins de 48 heures que le tampon était là. Tous les symptômes s'apparentaient à une gastro. On n'a rien vu venir, ça a été fulgurant », s’est rappelée la mère de Shanelle, Nicole Beauvet.
Le microbiologiste Denis Phaneuf voit cinq à dix cas par année, dont quelques-uns sont liés à l’utilisation d’un tampon.
« Un tampon qui reste là longtemps change les propriétés d’une bactérie qui, elle, fabrique une toxine, a expliqué le Dr Phaneuf. Chacune des cellules du corps commence à éclater, l’une après l’autre. À ce moment, on a souvent un choc irréversible. »
Selon les statistiques, 30 % des femmes sont porteuses de cette bactérie, mais la plupart ne développeront pas la toxine.
Le syndrome du choc toxique, difficilement identifiable, se manifeste par des vomissements et de la fièvre.
Se souvenir
La famille de Shanelle et un de ses professeurs de français ont décidé de publier le roman fantastique que l’adolescente a écrit avant de mourir.
« Elle avait un vocabulaire extraordinaire pour son âge, parce qu’elle a quand même écrit ça entre 12 et 14 ans », a témoigné son enseignante, Julie Cadieux.
Son copain Charles Decoste atteste qu’elle serait heureuse de cette publication. «Quand on planifiait notre avenir, surtout, elle disait qu’elle aurait aimé avoir une carrière dans l’écriture », s’est-il souvenu.
Dans son manuscrit, Shanelle écrit : « Je me sens faiblir. La douleur brûle mes organes. Ton regard glacé me fixe. » Pour la famille, ces quelques lignes écrites avant la fin sont troublantes, vu la façon dont l’adolescente est partie.