La dette mondiale atteint 286% du PIB de la planète
Le monde
aurait besoin de tout ce qu’il produit pendant plus de deux ans pour
régler toutes ses dettes, montre un rapport de l'Institut McKinsey,
intitulé «Debt and (not much) deleveraging », qui conclut que la dette
totale mondiale atteint désormais 199.000 milliards de dollars, soit
28.000 dollars par être humain, un montant record dans l’histoire. En
2007, le total des dettes se montait à 142.000 trillions de dollars, et
ces chiffres montrent donc que nous sommes dans une situation bien pire
que celle dans laquelle nous nous trouvions juste avant la crise
financière, affirme Michael Snyder du blog économique The Economic Collapse.
Les États-Unis sont toujours cités
lorsque l’on évoque des endettements astronomiques, et avec raison : la
dette du pays de l’Oncle Sam atteint désormais 18.000 milliards de
dollars, alors qu’elle ne se montait « qu’à » 9.000 milliards de dollars
juste avant la dernière récession.
Cependant, ce ne sont pas les seuls en
faute. Selon le rapport de McKinsey, toutes les grandes économies sont
en cause. « Sept ans après l'éclatement de la bulle du crédit mondial
qui a provoqué la plus grande crise financière depuis la Grande
Dépression des années trente, la dette continu de croître», peut-on lire
dans le rapport.
« En fait, plutôt que de réduire leur endettement, toutes les grandes économies ont aujourd’hui un niveau d’emprunt plus élevé
par rapport à leur produit intérieur brut qu’en 2007. (…) Cela pose de
nouveaux risques pour la stabilité financière, et pourrait saper la
croissance économique mondiale. »
Ce qui est le plus surprenant, c’est que
c’est en Chine que l’endettement a le plus augmenté. Entre 2007 et la
mi-2014, la dette chinoise est passée de 7.000 milliards de dollars à
28.000 milliards de dollars. La dette de la Chine représente maintenant
282% du PIB, un niveau qui demeure gérable, mais qui dépasse tout de
même celui de pays développés tels que l’Allemagne ou les Etats-Unis.
Le fait que la moitié de ces emprunts soient liés, directement ou indirectement, à un marché immobilier en surchauffe,
ou que la moitié des nouveaux prêts soit associée à des comptes
bancaires opaques, ou encore que beaucoup de gouvernements locaux ne
pourront pas faire face à leurs dettes, demeure extrêmement préoccupant.
Tout ceci implique que la courte période
de relative stabilité dont nous venons de bénéficier sur ces dernières
années n’est imputable qu’aux emprunts effrénés et à l’impression
d’argent qui l’ont accompagnée. « Quiconque doté d’une moitié de cerveau
devrait être capable de voir qu’il s’agit d’une gigantesque bulle
financière, et qu’elle est vouée à se dégonfler de façon très, très
douloureuse », écrit Snyder.
D’après l'économiste allemand Claus
Vogt, auteur du livre « The Global Debt Trap », « La situation actuelle
est bien pire que celle de 2000 ou 2007, et avec des taux d'intérêt
proches de zéro, les banques centrales ont déjà épuisé leurs munitions.
De plus, l’endettement total, en particulier celui des gouvernements,
est bien plus élevé qu’il ne l’a jamais été ».
« Lorsque la confiance dans la Réserve
fédérale, la Banque centrale européenne et les institutions similaires
commencera à disparaître, il y aura un exode massif hors des marchés
d’actions et d’obligations. Je pense que nous sommes très proches de ce
moment clé de l'histoire financière », ajoute-t-il.
Mais pour le moment, les marchés actions poursuivent leur envolée, et des sociétés de l’Internet qui n’existaient même pas il y a 10 ans sont supposées valoir des milliards de dollars,
alors qu’elles ne réalisent parfois aucun bénéfice. De nos jours, Wall
Street récompense même les entreprises qui enregistrent régulièrement
des pertes conséquentes.
Le réveil sera dur, prédit Snyder. Il
pense que nous nous dirigeons vers le plus grand krach financier de tous
les temps. « 199.000 milliards de dollars de dettes sont sur le point
de s’effondrer, et chaque homme, femme ou enfant de cette planète
éprouvera la douleur de ce désastre », conclut-il.