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mardi 19 mai 2015

Bloquer les sites de piratage ? Pas si efficace que cela

Société : Selon une étude menée par le Centre Commun de Recherche de l’UE, le blocage de sites distribuant illégalement des contenus relevant du droit d’auteurs n’aurait pas l’effet escompté et ne suffirait pas à pousser les utilisateurs vers l’offre légale.


Cela sert-il à quelque chose de bloquer les sites de streaming illégaux ? À l'heure où les fermetures et blocages de sites se multiplient, c’est la question que se sont posés plusieurs chercheurs du Centre Commun de Recherche de l’Union européenne, qui ont étudié le blocage d’un des principaux sites allemands de streaming Kino.to, fermé par les autorités en 2011. Les chercheurs ont pu étudier les comportements de ses utilisateurs dans les semaines suivant la fermeture du service, et ont cherché à savoir si l’arrêt du service avait poussé les utilisateurs à se tourner vers des plateformes légales.
Le site Kino.to était en 2011 le principal site de streaming allemand, avant sa fermeture par les autorités. En s’appuyant sur les documents du procès, les chercheurs évaluent le revenu publicitaire mensuel à environ 150 000.dollars et gênerait environ 7 millions de clics par jour. L’échantillon retenu pour l’étude se compose de 5000 internautes allemands, dont les informations de navigation ont été anonymisées puis étudiées par les auteurs de l’étude.

Bloquer ne suffit pas

Sans surprise, tout ne se déroule pas comme prévu et le blocage d’un site ne transforme pas automatiquement ses utilisateurs en fervents adeptes de l’offre légale. « On constate ainsi que la fermeture de Kino.to a affecté de manière globale le comportement des consommateurs, tout particulièrement ceux qui utilisaient principalement Kino.to. Mais on observe également une recrudescence du taux de fréquentation des sites de streaming illégal cinq semaines après la fermeture de Kino.to » constatent les chercheurs.
 
Le graphique fourni explique bien cette tendance : sur l’ensemble du panel observé, la fermeture de kino.to, identifié comme le principal site de streaming allemand par les auteurs de l’étude, a provoqué un fort ralentissement de la consommation de contenus piratés en streaming, mais celui-ci se résorbe après cinq semaines pour revenir quasiment à l’identique.

Les vases ne communiquent pas vraiment

La fermeture du site n’a pas non plus provoqué un afflux monstrueux d’utilisateurs vers l’offre légale disponible au moment de la fermeture : les chercheurs expliquent avoir constaté une hausse de fréquentation de 2,5% en direction des sites de VOD légaux provenant d’anciens utilisateurs de Kino.to. L’étude remarque néanmoins que celle-ci est particulièrement sensible chez les plus gros utilisateurs de Kino.to, alors que les utilisateurs occasionnels n’ont pas changé leurs habitudes suite à la fermeture.
Le principal effet de cette fermeture constaté par les chercheurs est d’avoir poussé les utilisateurs à se rabattre vers les offres illégales alternatives à Kino.to, qui se repartissent entre plusieurs sites de moindre envergure, mais qui ont profité de la fermeture du principal site du secteur. « Si nous prenons en compte les moyens mis en œuvre pour la fermeture de Kino.to, il n’est pas évident que ce blocage ait eu un effet positif » notent ainsi les chercheurs, mais ils rappellent également les biais qui viennent tempérer cette conclusion : l’absence d’une offre légale consistante à l’époque n’a pas encouragé les utilisateurs à perdre leurs mauvaises habitudes.

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