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«Je vais continuer de vivre avec le fardeau d’avoir enlevé la vie à une personne. C’est sûr que je vais être un danger toute ma vie, mais j’ai des outils pour m’aider», a témoigné devant le public André, un ex-détenu.
Le Centre de services de justice réparatrice, l’un des seuls du genre au Québec, sélectionne environ 40 personnes par année, autant victimes que délinquantes, capables d’empathie et d’écoute pour continuer de cheminer à travers leurs souffrances.
«On ne fait pas de la méditation. Ce sont des rencontres avec des gens qui ne se connaissent pas, mais qui se retrouvent dans des situations semblables», souligne Estelle Drouvin, coordonnatrice du Centre.
Rencontres détenus-victimes
Sous le couvert de l’anonymat, des détenus se sont confiés sur leur expérience lors des rencontres organisées par le centre.
«Sans nécessairement parler de notre crime et de ses répercussions, on parle de notre vécu. C’est regrettable tout ce que j’ai fait, mais d’entendre ce que chacun a subi et fait subir, c’est la souffrance qui nous rejoint tous», révèle un détenu.
«Les rencontres m’ont permis de constater que je pouvais sentir de l’empathie avec un étranger. Ca été la première étape pour faire mon deuil. Lorsque j’ai rencontré la famille de la personne que j’ai tuée, ça a été la journée la plus difficile de ma vie», raconte un autre détenu.
Pierrette, une victime de violence conjugale qui a participé aux mêmes rencontres que les individus précédents, a livré un témoignage rempli de compassion et de compréhension.
«Ça été l’une des démarches les plus importantes dans ma vie. On pardonne avec la tête… mais il faut que ça descende dans le cœur», a-t-elle déclaré, en remerciant les détenus de l’avoir aidé dans son cheminement.
Travail en société
Selon Laurent Champagne, aumônier en réinsertion des ex-détenus du Service correctionnel du Canada, le gouvernement devrait accorder plus d’attention aux détenus.
«Environ 30% des personnes détenues sont plus des malades psychiatriques. Le gouvernement donne beaucoup d’intérêt à la prison, mais on est en train de se tromper avec ça», juge-t-il.
À son avis, le processus de réinsertion sociale devrait davantage être mis de l’avant.
«Le détenu doit aussi prendre conscience de l’acte qu’il a commis. Plus on attend, plus il va devenir délinquant et il va moins se réhabiliter», ajoute-t-il.
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